Dix-neuf.

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Autant vous dire que ce matin-là se fût la guerre à la maison. Mon frère et mon père ne m'adressent plus du tout la parole. Ma mère est la seule à me soutenir dans cette famille. Aymen doit venir ce soir à la maison et Dieu sait comment ça va se passer. C'est ou soit mon père veut se débarrasser de moi et il accepte la demande de mon prétendant ou soit il me garde à la maison jusqu'à la fin de mes jours. Dans les deux cas, je serai malheureuse. Car ce que je veux, je ne peux pas l'avoir.. 

Après avoir passé tout l'après-midi à cuisiner avec ma maman chérie, je vais faire mes ablutions et je vais prier Maghreb. C'est lors de mes prosternations où je me lâche complètement dans mes pensées et souhaits. Je demande à Allah de me donner la force, le courage et de me guider sur le droit chemin. Je glisse tout de même une petite prière pour guider Harry sur le droit chemin. Oui, je garde toujours espoir

Il est 18h, nous nous trouvons tous au salon et nous attendons la venue d'Aymen. Je suis angoissée et encore le mot n'est pas assez fort, surtout avec l'ambiance glaciale qu'il y a à la maison. Je n'ai pas touché à mon téléphone portable de toute la journée. Je le prends et y vois plusieurs messages dont deux qui attirent mon attention.

"Habibti, je ne pourrai pas demain car c'est samedi. J'ai déjà prévu une sortie avec des amis à moi. On se redit? A bientôt ma belle. A." Il a été envoyé à 4h du matin !!! Lorsque Harry était là. Comment ai-je fais pour ne pas lire mes messages de toutes la journée !? Je vais clairement me faire démonter. Moi qui espérait un échappatoire cette soirée, je me suis fourrée le doigt dans les deux yeux.

"Mademoiselle El-Rahmen, j'espère que tout s'est bien passé pour vous après mon départ. Appelle-moi si tu as besoin de soutien. H." Et bien non mon coco, à cause de toi, ma famille ne m'adresse plus la parole. Mais ça c'est un problème que je résoudrai plus tard. Il me faut maintenant tout le courage du monde pour annoncer à ma famille que finalement Aymen ne viendra pas ce soir. 

- Baba. Je m'avance vers lui. Mon roi assis sur son trône. Ma vie. Je ne supporte pas lorsqu'il est fâché contre moi. Je ferais tout pour qu'il me pardonne. Il me jauge avec un regard inquisiteur. 

- Qu'est-ce que tu me veux? 

- Baba. Je.  Aymen. Il ne viendra pas. Il.

- Voilà ! Je suis maudit. Il a su que ton patron est venu à la maison et il ne veut plus venir te marier. Jade ! Comment va-t-on faire ?? Tu vas finir vieille fille rien qu'avec cette histoire. Je savais de toutes les manières que je n'aurais pas dû te laisser aller travailler pour ce Styles. Je t'ai même laissé aller à Londres avec lui! Mais quelle honte. Quel père est-ce que je suis ? J'aurais dû écouter Yassine depuis le début. Lui au moins sera un bon père pour ses enfants. Ya Allah, pardonne-moi. C'est la dernière fois que je lui accorderai ma confiance et la liberté comme bon lui semble. 

Je suis ahurie par la réaction de mon père. Je veux lui expliquer la situation mais ma bouche, ne voulant pas se refermer pour que je forme des mots et ma voix ne voulant pas sortir de son trou, ne m'aide absolument pas. Mes yeux écarquillés le contemplent afin de détecter une once d'humour même si ce n'est pas le temps d'en faire. Il ne peut pas être sérieux. Si? J'ai juste hébergé un homme à la maison familiale dans le salon. Mon patron qui plus est. Avant que je ne me rende compte de ce que je fais, je monte dans ma chambre, je prends un sac, j'y fourre quelques habits, je mets mon foulard et je sors de la maison sous les regards choqués des membres de ma famille tout en claquant la porte le plus fort possible. 

Très bien. Et maintenant ?

Collision.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant