13.

1.5K 158 27
                                    

*Trois mois plus tard*

— KALTER ! DÉPÊCHE TOI ! JORDAN ACCOUCHE !

Je cours comme un malade. On est déjà en Angleterre, j'ai une semaine off.
Je vois Ethan dans deux semaines désormais et j'avoue que je suis stressé à mort. En plus Jordan est en train d'accoucher alors qu'elle aurait du mettre Tommy au monde après ma tournée.
Je monte très vite dans la voiture et demande au chauffeur de se dépêcher. J'arrive rapidement à l'hôpital. J'ai hâte de voir mon fils.

Quand j'entre dans la salle, des cris ses font entendre. C'est fini. Il est là, dans les bras de l'homme qui a aidé Jordan a accouché. La jeune femme est complètement épuisée mais me sourit avant de fermer les yeux. Elle n'en peut plus ce que je comprend, enfin pas vraiment je n'ai jamais accouché.
Les sages-femmes se dépêchent de laver mon fils et on me demande alors comment j'aimerais nommer mon fils. Tommy Wise. Tommy, Ethan adore ce prénom. Une sage-femme commence à vouloir emmener mon fils dans les bras de Jordan mais je la stoppe et prend le bébé. Je sais que le premier contact doit être avec la mère mais dans notre cas c'est non. Je vais devoir m'occuper de cet enfant toute ma vie alors il vaut mieux qu'il ait mon odeur directement. On me demande de retirer l'ensemble bleu/vert et mon T-Shirt afin qu'il sente ma peau et la chaleur de mon corps. Aussitôt le bébé contre moi, il s'apaise doucement me rendant encore plus dingue de lui. Je suis papa.

— D'ici deux ou trois jours vous pourrez l'emmener avec vous.

— D'accord, merci beaucoup. Bah oui mon bébé, on sera bientôt tous les deux à la maison mon chéri. Dis-je en jouant avec les mains minuscules de mon fils.

ETHAN:

Il est papa depuis deux semaines. C'était écrit dans le journal people de la semaine dernière. Son dernier concert est ce soir. Je suis à Londres depuis déjà quatre jours. Je voulais vraiment que tout soit parfait dans la préparation de ma surprise. Ce soir nous serons soit réunis, soit séparés et ça me fait peur. Je l'aime comme un fou, je le veux désespérément. Je veux qu'il me dise qu'il n'est pas responsable. Qu'il m'explique tout. Qu'il m'aime.

— Tu es prêt ? Me demande mon frère.

Je souffle un bon coup et souris en relevant la tête.

— Totalement. On doit être là-bas dans même pas trois heures mais vaut mieux être là-bas avant.

Je veux absolument que mon plan fonctionne. J'ai dû faire appel à toute sa famille, sa sœur et ses parents m'apportent tout leur soutient et m'encourage pleinement à faire ça. Ils seront là ce soir, tout devant. Moi je serais dans les loges. Sa sœur a prévenu tous les techniciens. J'ai hâte et j'espère qu'il ne va pas me repousser, encore.
Je me rend compte que Kalter est comme une femme. Quand l'homme fait une connerie il doit s'excuser et quand la femme fait une connerie, l'homme doit encore s'excuser. Il m'a trompé et a même un enfant mais c'est encore à moi de faire des efforts. Il ne se rend pas compte que moi je ne connais pas la véritable histoire. Celle qu'il me cache et que je découvrirai ce soir.
J'espère vraiment pour lui que je n'ai pas arraché les papiers du divorce pour rien mais au fond de moi je sens bien qu'il serait incapable de faire ça. Enfin je le ressens que maintenant, avant la colère, la tristesse et la déception prenaient le dessus.

J'enfile enfin mes chaussures et mon manteau. On sort enfin de l'hôtel et nous dirigeons à pieds vers le lieu du concert. Nous arrivons deux heures plus tard. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais aussitôt arrivés, deux hommes de main viennent se saisir de nous et nous pousse vers l'entrée de la salle mon frère et moi. Les portes fermées derrière nous, ils nous lâchent.

— Excusez nous de la brutalité mais il fallait faire vite. Très vite. Lequel de vous est Ethan ?

Je m'avance doucement et l'homme me sourit gentiment.

— Allez tout droit, derrière la scène puis à droite. La loge de Kalter y est. Il vous attend.

— Et il ne s'est pas dit que bouger son cul pour venir me chercher aurait été sympa ?

La colère reprend possession de mon corps. Je suis censé être celui qui s'excuse mais j'aimerais qu'il se souvienne qu'il est celui qui m'a trompé et qu'il pourrait faire un putain d'effort.
Je ne marche pas mais je cours vers la loge de mon mari. Je ne toque même pas et entre directement. Il sursaute et se tourne vers moi. Nos yeux se rencontrent enfin après un an. Il tente de s'approcher mais j'ai un mouvement de recul incontrôlé avant d'exploser en sanglots. Il est là. Kalter est là.

— Ethan. S'il te plaît ne pleure pas.

— Tu.. Tu es là.

Il s'approche et je me retrouve le dos contre le mur à force de reculer. Il s'avance encore et s'empare de mes lèvres. Je ne le comprend plus. Il est en colère contre moi mais il m'embrasse.

— Je ne pouvais pas être dans la même pièce que toi sans pouvoir faire ça. Dit-il en se détachant de moi. Parlons maintenant.

— Explique moi.

Au même moment un cri me fait sursauter. Des pleurs se font entendre. Je remarque que maintenant qu'il n'était pas seul dans la pièce. Il y a son fils. Dites-moi que je rêve. Il se hâte de le prendre dans ses bras et mon cœur se compresse.
Il le berce doucement afin qu'il cesse de pleurer. Je baisse la tête et tente de me fondre dans le décor. J'aimerais à cet instant disparaître d'un coup de baguette magique tant la douleur dans ma poitrine est insupportable. Il a un bébé, un véritable bébé. Qui n'est pas mon enfant. Juste son bébé. Le savoir faisait mal, le voir me détruit complètement.
Les sourires qu'il lance à ce bébé, sa façon de le consoler.
Je n'en reviens pas, j'en veux à un bébé et j'en suis totalement jaloux.
Voyant que mon mari ne fait absolument plus du tout attention à moi, j'attend qu'il me tourne le dos pour prendre le biberon de son fils pour m'enfuir rapidement. Je cours dans le labyrinthe de couloirs. Je m'enferme finalement dans une pièce, un placard pour le ménage. Je m'écroule au sol et pleure comme un gosse qui n'a plus son jouet. Kalter n'est plus totalement mien. Cet enfant sera à mes yeux le fruit du diable alors qu'il n'a rien demandé.
Mes larmes ne cessent de couler tandis que j'essaye de faire un minimum de bruit. Je reste là-dedans une bonne demi-heure avant de finalement appeler mon frère avec mon téléphone afin qu'il vienne me chercher. J'ai de nombreux messages de Kalter. Je n'aurais jamais du venir aujourd'hui. Attendre encore un peu ne m'aurait pas tué.

MAKE ME LIVE (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant