marque de naissance

306 22 0
                                    

Avant d’aller me coucher, je m’en retourne voir ma sœur qui dort d’un sommeil paisible.Je prends sa main dans la mienne et fredonne une mélodie que notre mère avait l’habitude de chanter.J’entends des talons claquer dans le couloir, mais je ne me retourne pas pour vérifier de qui il s’agit.
Soudain, le bruit cesse. Je sens quelqu’un dans mon dos.
Je ne bouge pas, je reste concentrée sur la respiration de ma sœur.

« ... T’inquiètes-tu encore de son état ? »

La voix douce et suave du Comte glisse à mes oreilles.

« Oui… un peu… »

« Te laisser dépérir n’accélèrera pas sa guérison. »

« Je sais… Je n’avais juste… pas faim aujourd’hui. J’irai mieux demain. »

Il s’avance à ma hauteur. Je n’ose pas le regarder.

« Est-ce que je t’effraie ? »

« Un peu… »

Le Comte sourit doucement.

« Tu es honnête. C’est une qualité que j’apprécie. Mais n’aie crainte, je ne vous ferai aucun mal, ni à toi ni à ta sœur. »

« Je sais… Ewan m’a dit que je pouvais vous faire confiance et je le crois. »

« … »

Je glisse alors les yeux vers lui. Il m’observe tendrement d’un regard rempli de compassion.
La raison pour laquelle le Comte ne s’est jamais montré aux villageois, c’est à cause de sa condition de vampire… ?
C’est naturel. Aucun habitant ne serait resté de marbre en apprenant cela.
La panique aurait sûrement anéanti le peu de raison qu’il reste aux villageois.Seulement, il me dit être un vampire... mais là encore, rien ne me le prouve vraiment...
Je serre la main de ma petite sœur dans la mienne et poursuis.

« Connaissez-vous l’auteur des meurtres en ville, Comte ? »

« ... Ce que je sais, c’est qu’il s’agit d’un vampire supérieur profanant mon territoire intentionnellement. Je jure sur mon honneur de l’arrêter et de lui faire payer ses crimes. »

La voix forte et rassurante du jeune homme réchauffe mon corps.
Étrangement, je lui fais confiance. Serais-je trop naïve ? Je l’ignore.

Je ne sais pas si j’ai raison de faire confiance au Comte, mais j’ai besoin de réconfort en cet instant…
Marie m’a été enlevée, Ewan n’est plus le même, je ne sais plus vers qui me tourner.

« Comte… Comment êtes-vous… votre condition de vampire, comment… est-ce arrivé...? »

Les mots peinent à franchir le seuil de mes lèvres.J’ai tant de choses à lui demander et je ne sais pas par où commencer.
Je sens mes doigts trembler légèrement quand le jeune homme pose sa main gantée sur la mienne.Je relève mollement la tête, surprise, mais ne repousse pas son geste.

« Permets-moi de garder le silence à ce sujet et de te demander quelque chose, Lucy . »

Mon nom résonne comme une douce mélodie entre ses lèvres.
Je me sens étrangement attiré vers lui, comme si mon esprit était guidé par une main invisible.
Ses doigts remontent le long de mon bras et effleurent voluptueusement ma nuque.
Il s’arrête sur le nœud retenant l’ouverture de mon chemisier.

« ... Ewan… m’a dit que tu possédais une étrange marque sur ta poitrine. »

Lorsqu’il dit cela, il descend ses doigts à l’emplacement supposé de ce nævus.Malgré son geste lent, je distingue une once d’impatience dans son regard.
Il continue de me fixer et j’en oublie tout autour de moi.Je reste silencieuse et docile. Que m’arrive-t-il au juste ?

« Puis-je la voir… ? »

Je ne suis pas réticente à lui montrer, mais.... j’ai l’impression que je dévoile une partie de moi qui devrait être réservée à quelqu’un d’autre.
Je ne sais pas pourquoi il tient autant à vérifier par lui-même les dires d’Ewan, mais…. il a sauvé ma sœur.
Je peux bien lui accorder cela ?
Il approche délicatement ses mains gantées et défait les boutons de mon chemisier pour l’ouvrir.
Je vois ses yeux s’écarquiller.

« Finalement… tout n’est peut-être pas perdu. »

La princesse Et La Rose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant