CHAPITRE 9

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Point de vue d'Isabelle

Un mois, un mois qu'elle ne parlait plus, un mois qu'elle  ne sortait plus, un mois que ses larmes coulaient sur son visage livide.
Un mois qu'Alaska vivait dans la souffrance, sa souffrance qui la rongeait un petit peu plus chaque jour en la réduisant peu à peu en poussière.
En la regardant je ne voyais plus rien, son visage qui quelques jours auparavant était si vivant, joyeux et chaleureux était devenu livide et terne. Son âme était vide, comme pour partir, prête à renoncer à la vie mais un élément que je supposais venir du cœur la poussait à rester.
J'avais décidé de rester auprès de cette jeune femme dont je ne reconnaissais plus rien.

J'étais perdue je ne comprenais rien, disons que j'avais lâché l'espoir qu'il me restais de comprendre.

Pour une fois depuis longtemps Alaska s'était assoupie. Je la regardais dormir, pour ne pas la réveiller je frôlais de mes doigts ses joues creusées, ses cernes profondes d'un violet presque pourpre, ses fines lèvres gercées n'avaient plus rien de rose.
Je partis quelques instant plus tard dans ma chambre pour faire la pause que j'attendais avec hâte depuis longtemps.

Je finis par m'endormir mais mon sommeil fut de courte durée...
Des cris me réveillèrent en sursaut.
Je me précipitais vers la chambre d'Alaska. Celle-ci était recroquevillée sur elle même au milieu du grand lit. La sueur perlait sur son front, elle pleurait.
Je décidais de la réveiller pour la sortir de ce supplice.
Elle ouvrit brusquement les yeux ce qui me fit sursauter.

J'avais passé la matinée à m'occuper d'Alaska, elle était restée allongée dans le canapé bleu elle pleurait, elle avait beaucoup trop pleuré. Elle n'avait pas touché au petit déjeuner que je lui avais confectionné.

Alaska enchaînait les courtes phases de sommeil et le crises de pleures.
Je m'assis sur le bord du canapé et entrepris d'allumer la télé. Je zappais chaîne après chaîne sans contrôler le mouvement de mes doigts pressant le bouton de la télécommande sans relâche.
Je finis par lâcher celle ci après avoir coupé le son.
Je me retournais et mes yeux croisèrent le visage d'Alaska, qui, endormie, et à la fois prêt à se réveiller et à fondre en larmes, me faisait ressentir une énorme culpabilité vis à vis de la femme qu'elle était avant que j'arrive.
Je tirais le plaid pour qu'il recouvre ses bras frigorifiés malgré la chaleur pesante.
Le téléphone se mit a sonner, je ne bougeais pas décidant après avoir jeté un bref coup d'œil de l'ignorer.
Alaska se réveilla en sueur, fixant le téléphone avec étonnement.
Elle finit par lâcher des yeux l'objet et regarda le petit déjeuner qui trônait toujours au milieu du salon.
Je ne comprenais rien de ce qui se passait j'était là physiquement mais mon esprit divaguait de çà de là, ne pas pouvoir suivre ce qui se passe dans la vie d'Alaska me pertubait. En un mois personne ne m'expliquait rien, les médecins m'avait rendu une Alaska vide.

Je me levais et me dirigea vers la cuisine, celle ci m'avait toujours parut énorme par rapport à cette petite maison mais ce jour là, la pièce me comprimait, comme si les murs s'étaient rapprochés. Je sortis d'un des placard un verre à vin puis je me mis à la recherche d'une bouteille n'importe quoi comportant de l'alcool, c'était devenu un besoin, ce besoin d'oublier le mois que je venais de passer.
Une fois que j'eu trouvé la perle rare, je remplis mon verre puis le vidais d'un coup, l'alcool parcourait mes veines et me rendu tout de suite plus vivante.
Je ne comptais plus, à vrai dire je n'avais jamais eu l'intention de les compter. Les verres s'enchaînaient à mesure que les bouteilles se vidaient.
Je ne contrôlais plus rien, les larmes que je retenais depuis si longtemps se déversèrent peu à peu sur mes joues enflammées par la chaleur intérieure que procure le liquide...

Suis moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant