Il était une fois : Toi et Moi

Chapitre 6

22 janvier 2011

9h

Assise sur une chaise devant la table ronde de mon salon, je comate.

Ça fait une dizaine de jours à présent que je parle quotidiennement à Olivier. Nous avons déjà nos petites habitudes. Tous les matins dès que je me réveille, je me connecte à MSN et lui est toujours là à m'attendre. Les après-midi ou sa copine travaille, on branche la webcam et le soir, c'est comme le matin.

C'est vraiment étrange. On ne fait que parler, il n'y a pas d'ambiguïté et pourtant, chaque matin, je n'ai qu'une hâte, c'est lui parler ! J'ai comme une impression au fond de moi que je ne peux plus me passer de lui. C'est fou de dire ça. Nous sommes amis rien de plus et pourtant, je sens des sentiments naître pour cet homme. Je m'en rends compte que c'est une erreur. Il a une copine, je ne suis pas une briseuse de couple, mais c'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à stopper cette attraction qu'il a sur moi.

De plus, il me fait beaucoup de bien. Il arrive à me changer les idées et je pleure de moins en moins. Malgré que mes nuits soient toujours pleines de cauchemars.

Il y a cinq jours, c'étaient les trois ans de Lucas.

J'ai enfin pu lui offrir son cadeau. Un beau vélo "Cars". Avec Lola on a bien galéré a le monter d'ailleurs. Purée nan mais sans déconner, je ne pensais pas que c'était vendu en kit ce truc. Quoique vu la taille du carton fallait bien s'y attendre. Ça nous a permis de bien rigoler au moins et aussi de se rendre compte qu'un homme à la maison, c'est quand même bien utile. Elle et la gente masculine, c'est une longue histoire. On va dire que pour le moment Mademoiselle ne veut pas entendre parler de relation sérieuse. "Je ne vois pas pourquoi je me bloquerais avec un mec alors que je peux en avoir plusieurs" elle n'arrête pas de dire. Oui, c'est sur, ce n'est pas faux. Mais sur ce point, je ne suis pas du tout comme elle. Moi justement, les relations bidon, j'en ai ma claque. J'en ai déjà eu assez et ça ne m'intéresse plus. Et puis, avec un enfant à charge, il faut éviter de faire n'importe quoi. Déjà qu'il ne comprend pas trop pourquoi son père a disparu de la circulation alors si en plus il voyait tout un défilé de mec à la maison, le pauvre, il ne comprendrait encore moins.

A force d'être perdu dans mes pensées, mon thé à refroidi alors que je ne l'ai même pas encore touché. Je file m'en refaire un autre et en profite pour me connecter à MSN. Contrairement aux autres jours je sais que cette fois ci Olivier ne sera pas là pour venir direct me parler. Il a repris le travail ce matin donc ne sera pas rentré chez lui avant dix heure. Il est agent d'entretien et a un tout petit contrat. De ce fait, il ne travaille que le matin. Il commence vers six heure et fini aux alentours de neuf heure trente.

D'ailleurs, en parlant de travail, j'ai reçu une réponse positive. J'ai rendez-vous après-demain pour un entretien d'embauche. J'ai hâte d'y être. Devenir photographe est mon rêve depuis que je suis petite. Je me souviens, pour mon cinquième anniversaire, mes parents m'ont offert un appareil photo. J'étais comme une dingue et je photographiais tout. C'est à ce moment là que j'ai su que je voulais en faire mon métier.

Ah enfin, Olivier est connecté !

— Coucou toi, je suis la.

Mon cœur bat plus fort. Oui, je sais, il m'en faut peu.

— Salut. J'attendais ton arrivée avec impatience.

— Ah oui ? Je te manquais ?

Si tu savais ...

— Oui, beaucoup. J'ai pris l'habitude de nos discussions chaque matin quand je me lève alors là, le fait de devoir attendre, ça m'a fait bizarre.