Chapitre 5:

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Finalement le repas c'était terminé assez normalement. Les trois patineurs semblaient apprécier ce que j'avais préparé. Viktor et Yuuri semblaient s'extasier à chacune de mes paroles, mais honnêtement la personne la plus impressionnée, c'était bien moi. La personne qui depuis son enfance observait les patineurs avec admiration, se retrouvait avec trois des plus célèbres d'entre eux, chez elle. Ils me racontaient et me disaient tout ce que je voulais savoir. J'étais si avide de connaissances à ce sujet, cette soif de savoir était insatiable. J'avais l'impression que des milliers de questions me fusaient dans la tête, notamment des questions qui portaient sur les relations entre les patineurs. J'adorais savoir ce genre de petites choses.

La seule personne qui se taisait dans toute cette agitation, c'était Yurio, évidemment. La seule compagnie qu'il avait trouvé c'était celle des chats, à l'exception de Ayko qui, suite à la cascade de tout à l'heure, était partie dormir comme si de rien n'était. Cela ne m'étonnait pas, c'était son comportement habituel. Elle était si, sauvage.

Malheureusement, si pour moi toute notion du temps avait disparu depuis ma rencontre avec eux, il ne s'était pas arrêté pour autant, et la sonnerie du portable de Yurio nous le rappela. Alors qu'il était en train de répondre, j'essayais de me remémorer le nom de la chanson qu'il avait comme sonnerie, elle m'était familière : je savais que je la connaissais mais impossible de me rappeler du titre. C'en était stressant. Ma cogitation intérieure fut interrompu par Yuri lorsqu'il eut finit de téléphoner.

C'était Yakov qui venait de l'appeler. Il lui demandait où est-ce qu'il était, et lui disait qu'il devait absolument rentrer car ils avaient à parler.

Je regardais mon portable, il était 18h03. Je devais me rendre à l'évidence que cette après-midi de rêve allait toucher à sa fin, cela me peinait énormément. J'aurais tellement voulu qu'ils restent encore, ne serait-ce qu'un peu...

Je revins à la réalité. Viktor me regardait avec un sourire conciliant et déclara :

« C'était vraiment très bon Elizabeth, on t'en doit une ! »

« Ouais, ouais c'est ça ! Au revoir ! » Renchérit Yurio qui était déjà près de la porte, avec les chats à ses pieds, prêt à partir. Yuuri lui lança un regard désapprobateur.

J'ai du faire preuve d'une volonté qui m'était inconnue afin de me lever pour d'aider Viktor et Yuuri à rassembler leurs affaires et rejoindre Yurio qui les attendait.

Ils avaient rendez-vous avec Yakov devant Montmartre, ils pouvaient donc y aller à pied. Afin de ne pas m'imposer, je les avais seulement accompagnés au bout de la rue leur expliquant la route à suivre ensuite pour arriver à destination. Puis, ce fut le moment de dire au revoir. Je crois que c'est la première fois que je me suis autant retenue de pleurer, ça m'en brûlait les yeux.

Alors, je ne fis qu'un simple de signe de main pour les saluer. Viktor et Yuuri se regardèrent dans les yeux puis, à mon grand étonnement, me prirent dans leurs bras et me firent un câlin. C'était une sensation des plus agréables que j'ai connu : si chaud, si réconfortant, j'aurais tellement voulu y rester l'éternité. À la fin de l'étreinte, les deux jeunes hommes m'embrassèrent sur les joues. Je me retournai vers Yurio avec un peu (trop) d'espoir, espérant un quelconque signe de gentillesse de sa part.

J'eus droit à son regard qui affichait clairement le refus d'un contact physique, comme réponse. Toutefois, il lança un « salut » et se retourna avant de commencer à avancer.

Même si ce n'était que peu, j'étais heureuse qu'il m'adresse la parole sans forcément vouloir m'agresser avec ses mots. Je les regardais au loin s'éloigner petit à petit. Puis, je me retournai et rentrai à l'appartement, pensive. J'hésitais entre rire, ou pleurer de ma situation.

Alors que j'étais allongée sur mon lit entourée des chats, je ne pouvais arrêter de repenser en boucle à cette après-midi. C'était le plus beau jour de ma vie, si on supprimait la partie cascade d'Ayko qui était plutôt pathétique. D'ailleurs, c'est à ce moment là que l'affreuse bête décida de venir se frotter contre moi. Je lui lançais un regard emplie d'une fausse colère puis me mis à rire.

« Décidément, je ne te comprendrai jamais ! » déclarai-je. Puis, je levai le visage vers le mur en face de moi et vis le poster de Yurio.

C'est alors que mon bras droit, que je ne semblais plus contrôler, pris un des coussins qui était proche de moi et le lança en plein sur le poster, je ne pus m'empêcher de crier :

« Headshot ! »

Après avoir pris conscience de mon acte, je ne pus m'empêcher d'être fière et de rire en laissant tout de même couler quelques larmes le long de mes joues. C'était la première fois de ma vie que je visais aussi bien.

Soudain, un bruit désagréable retentit dans l'appartement. Je sursautai d'abord et, me dirigeai machinalement vers la cuisine. Ce qui venait de sonner, c'était... la machine à laver !

« Oh non ! C'est pas possible ! Criai-je, On ne peut pas être idiot à ce point ! » Je commençais à m'agiter dans tous les sens. Il fallait que je les prévienne ! Yurio n'était pas partit avec ses vêtements, mais avec mon kigurumi, sans que personne ne le remarque. Il y avait donc, en ce moment, un adolescent qui se baladait habillé en tigre, dans Paris, sans même s'en rendre compte.

Il fallait à tout pris que je prévienne quelqu'un pour que Yurio puisse récupérer ses affaires et puisse faire de même. Le seul moyen qui était à ma disposition pour les contacter était les réseaux sociaux. Je me mis donc en quête de mon portable. J'avais beau chercher partout, celui-ci était introuvable.

« C'est vraiment le meilleur moment pour disparaître ! M*rde ! » M'exclamai-je, plus le temps passait, plus je paniquais à l'idée de ne pas pouvoir récupérer mes affaires et rendre à Yuri les siennes. Finalement, après avoir passé une vingtaine de minutes à chercher, je me rendis compte qu'il était juste dans ma poche. J'ouvris alors Twitter et publiai un tweet implorant l'aide de mes followers pour que Viktor puisse voir que je devais lui parler en privé.

« J'ai un message privé très important à faire passe à @v-nikiforov, s'il vous plaît retweetez pour qu'il soit au courant. -Elizabeth »

Rapidement j'atteins un centaine de retweets, je n'avais plus qu'à espérer que Viktor voit mon tweet.



Note de l'auteur: On se retrouve dans une à deux semaines pour le prochain chapitre :3 avec même, peut être une petite surprise. Kiss~sur vos fesses

Frozen Heart (Yuri Plisetsky x reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant