Chapitre 14

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Judie avait attendu des heures durant sur les gradins, dans le froid de l'automne britannique, car Harry lui avait envoyé une missive en plein cours de potions. Il souhaitait lui parler, et la blonde n'avait trouvé aucune bonne raison pour refuser.

Ça faisait bien deux semaines que la jeune fille passait son temps toute seule. Elle évitait ses anciens amis et son frère de son mieux: pour ce dernier, ce n'était pas bien difficile puisqu'il semblait l'avoir totalement oubliée... tout comme Harry.

Harry la chercha du regard, et la regarda descendre les gradins à petits pas.

Judie ne savait pas vraiment qui elle était. Pendant les vacances, elle s'était sentie complètement hystérique. Elle riait pour un rien, blaguait souvent.

Et maintenant? Retourner au château avait fait ressurgir tout ses mauvais souvenirs.

-Salut, murmura-t-elle en dévorant le jeune homme du regard.

Elle l'aimait toujours tellement. Chaque jours, pendant deux mois, elle avait espéré qu'il vienne la voir. Elle avait espéré qu'il la prenne dans ses bras, qu'il l'embrasse et qu'il lui caresse les cheveux... malheureusement, il n'était pas venu, mais Judie lui avait trouvé toutes les excuses du monde.

Harry était son héros, et rien ne pouvait la faire changer d'avis.

Le brun remonta ses lunettes sur son nez en inspirant profondément. Judie ressentait sa nervosité, mais n'osait rien dire. Ils ne s'étaient pas parlé depuis tellement longtemps...

-Je sais pas comment te dire ça... commença-t-il avant de se racler la gorge.

Le coeur de Judie battait. Fort.

-Peut importe, dis le, l'encouragea-t-elle d'une voix douce.

Elle caressait nerveusement ses longs cheveux blancs, les doigts tremblants.
Harry était si beau. Si gentil. Si parfait. Elle l'aimait si fort.

-Je ne t'aime plus, Judie. Je... tu as bien remarqué... on ne passe plus de temps ensemble...

Complètement tétanisée, la jeune fille avait un sourire crispé sur les lèvres. Elle ne savait pas comment réagir. Elle n'avait pas envie de pleurer. En fait, elle ne comprenait pas ce qu'il se passait.

-P-pourquoi...? Balbutia-t-elle. Je veux dire, je t'aime! On s'aime, non?

Elle laissa échapper un petit rire nerveux, mais était pleine de détresse.

-C'est parce que je suis à Serpentard, c'est ça? S'inquiéta-t-elle avec des trémolos dans la voix. Mais je suis gentille, tu le sais! Je...

-Ça à rien à voir avec le fait que tu sois chez Serpentard... le problème c'est que... j'aurais voulu tuer Voldemort mais... mais c'était pas moi, l'Élu. Tu comprends?

-Et alors? Il est mort, c'est le principal, non?

-NON! Putain! Mes parents sont morts, Judie. Pour rien! Tu comprends que j'ai souffert toute ma vie pour rien?!

Judie était en colère. Judie avait mal. Judie était triste.

-Tu aurais voulu que je sois seule, moi aussi? Sans mon frère et mon père?

Le jeune homme était fou de rage, et avait ruminé sa rancoeur pendant plusieurs mois. Voir Judie faire la belle devant les médias l'avait encore plus énervé, et... c'était dur à avouer, mais il haïssait la jeune fille.

-Pourquoi pas, grogna Harry. Ils n'auraient manqué à personne.

-Pauvre petit bébé Potter, grinça-t-elle. Tu as tous les malheurs du monde sur tes épaules. Attends! On me dis à l'oreillette que je me suis faite violée, que ma mère est morte, que je suis un peu loup-garou, la petite fille de Voldemort, et que, surprise! Mon copain est super égo-centrique!

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