Dix minutes plus tard, Damon revint la voir.
- On part dans vingt minutes...
- OK, répondit-elle en prenant sa valise dans les mains.
- Oh ! J'ai oublié de te dire, à toi et à Bonnie... Vu que vous allez être des esclaves, vous ne posséderez donc aucun biens. Alors laisse ta valise ici. Elle ne te servira à rien là où l'on va...
- Oh... C'est logique, en effet.
Il lui lança un sourire gêné avant d'ajouter:
- Je vais le dire à Bonnie...
Sur ce, il partit. Elena se planta devant la porte. Se rendant soudain compte que c'était peut-être la dernière fois qu'elle voyait cette chambre. Sa chambre. Une vague de mélancolie et de tristesse l'emplit toute entière avant qu'elle ne lâche un profond soupir tout en fermant la porte.
Elle traversa le corridor, descendit les escaliers et alla trouver son père, qui l'attendait dans le salon. Là, ce fut une effusion de sentiments qui partit en tout sens.
- Tu feras attention à toi, chérie. D'accord ?
- Promis Papa. Et ne t'en fais pas, tout ira bien. Damon et Stefan sont avec moi, il ne peut rien m'arriver !
- Tu ne peux pas savoir à quel point un accident est si vite arrivé ! lui dit-il, un perle roulant sur sa joue, tout en effleurant celle de sa fille de son pouce.
- Pleure pas. On se reverra bientôt. C'est promis.
- Je l'espère fort, mon ange...
Quelqu'un toussa pour faire comprendre au père et à sa fille qu'ils n'étaient pas seuls. Ils firent donc face...à Damon.
- Je suis venu te chercher. Tout le monde t'attend, dit-il à l'intention d'Elena.
- Me voilà.
- Damon ! Je t'en supplie, en tant que père. Prends bien soin à la prunelle de mes yeux.
- Je vous le jure sur mon honneur, répondit le vampire.
Sur cette dernière parole, Elena sursauta. Ceci était bien une phrase d'un autre siècle. Elle oubliait tout le temps que les deux frères avaient vécu à une époque différente de la leur et que, de ce fait, ils avaient parlé un tout autre dialecte. Elle embrassa une dernière fois son père, qui la serra si fort dans ses bras qu'elle en étouffa presque.
Elle sortit enfin de la vieille bâtisse et monta dans la voiture de Damon, à l'arrière en compagnie de Bonnie, Stefan s'étant assis sur le siège passagé. Celle dans laquelle elle l'avait vu arriver au lycée...quand elle l'avait vu pour la première fois. Elle sourit à cette dernière pensée. Damon grimpa enfin dans la voiture, et ils quittèrent le domaine des Salvatore. Cinq minutes après, ils étaient déjà hors de la ville. Arrivés sur la nationale déserte à cette heure, Damon eut un sourire malicieux. Il appuya sur la pédale de l'accélérateur et le bolide bondit sur la route, faisant rugir le moteur et fumer le pot d'échappement.
- Elena ? Ouh ouh ! Tu rêves ? Allo la Lune ici la Terre ! lui lança Bonnie.
- Oh ! Pardon. Je réfléchissais.
- Je vois ça ! Tu vas bien ?
- Oui, oui. Ne t'en fais pas. Au fait. Tant que j'y pense. Ce n'est pas toi qui m'a fait un sermont il y a une semaine sur la sincérité entre amies ?!
- Euh...si. Pourquoi ?
- Pourquoi ?! Parce que tu t'es bien gardée de me dire pour toi et Stefan, tiens !
Les deux frères rirent de cette accusation.
- Oh, ça..., répondit-elle, gênée. C'est juste parce que je ne voulais pas t'ennuyer avec mes affaires. Tu venais d'échapper à la mort tout de même !
- Je vois que toutes les excuses sont bonnes.
- C'est pour ça qu'elles existent, lui répondit Damon à la place de Bonnie, très fier de sa répartie.
