E l e v e n t h h o u r

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« Bon.
— Je suis d'accord.
— J'ai rien dit encore.
— Je sais, mais je suis quand mêne d'accord, dit Andeleria.
— Dans ce cas...
— Dis rien d'obscène, s'il te plaît.
— Je comptais pas dire de truc obscène !
— Chut, Luke. Je te connais, maintenant.
— Mouais.
— Bon t'allais dire quoi du coup ?
— Je sais pas.
— Ah. »

Et sur-ce, Andeleria retourna à son maudit hublot qui coupait toutes nos conversations.

Quelques minutes plus tard, on reprit nos plateaux (on avait beaucoup mangé, oui, oui) et nous relevâmes nos petites tables.
Zayn n'était toujours pas revenu des toilettes et j'applaudissais mentalement Andeleria pour son magnifique lancer.

« Viens, on regarde un film, déclara Andy.
— Mais on peut pas partager une télé, asticot.
— Ah oui merde. Bon bah on écoute de la musique ?
— Pas de putains de gros mots.
— Ferme ta putain de gueule sale putain de con de merde, dit-elle et je fis une mine faussement heurtée. Allez, on met de la musique.
— Hm.
— T'as pas envie ?
— J'ai envie d'être productif. D'ailleurs t'as mon dessin ?
— Euh oui, attends. »

Elle chercha dans son sac mon œuvre d'art à exposer au Louvre une fois arrivés à Paris, mais en sortit une main vide. Elle me jeta un regard confus puis pris mon sac et regarda dedans.

« Tu trouveras rien de choquant, l'informai-je.
— Je cherche mon dessin.
— C'est le mien, de un.
— Non, c'est le mien, tu me l'as donné. Tiens ! Il est là. »

Elle sortit mon dessin qui était apparemment le sien et me le tendit.
Je le pris avant de sortir d'autres feuilles de mon sac à dos, ainsi qu'une trousse. Je donnai à Andy une feuille et quelques stylos et en gardai pour moi.

« C'est une drawing-party, annonçai-je.
— Ouh, nouvelle invention de Luke Hemmings ?
— Précisément.
— Vas-y, explique.
— Bah, en gros : tout le monde dessine.
— Ah.
— Tu pourrais montrer un peu plus d'enthousiasme vis-à-vis de mon projet, asticot.
— Bon, ça commence ? »

Je hochai la tête et notre fabuleuse drawing-party commença. À la moitié de la première minute, Andeleria se mit à bailler pendant bien 10 secondes.

« C'est aussi chiant que ça ? demandai-je en souriant.
— J'ai pas dormi, asperge.
— Si, tout à l'heure.
— Oh pardon, ria-t-elle, je savais pas que tu dormais pour moi !
— Tais toi et dessine.
— Oui, chef.
— Si seulement t'avais été comme ça dès la première heure...
— Ta gueule, chef. »

Je levai les mains devant moi en signe de défense, et elle en pris une.

« Tu t'es foutu du stylo partout, sale gamin. »

Comment est-ce que j'ai pu me foutre du stylo partout, j'avais à peine commencé..! J'avais l'air bien con.

« Chui pas un gamin.
— Si, chef.
— Ok, peut être un peu.
— Un peu ? De la gaminerie coule dans ton sang. »

Je haussai les épaules et me rappelai le moment où mon frère Jack avait décidé qu'il ne mettrait pas de chaussures pour aller à l'école parce qu'il trouvait ça trop commun, et me dis qu'Andy avait complètement raison quand elle disait que j'avais de la gaminerie dans le sang.

***

« J'ai terminé ! s'écria Andeleria que je fis taire rapidement.
— Arrête de crier !
— Quoi ?
— Arrête de crier, je te dis !
— Oh pardon hein. J'ai terminé !
— Moi, presque. Maintenant regarde ce qu'on va faire. »

Je fouillai dans ma trousse et sortis ma prochaine arme du crime : du Scotch. Je fis un clin d'œil à Andeleria et collai du Scotch sur les coins de la feuille.

Plane Journey // l.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant