Chapitre 7

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23 janvier 2011

13h

Debout, devant mon miroir, je me scrute de la tête au pied. Je sais très bien que ce n'est pas un rencard. Mais c'est plus fort que moi, je veux me faire la plus jolie possible. J'ai donc fini par jeter mon dévolu sur une robe pull bleue, un collant noir opaque ainsi que mes bottes à petits talons. Pour le maquillage, je n'ai rien fait de plus que d'habitude, mon éternel crayon noir pour faire ressortir mes yeux ainsi que mon mascara me suffisent amplement. Et pour ce qui est de mes cheveux, j'ai décidé de les laisser détaché. Ils m'arrivent au milieu du dos et vu que je suis très mauvaise en coiffure, je m'évite une crise de nerfs.

14h30

C'est bon ! Nous y sommes. L'heure de partir est arrivée. Il n'habite qu'à trente minutes de chez moi donc le trajet va être court. Voyant le stresse m'envahir, Jérémie s'est proposé pour conduire. Je lui ai cédé la place sans aucun souci. Je préfère largement être assise sur le siège passager à regarder la vue pour essayer de m'apaiser.

Mais pourquoi je me mets dans cet état là ? On dirait que je vais passer l'orale du BAC.

Quand je réalise que nous entrons dans son village, une boule vient se loger dans mon ventre. Je ne réalise pas que je suis à quelques minutes de le rencontrer pour de vrai. Lorsque nous étions sur la route, il m'a envoyé un SMS pour me dire de le rejoindre à la station essence. Vu la taille de ce patelin, il ne doit pas y en avoir cinquante.

Bingo, nous y sommes.

Mon frère arrête le moteur et j'en profite pour descendre de la voiture. Olivier n'est pas encore arrivé. La station est déserte, je suis à l'affût. Mon regard se dirige partout en attendant de voir apparaître son scooter. A vingt-neuf ans, il n'a pas le permis. En même temps, quand on voit le prix qu'il faut mettre, je me doute que ce n'ait pas à la portée de tout le monde. Moi, j'ai eu la chance d'avoir des parents formidable pour me le payer. Mais tous n'ont pas cette chance.

Oh mon dieu, il est là !

Le scooter se dirige vers moi.

Je ne bouge plus.

Je ne respire plus.

Il s'arrête à quelques mètres de moi et me dit à travers son casque.

- Suivez moi.

Emma, il serait peut-être temps que tu bouges au lieu de rester droite comme un poteau. Il va te prendre pour une cinglée.

Mon frère redémarre, ce qui me permet de sortir de ma transe et remonter dans la voiture. Après quelques minutes à rouler dans les petites rues (en effet, on aurait eu du mal à trouver), Olivier nous indique ou nous garer.

Je sors et tout de suite, je vais m'occuper de détacher Lucas pour éviter d'avoir à lui dire bonjour. Je suis baissée sur le siège auto et ne perds pas une miette lorsqu'il enlève son casque. Il est habillé de manière très simple. Un jean, comme d'habitude, mais par contre cette fois-ci, il porte un tee-shirt. Je ne sais pourquoi d'ailleurs, mais il est toujours torse nu lorsque nous parlons en webcam. En même temps, tu t'attendais à quoi ? Il va pas se balader à moitié à poil dans les rues. Ma conscience est toujours là pour me rappeler à l'ordre. Foutu conscience !

Je me tiens à quelques pas de lui. Il sert la main à Jérémie, fait un bisou sur la joue à Lucas et s'approche de moi pour me faire la bise. Pourquoi est-ce que je suis mal à l'aise ? Pourquoi est-ce que je voudrais plus que ce simple geste amical ? Je remarque à présent qu'il fait la même taille que moi. C'était difficile de juger via Internet.

Il était une fois : Toi et MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant