Chapitre 12

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L'aube allait se lever dans une heure environ, et Judie grattait doucement les cordes d'une mandoline en chantonnant. Drago, affalé dans un sofa, l'écoutait en fermant les yeux.

Il avait soigneusement nettoyé la jambe de sa soeur dans les douches des Gryffondors, et avait bandé la blessure en soufflant dessus pour l'embêter.

Elle avait gloussé, et ils s'étaient ensuite rendus dans la salle commune chaleureuse.

Soudain, une voix terrifiante retentit, faisant sursauter les deux jeunes gens.

"Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m'affronter directement" disait Voldemort.

-Je vais pas le contredire, grogna Drago en jetant un regard à la jambe blessée de sa soeur.

Judie lui intima de se taire, comme si le Seigneur-des-Ténèbres pouvait les entendre.

"J'attendrai une heure dans la forêt interdite. Une heure...."

Judie frissonna et agrippa un peu plus le manche de sa mandoline, grattant de derniers accords. Puis, elle soupira, et se dirigea vers la fenêtre qu'elle avait jusque là, soigneusement évité.

Ce qu'elle vit lui donna un haut-le-coeur.

Les cadavres jonchant le sol devant le château faisaient penser à autant de poupées laissées à l'abandon.

Elle sortit de la Salle Commune en s'appuyant sur son frère, clopinant tant bien que mal jusqu'à la Grande Salle. Le château était terriblement silencieux, et seul le raclement des semelles de Judie jurait avec ce silence.

Enfin, ils arrivèrent dans l'infirmerie improvisée. Les dalles du hall d'entrée étaient maculées de sang, et les sabliers comptant les points attribués aux maisons avaient explosé, répendant des pierre précieuses partout.

La blonde croisa immédiatement le regard de Bill, avec qui elle échangea une étreinte.

-Je sens que tu es blessée, dit-il. Tu veux que je m'en occupe?

Elle accepta, mais Drago gronda:

-C'est bon, j'ai déjà bandé la plaie. Il faut attendre que ça guérisse.

Judie ricana, tandis que Bill expliqua:

-Pendant une guerre, on n'a pas le temps d'attendre que ça guérisse.

-Heu, Drago, c'est un peu surprenant au début. Éloignes toi, ou ne regardes pas... c'est un conseil, intima Judie à son frère.

Il fronça les sourcils, et serra les poings en voyant Bill enlever le bandage qu'il avait soigneusement fait, imbibé de sang... mais quand même soigneusement fait!

-C'est une blessure magique, dit Judie, je pense que c'est pour ça que ça ne s'est pas refermé tout seul.

Car oui, d'habitude ses plaies guérissaient relativement vite, et d'elles mêmes. Mais pas cette fois ci.

Le roux hocha la tête, mais le blond intervint une nouvelle fois:

-Non Judie. Ça ne s'est pas refermé immédiatement parce que c'est une blessure!

L'interessée soupira.

Et lorsque Bill déposa sa langue sur la jambe de sa soeur, Drago se rua vers lui, mais fut retenu par deux bras: ceux de Fleur Delacour qui les observait depuis tout à l'heure.

-Ils ont déjà fait ça, lui dit-elle. Ils partagent un lien particulier, qu'on ne peut pas comprendre. Si je te parlai non pas de frère et soeur, mais de meute? Tu ne comprendrais pas. Et pourtant, ce sont les mots qu'ils ont utilisés.

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