Mon sang sur tes mains [TERMINE]

Chapitre 1

Bip ! Bip ! Bip !

La jeune fille tapa rageusement sur son réveil pour éteindre cette machine de malheur. Elle avait l'impression d'avoir dormi à peine quelques minutes. Un rapide coup d'œil aux chiffres lumineux et elle constata qu'il était 7h30. Une nouvelle journée de cours en perspective...accompagnée de tous ses tracas. Elena s'en serait bien passée.

Après que son père lui ait raconté cette histoire démente sur elle et sa famille, la jeune fille avait passé le week end entier à noyer sa peine dans la tequila. Mais la boisson ne lui avait apporté aucun réconfort, si ce n'est un énorme mal de tête. Si son père le savait... Elle ne voyait plus du tout le monde de la même façon.

Elle se leva tout de même et fila dans la salle de bain, décidée à masquer ses cernes et toutes autres traces susceptibles de trahir sa virée. Une demie-heure plus tard, elle ressortit de la pièce, fraîche et dispo, et descendit dans la cuisine afin de prendre son petit déjeuner et dire bonjour à son père.

- Bonjour Papa !

- Bonjour chérie ! Bien dormi ?

- Plutôt, oui, mentit-elle.

Elena se détourna de son père afin de prendre un morceau de sucre tandis que ce dernier se saisissait de la tasse de la jeune fille et ajoutait une drôle de mixture au liquide brun.

L'adolescente prit une gorgée d'arabica...et recracha aussitôt.

- Mais c'est infecte !

- Avec le temps ça en devient presque bon...

Elena ne comprit pas tout à fait la phrase de son paternel alors que celui-ci la forçait à finir sa tasse. Elle obéit.

Après une dernière embrassade, Elena monta dans sa voiture, quitta la pension des Salvatore et partit en direction du lycée de Mystic Falls tandis que le corbeau aux reflets irisés la suivait de près, ne voulant pas perde une miette de tous ses faits et gestes. Peut-être qu'aujourd'hui...?

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Elena s'arrêta devant la maison de Bonnie, sa meilleure amie d'enfance. Celle-ci la rejoignit une poignée de secondes plus tard.

- Comment ça va ? lança-t-elle joyeusement.

- Bien, bien..., mentit-elle une fois de plus. Et toi ?

- Super ! Tu es au courant pour les deux nouveaux ?

- Quoi ?

- Apparemment non... Deux nouveaux vont arriver au lycée aujourd'hui. Deux frères si je ne me trompe pas...

- Ah bon ? Comment es-tu au courant ?

- Ceci, chérie, dit-elle en agitant sous son nez le tout dernier i Phone, me permet d'être au courant de tout, n'importe où et n'importe quand !

Comme Elena avait la vue obstruée par le téléphone, elle ne vit pas l'oiseau qui fonçait droit sur son pare-brise et qui s'écrasa dessus royalement. Elle appuya violemment sur le frein, la voiture chassa, les pneus crissèrent et le véhicule s'immobilisa sur le bas côté de la route. Heureusement, personne n'était blessé !

- Tu as vu la taille de ce corbeau ?!

- Oui... Il était énorme ! Et la couleur de ses ailes...

- Totalement dément !

- C'est sûr ! Tu n'as rien au moins ? Ce serait bête d'avoir une cicatrice à cause d'un corbeau aussi stupide !

- Non, non. Je vais bien. Ne t'en fais pas. Je crois que tu ferais mieux d'appuyer sur le champignon sinon on va être en retard en cours...

- Tu as raison... Allons-y.

La voiture reprit la route alors que l'oiseau supposé mort se posait au sommet d'un poteau électrique. Comment avait-elle pu le traiter d'imbécile ?

Le corbeau reprit sa route lui aussi mais doubla les deux jeunes filles - encore frémissantes de cette histoire - et alla retrouver sa forme originelle dans la forêt annexe au lycée.

Pendant ce temps, Bonnie et Elena patientaient sur le parking, attendant que leur amie Caroline arrive. Elles parlaient encore du "presque accident" de tout à l'heure quand Bonnie stoppa net en plein milieu de sa phrase et que sa mâchoire se décrocha. Elena se retourna pour regarder ce qui faisait cet effet à son amie et vit les deux nouveaux sortir d'une voiture bleue. Le passager avait des cheveux châtains clairs, un jean bleu foncé ainsi qu'un T-shirt et une veste en coton de la même couleur.

Bonnie le fixait intensément et lui affichait son plus beau sourire tandis qu'Elena détailla le conducteur discrètement. Brun aux yeux bleus, entièrement habillé de noir, il semblait plus âgé que son frère de quelques années. Ils étaient absolument magnifiques. Il n'y avait pas de mots pour les décrire...

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Le corbeau retrouva son enveloppe charnelle initiale et épousseta sa veste en cuir noire. Il s'inspecta sous toutes les coutures pour voir s'il n'avait pas de "séquelles" de son petit accident: R.A.S

- Je vois que la ponctualité n'est toujours pas ton fort, Damon ! lui lança son frère.

- Stefan ! Mon petit frère préféré ! répondit-il d'un air faux. J'espère que tu es prêt pour ta première journée dans ce lycée...

Le lycée... Voilà bien longtemps qu'ils n'y avaient plus remis les pieds !