Jia, fille des écuries

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Salut à toutes et tous ! Comme vous êtes un certain nombre à être déçu-es par l'arrêt de "Liù, esclave impériale" pour cause de publication imminente (mai 2019 aux éditions Tabou), j'ai décidé de vous offrir ici plusieurs nouvelles érotiques qui mettront en scène des personnages du même univers. 

Je commence aujourd'hui avec Jia, dont Liù avait parlé dans un des premiers chapitres... 

Bonne lecture !

***



Je m'appelle Jia. Je travaille aux écuries du roi Taïzu.

Liù, sa petite esclave préférée, vous a déjà parlé de moi, elle vous a raconté la fessée mémorable que le maréchal-ferrant m'avait administrée devant tout le personnel. Elle ne savait pas tout. 

Voici ma version de l'histoire.

Un jour, alors que je venais de vider la paille souillée des boxes, je m'assis sur un ballot pour récupérer. On attendait la mousson, l'air collait, plus chaud et humide qu'une étuve.

C'est là que je le remarquai pour la première fois. Chong, le maréchal-ferrant. Avait-on idée d'être aussi beau ? Ce grand homme brun œuvrait avec confiance au milieu des pur-sang. Autour de lui, les palefreniers ressemblaient à des novices malhabiles.

Je pris ainsi l'habitude de l'admirer tous les matins, lorsqu'il venait inspecter les chevaux. Ses gestes précis, son sourire tranquille et ses biceps saillants me maintenaient sous le charme. J'aimais aussi son flegme, il n'avait pas le muscle triomphant, il compatissait quand il aidait un jeune à soulever du matériel pour sa forge.

Je le suivais de loin jusqu'à son atelier. J'admirais sa puissance contenue dans son marteau sur l'enclume. Concentré, tous muscles bandés, il se mordillait la lèvre inférieure. J'avais envie de l'embrasser. Parfois un sifflement m'échappait, heureusement couvert par le martèlement. Ses gestes devenaient souples et doux quand il saisissait le pied d'une jument, quand il fredonnait une mélopée pour la tranquilliser. Sa volupté contaminait mon entrejambe qui chauffait agréablement. La jument soufflait et je soupirais d'aise. J'aurais aimé me joindre à eux. Chong et sa peau luisante de sueur que je rêvais de goûter. Je n'osais confier ces émois à personne. Chong était marié, je risquais gros.

La mousson tardait à venir. Nous souffrions tous de la chaleur. Les chevaux transpiraient tant qu'une mousse blanche couvrait leur robe luisante. J'entendis que Chong partait se rafraîchir. