Samuel s'engagea le premier, habitué des lieux il entraîna son ami à sa suite. Les deux hommes se faufilèrent délicatement à travers le miroir d'eau. Franck ressenti une pression lui comprimer le corps comme s'il forçait le passage. La main de Samuel le serrait toujours fermement et le tirait à ses côtés. Par réflexe il fermait les yeux pour passer au travers du liquide. Néanmoins lors de la traversée ce n'est pas la sensation d'eau qu'il ressenti mais celle d'une douce chaleur. Ni trop chaude ni trop froide. La texture était des plus agréables, de celle où l'on se sent en sécurité. Samuel ne lui laissa pas le temps d'apprécier ces nouveaux sentiments, Franck senti qu'on le tirait brusquement avant d'être aspiré. En l'espace d'une seconde, il était passé d'une chaleur réconfortante à un froid polaire. Un vent glacial lui fouettait le visage, les yeux toujours clos il les ferma davantage, effrayé de découvrir ce qui avait provoqué ce changement abrupt. Il n'était plus sûr de rien, pourtant une curiosité morbide l'habitait.
- Tu peux ouvrir les yeux Franck, on est arrivé, dit Samuel.
La main et la voix de son ami lui redonnèrent confiance. Alors Franck ouvrir lentement les yeux. La curiosité avait été plus forte que la peur qui le dévorait. Il était frigorifié, son corps était pris de tremblements incontrôlables dus par le froid intense des lieux, mais également par la stupeur qui l'assaillait au fur et à mesure qu'il découvrait l'univers qui l'entourait.
Les premières images étaient déroutantes son esprit tentait d'assimiler la nouvelle situation. Son regard s'écarquilla. Les lieux étaient terribles, l'obscurantisme était ici. Le sol semblait être composé de cendres volcaniques, un épais manteau de poudreuses noires lui recouvrait les pieds. Le ciel était tout aussi sombre, le peu de végétation qu'il découvrait était nue, les arbres semblaient carbonisés, pas de feuilles ni de couleurs chatoyantes, seulement des troncs et des branches aux formes tortueuses. Un décor apocalyptique les cernait. Le plus saisissant était le silence spectral qui régnait en ces lieux, seules les rafales de vent glaciales qui leur cinglaient le visage et soulevaient cette poussière charbonneuse donnait un semblant de vie sur cette terre stérile et hostile.
- Convaincu ? Demanda Samuel.
- C'est hallucinant... A la fois magnifique et effrayant, souffla Franck. Y a-t-il une vie ici ?
- Oui, mais nous les effrayons. C'est un peuple très étrange. Tu peux apercevoir l'un d'eux derrière ce buisson là-bas (Samuel pointait une broussaille dépouillée). Ces créatures sont minuscules et difformes, leur apparence est effrayante mais je pense qu'elles sont inoffensives. C'est nous qui les terrorisons, nous n'allons pas rester davantage nous devons repartir. Je ne veux pas de ces monstres dans notre monde donc je ne m'éternise pas dans le leur.
Franck apercevait la créature qui se dissimulait derrière le buisson que Samuel lui avait indiqué. En effet, elle était répugnante. Elle mesurait tout au plus un mètre et avait un nez proéminent. Cette difformité ne faisait que mettre en avant ses membres rachitiques. Vu le climat et l'état du sol qui régnait ici, Franck se demandait comment ces êtres pouvaient survivre. Il n'avait pas répondu, ce décor l'avait rendu muet de stupéfaction, c'est une pression de la main de Samuel qui le maintenant toujours qui le sortir de son admiration.
- Nous devons partir, insista encore Samuel.
Franck se retourna pour regarder son ami et acquiesça d'un hochement de tête toujours incapable de prononcer un mot.
Samuel ne perdit pas un instant, entraînant à nouveau Franck dans son sillage les deux hommes refirent le chemin inverse. Retrouver la chaleur du miroir fut une bénédiction, le froid polaire qui régnait de l'autre côté était terrifiant. La pression chaude sur son corps l'informait qu'il rentrait chez eux.
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Ivresse mortelle
Misterio / SuspensoElle est belle femme, lui bel homme. Toute une vie bien réglée jusqu'au jour où son goût pour l'alcool a poussé Franck sur une bien dangereuse voie. Il ne rentre plus que quelque soir chez lui, Nancy ne sait plus quoi faire, surtout quand elle trou...