Il l'avait prise à son propre piège !" Ah... La vengeance est si douce... "
Elena croisa les bras et fit la moue. Bonnie éclata de rire en voyant sa tête.
- Dites, les garçons, ajouta-t-elle...
- Hum hum ? répondirent-ils en choeur.
- On a pas de valise: OK. Mais dites nous quand même que l'on va pouvoir se changer !?
- Bien sûr ! On vous achètera une garde robe d'esclave une fois sur place...
- Tu veux dire qu'on va porter de guenilles ?! s'alerta Bonnie.
Pour elle, s'était tout bonnement (NDL: Ah ! Ah ! Le jeu de mots ! OK, c'est bon, j'ai compris: c'était à chier... Je me casse --') impossible de se vêtir comme une souillon ! Elle qui adorait les vêtements et qui était toujours habiller à la dernière mode...
- Non ! Pas du tout ! la rassura Stefan. Les esclaves ayant de riches propriétaires sont toujours somptueusement habillés. Sinon cela nuit à la réputation de leurs maîtres...
- Ouf ! Tu m'as fait peur !
Stefan lui sourit puis se reconcentra sur la route.
- Vous feriez mieux de vous reposer les filles, leur dit Damon. Demain va vous paraître épuisant.
- On n'arrivera que demain ? demanda Elena.
- Disons plutôt à la fin de la nuit. A l'aurore si tu préfères.
- Et...on fait comment pour aller dans les Enfers ? Il y a des indications routières, un chemin spécial à suivre ? lança-t-elle pour détendre l'atmopshère.
Ce qui fonctionna. Stefan et Damon éclatèrent de rire au point qu'ils s'en tinrent même les côtes. Après un long moment d'hystérie folle, ils se calmèrent un peu et Damon parvint à leur expliquer leur itinéraire, non sans mal.
- Nous allons dans une ville paumée, dans le Texas. Là-bas se trouve un route, invisible pour les humains. Elle conduit directement à une falaise. Et là se trouve une grotte qui descends dans les profondeurs de la Terre...jusqu'en Enfer. Mais même pour trouver l'ouverture de la brêche, dans la falaise, il faut être un vampire habitué car elle se fond tellement bien dans le paysage que l'on a du mal à la distinguer...
- Et bien comme ça ils sont sûrs qu'aucun mortel - libre - n'entrera dans cette grotte !
- C'est bien pour ça qu'elle est si dure à trouver...
Elena hocha la tête en signe d'approbation et commença à chercher une position confortable afin de s'endormir quand Bonnie lui chuchota quelque chose à l'oreille.
- Bien sûr que ça ne me dérange pas ! répondit-elle à son amie.
Sur ce, Bonnie détacha la ceinture de Stefan et le tira sur la banquette arrière." Mais que fait-elle ? " pensa Damon.
Stefan s'assit donc à côté de Bonnie, se demandant ce qu'elle voulait. Elena se contorsionna dans tous les sens pour s'asseoir sur le siège avant puis y parvint finalement.
- Je peux savoir ce qu'elle fabrique, ta copine ? lui demanda le ténébreux vampire.
- Ils...euh...se font un gros câlin ?
Il jeta un coup d'oeil dans le rétroviseur et vis son frère en plein baiser fougueux avec Bonnie. Il détacha vite son regard de cette scène, avant d'ajouter:
- Hé, les deux tourtereaux ! Si on appelle ce que vous vous aprettez à faire du "sport de chambre", c'est parce que ça se fait dans cette pièce. Et pas dans une voiture ! En plus, on se passerai bien d'assister à ce genre de spectacle ! se moqua-t-il.
Bonnie et Stefan le foudroyèrent du regard avant que ce dernier ne lui réponde:
- Comme si on allait faire ça devant vous ! Tu vois bien qu'on ne fait que s'embrasser !
Damon eut une réplique qui les refroidit tous les deux. Bonnie se cala donc dans les bras de son petit ami et sombra dans le sommeil.
Elena et Damon échangèrent un regard complice, un fou rire sur le bord des lèvres...