mon histoire

282 16 0
                                    

Selon le Comte, l’auteur de ces crimes est un puissant vampire de première classe.
Son but serait de semer le trouble et le chaos sur ces terres jadis prospères.Je lâche la main de Klaus, mais celui-ci resserre sa prise sur mes doigts.

« Assez parlé de moi et de ma malédiction. Parle-moi plutôt de toi, Lucy . »

« Si vous voulez, mais mon histoire n’a rien d’extraordinaire. »

« Rassure-toi, je porte plus d’intérêt à une vie simple et bien ordonnée comme la tienne... « ...qu’à une vie de mensonges et de ténèbres comme la mienne. »

Je souris tristement au Comte qui emploie le ton de la plaisanterie.Il fait de son mieux pour que je me sente à l’aise en sa présence.Il est très prévenant avec moi.
Sa condition de vampire ne me pose plus aucun problème...

Je devrais faire un effort moi aussi.Je n’ai décidément pas de leçon à lui donner.
Je prends une profonde inspiration et commence à parler au Comte de ma vie personnelle.

« Je suis née dans cette ville... un soir de pleine lune. Mes parents m’ont raconté que cette nuit-là, la lune brillait d’une étrange lueur rouge..Mais je ne sais pas si c’est vrai... Avez-vous déjà vu une lune rouge Comte ? »

« ... Oui, mais c’est phénomène rare. »

« À quoi cela est-il dû ? »

« ... Dans ma famille, on pense que la lune devient rouge lors d’événements extraordinaires ou sanglants.
Toi qui possèdes la marque de la jeune fille à la Rose, je ne suis pas étonné de ce phénomène. »

Je me tais un instant et fais glisser mes doigts sur ma gorge.Je reprends vite mes esprits et poursuis mon monologue.

« Mon père était menuisier... ma mère boulangère. Elle faisait les meilleurs pains de la ville. Je me souviens encore de l’odeur de la pâte sortant tout juste du fourneau...Elle me coupait une tranche de ce bon pain au blé avec un verre de lait au miel au petit déjeuner. »

Le Comte m’écoute attentivement avec le sourire, comme si je lui racontais une histoire pour enfant.
Finalement, je me mets à sourire également en repensant à ces jours passés.

« Mon père me sculptait de petits animaux en bois pour jouer avec ma poupée... Je peux encore sentir la douceur du bois sur mes doigts... »

« Tes parents t’aimaient profondément. »

« Oui... Et puis, ma sœur est née. Je ne me souviens pas avoir été aussi heureuse que ce jour-là. Sa petite bouille ronde, ses joues rosées, ses mains potelées... Elle était parfaite, ma petite sœur... »

Je sens les larmes monter à mes yeux, mais le Comte porte une main à ma joue pour me réconforter.
Je souris et me calme doucement.

« Ma sœur et moi avons grandi avec tout l’amour que pouvaient nous donner nos parents. Jusqu’au jour où... une épidémie frappa la ville. »

Les doigts de Klaus se resserrent subitement sur les miens.Son corps se crispe en entendant ces mots.

« Mon père et ma mère... sont morts lors de cette épidémie... Je ne sais pas pourquoi Marie et moi avons survécu, mais...
Depuis ce jour, nous vivons seules dans la maison de nos parents et... chaque jour est un nouveau défi. »

« Vous n’aviez pas de famille, cousins ou parents éloignés chez qui emménager ? »

« Si, notre tante vit à l’orée de la forêt, mais... Nous ne voulions pas déménager. Cette maison est remplie de souvenirs... de bons souvenirs... Vous comprenez ? »

Le Comte acquiesce d’un mouvement de tête.

« Bien sûr, je comprends ce sentiment. »

Je m’arrête un petit instant avant de reprendre.

« Nous sommes parvenues à vivre en effectuant des petits boulots par-ci, par-là... Jusqu’au jour où Angélique... est morte et... son père, qui est notre voisin, nous a engagées à la taverne. »

« Une taverne ? Deux jeunes filles respectables comme vous ? »

Je cligne des yeux en voyant le visage mécontent du Comte.

La princesse Et La Rose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant