une grande choix

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Il se sent certainement blessé par mon attitude réfractaire.Dans le fond, je ne sais plus si je veux vraiment espérer quelque chose d'Ewan…
Je veux déjà le voir, lui parler, lui dire ce que j’ai sur le cœur…
Je me laisse tomber sur le canapé et fixe le plafond.Je passe un bras sur mes yeux quand je sens quelque chose se loger dans le creux de ma main.

« ... Un pétale… ? »

J’ouvre les yeux et je vois tomber du plafond une pluie de roses aux couleurs chatoyantes.
Les pétales voltigent dans les airs et tombent tout autour de moi.Le spectacle m’éblouit.
Ce ballet tendre et lent réchauffe mon cœur auparavant meurtri.
Le sol se recouvre d’une légère neige rose parsemée de rouge.
Je tends les mains vers le ciel et attrape une rose que je porte à mon cœur.

« Ewan ! C’est toi qui fais ça ? Ewan… ! »

Les pétales continuent de virevolter au sol quand je sens deux bras m’enlacer par-derrière.
Mon cœur s’arrête de battre quelques secondes. Cette chaleur… ce parfum…

« Lucy. »

« Ewan… »

Je soupire son prénom.
Depuis combien de temps ne l’avais-je pas appelé ?
Depuis combien de temps n’avais-je pas entendu le son de sa voix ?
Je n’ose pas bouger, comme si le moindre geste le ferait fuir.
Serrant la rose entre mes doigts, je me tais.Je profite simplement de ce moment de silence entre nous.Ma respiration est lente, tranquille…Ewan me serre tendrement contre son torse.Je ne vois pas son visage, mais sa présence me suffit.

Puis, après quelques longues minutes, son étreinte se défait et sa présence s’évapore dans l’air.Je me laisse tomber en arrière et cache mon visage entre mes mains.
Pourquoi est-ce si dur ?

Je suis assise sur le lit de ma sœur.Je prends sa main dans la mienne.

« Marie... Réveille-toi, Marie... Tu me manques... »

Je porte sa main à mes lèvres pour l’embrasser quand je sens ses doigts se resserrer sur les miens.

« Marie...? ! Marie ! »

Elle tourne la tête vers moi et ouvre péniblement les yeux.
Elle cligne des paupières, comme si elle essayait de s’habituer à la lumière du jour.

« Marie... Oh Marie ! C’est moi, tu me reconnais...? »

« lucy ... »

« ... MARIE ! »

Je me jette littéralement sur elle dans un élan de soulagement.

« Marie... Marie... J’étais si inquiète... Marie...! »

Je pleure toutes les larmes de mon corps tellement la joie m’envahit.Ma petite sœur passe un bras dans mon dos.

« Pardon... grande sœur... Je ne voulais pas t’inquiéter... »

Je me laisse aller à son étreinte frêle serrant son corps fragile contre moi.
Après quelques minutes, je me reprends et m’assois correctement pour mieux voir son visage.Elle me sourit.

« Tu as soif ? Ou faim ? Je peux aller te chercher quelque chose ! »

« ... J’ai soif oui... Ma gorge me fait mal... »

Je me lève en toute hâte et vais à la cuisine pour m’emparer d’un verre que je remplis d’eau.
Je me retourne et percute le Comte qui me rattrape par les épaules.

« Eh bien eh bien, pourquoi es-tu si pressée ? »

« Ma sœur s’est réveillée, Comte ! Elle est réveillée ! »

Le jeune homme écarquille les yeux et me sourit, sans laisser transparaître une once de tristesse.

« Tant mieux. Je suis soulagé. »

Je le remercie et retourne auprès de ma petite sœur.Je monte les escaliers et entre dans la chambre de ma sœur.
Elle est là, assise sur le matelas, tenant son ours en peluche dans les bras.
Elle est encore un peu pâle, mais elle est réveillée, c’est tout ce qui compte.

« Tiens Marie. »

Je lui donne le verre et l’aide à boire.Elle recrache la moitié de l’eau à cause d’une quinte de toux, mais elle se force à finir le verre.
Je la rallonge dans le lit et remonte la couverture sur elle.

« Où sommes-nous ? Ce n’est pas ma chambre..Je ne me souviens pas de ce qui m’est arrivé... »

« Ne t’en fais pas Marie, nous sommes chez un ami. »

« Un ami...? »

« Oui, c’est lui qui t’a soigné. Tu es en sécurité. Il nous héberge jusqu’à ce que tu ailles mieux. »

Ma sœur sourit et enfonce sa tête dans l’oreiller.

« Est-ce que... je le connais...? »

« Pas encore, mais tu verras, c’est un homme charmant. »

« ... J’ai hâte... de le remercier. »

Marie baille et pousse un petit soupir de contentement.La voilà qui s’est rendormie. Je suis tellement soulagée.

« Il faudra qu’elle se force à manger à partir de demain. »

« Oui, je sais. »

Le Comte est adossé à la porte de la chambre, les bras croisés.

« Je lui préparerai moi-même ses repas. »

Je me tourne vers le jeune homme qui nous observe d’un regard bienveillant.

« Merci... Merci de tout cœur... »

« Je t’en prie. »

Il s’incline et sort de la pièce, fermant la porte derrière lui.Ewan... a tenu sa promesse... ma sœur est sauve.Ewan...

La princesse Et La Rose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant