La fuite

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Calaf. La garde de Taïzu. Enfin ! 

Les soldats me lâchèrent pour affronter les nouveaux arrivants.

À leur entrée, mon enthousiasme retomba aussitôt, ils n'étaient que trois. Les cinq combattants se toisèrent, puis leurs armes s'entrechoquèrent dans un vacarme assourdissant. Mon prince cria :

— Emmène mon père loin d'ici !

Je plongeai sur le roi sans attendre et l'aidai à prendre appui sur moi. Je le tirais pour quitter la pagode. Il vacillait, le visage tordu de souffrance.

Alors que je gagnai les jardins, la voix de Calaf fusa dans la nuit.

— Liù ! Je vous retrouverai.

Puis le fracas des armes couvrit ses mots.

Je fouillai l'espace du regard, tumulte, ferraillements, cris et désolation montaient des quatre coins de la Cité. Les écuries semblaient en feu, les chevaux affolés galopaient en tous sens. Nous n'étions plus en sécurité nulle part. Comment protéger mon vieux Maître ?

Le passage secret de Xianmei me revint à l'esprit. Je poussai Taïzu vers la bibliothèque toute proche. Il ne posa aucune question. Je tentai de le rassurer.

— Votre Majesté, nous allons fuir par le souterrain.

— Quel souterrain ? bafouilla-t-il.

Je sentis l'inquiétude irradier jusque dans ma colonne vertébrale. 

L'ennemi connaissait mieux le palais que Taïzu lui-même, mais je n'avais pas le temps de réfléchir à cette nouvelle information.

Je trouvai rapidement le petit livre doré. J'actionnai le mécanisme et sans me retourner, sans bagages et sans armes, plongeai avec le roi aveugle dans l'étroit tunnel sous la montagne. 

Ce qui nous attendait à l'autre bout ? Je n'en avais aucune idée.









Liù, esclave impérialeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant