Up There (FR)

-Chapitre 2- (partie I)

Secrets partagés et événements presque expliqués

Puis un écran noir et une chute longue vers nulle-part, qui clôturait leur moment de souffrance, puis leur moment suspendu dans le temps qu'ils venaient de vivre, là-haut, à bord de cet engin.

∞ ∞ ∞

Cassie se reveilla un certain moment après l'incident, dans l'infirmerie de l'établissement, c'était la première fois qu'elle y mettait les pieds. Avant d'ouvrir les yeux, elle se remémora la scène qui s'était déroulée. Prise de panique elle vérifia si elle pouvait bouger, ça c'était encore bon. Puis checka si ses sens marchaient encore. Le toucher c'était bon, tout comme l'odorat -la transpiration était en train de lui piquer le nez-, ainsi que le goût. L'ouïe, qui avait plus que souffert, semblait aussi fonctionner puisqu'elle entendait des voix. Il ne manquait que la vue, et l'idée d'ouvrir les yeux et de ne rien voir la stressait plus que tout. Les flashs qu'elle avait subit ne présageaient rien de bon. Alors ce fut tout doucement qu'elle ouvrit ses paupières. La lumière artificielle lui agressa les yeux, mais elle passa au-dessus de la douleur tant la joie l'envahissait. Elle poussa un cri de soulagement qui alerta l'infirmière avant de ressentir un immense mal de crâne.

Une femme qu'elle avait déjà vaguement rencontrée se pencha sur l'adolescente, elle avait un visage attendri mais le coin de sa lèvre était un peu étiré. Cassie qui s'amusait souvent à épier les micros expressions de ses camarades pour savoir qui lui mentait ou pas n'était pas dupe sur ce coup là. Elle ne savait pas trop ce que lui voulait l'infirmière mais elle n'allait sûrement pas la traiter comme réelle victime.

"Alors, c'est bon tu es réveillée demoiselle? Demanda ou plutôt constata l'infirmière.
-Mmh oui, je crois bien.
-C'est bien, maintenant on arrête la comédie et on retourne en cours, franchement vous pensez que j'ai pas l'habitude des faux malaises pour se retrouver en amoureux le cours d'après? S'énerva-t-elle contre les deux malades.
-ON EST PAS AMOUREUX! Crièrent Cassie et Tay, qui, lui, se trouvait dans un autre coin de la salle, assis tranquillement sur un de ces lits qu'on trouve dans les cabinets de médecin.
-Et puis... C'est notre dernière heure de cours donc... Fit remarquer Cassie.
-Oui mais bon...euh quand-même, d'après ce qu'on m'a dit votre scène était plutôt ridicule. Cassie et Tay se regardèrent furtivement, plutôt choqués. Franchement, vous vouliez nous faire croire qu'un fantôme était en train de rentrer dans votre corps, en criant des "stop" à des personnes invisibles? Parce que c'est raté. Elle se retourna pour rassembler des papiers peut-être. Sinon j'aurais appelé L'Exorciste! Continua-t-elle en rigolant de sa propre blague, qui selon nos deux enfants n'en était pas une. Vous attendez quoi? Rentrez chez vous puisque les cours sont finis!" Conclua-t-elle.

Tay leva un sourcil, il devait trouver cette femme plutôt dérangée, tout comme Cassie d'ailleurs qui essayait de se relever difficilement. Sa douleur à la tête avait presque disparue durant le dialogue, mais dès qu'elle fut sur pied, une nouvelle vague vint la submerger. Elle tituba mais réussi à sortir, sous le regard de son camarade. Ce dernier remarquant l'état de la jeune-femme, prit discrètement juste avant de passer la porte un paquet de dolipranes qui traînait sur le bureau. Tous les deux sortirent avec un hochement de tête qui voulait dire "pas de commentaires hein".

Cassie avait prévu de rentrer, dire à sa famille que tout allait bien, qu'elle était restée discuter avec son professeur. De toutes façons, si elle racontait à sa mère ce qu'il s'était réellement passé, ça n'aurait strictement rien changé. Elle aurait passé le reste de la journée, de ses jours, avec des parents qui auraient fait comme si aucun accident n'était arrivé.

Tay lui, ne savait pas trop, il aurait sûrement trainé dehors, ne sachant trop où aller, mais fuyant sa maison où son père était sûrement. Il aurait un peu fumé et un peu bu, rien de bien méchant, juste histoire d'oublier. À moins que cette journée là, il ne veuille pas l'oublier.

Mais ce fut différent pour l'un autant que pour l'autre. Ce soir, ils n'allaient pas faire ce qui était prévu. Et le reste de leur vie, n'allait pas être comme ils l'avaient prévu non plus. Ce soir, tout allait changer.
Ils l'avaient senti depuis longtemps ce truc. Ce sentiment qui les faisait croire que eux, un jour, ils seront différents. Et bien ce jour, c'était là, maintenant. Et ils l'avaient deviné au sourire de M. Powers qui les attendait à la sortie. Un sourire qui signifiait que plus rien ne sera jamais pareil.

"Vous me suivez les enfants ?" demanda le professeur excité comme le matin de Noël. Ils s'exécutèrent non sans se méfier. Cassie se mordait la lèvre et tapotait nerveusement sa hanche avec son poing. Tay fronçait simplement les sourcils, se demandant ce que leur voulait Powers après ce qu'il s'était passé cette après-midi.

Du coin de l'œil il remarqua le stress de Cassie, il lui prit sa main qui n'arrêtait pas bouger contre son corps, l'empêchant de continuer et lui fit un signe de tête rassurant quand elle se retourna vers lui.

Ce fut assez pour que la jeune-femme se calme, et la seconde d'après ils se retrouvèrent dans la salle de classe de physique-chimie. "Asseyez-vous, asseyez-vous". Sur leur garde, ils ne prirent pas place tout de suite, mais cédèrent sous le regard insistant de leur professeur. Ce dernier se dirigea vers la porte et la ferma à double tours. Tay, qui jusqu'à là n'avait pas beaucoup parlé se leva brusquement et s'approcha très près de l'adulte, sans crainte. "Vous n'êtes pas obligé de fermer à clé, à cette heure-ci on est seuls.
-Vous faîtes bien de vous méfier les enfants." Tay se crispa, Cassie ne bougea plus. Paniqués ils songèrent à une façon de sortir. Mais il n'y avait aucune issue pour s'échapper.

R.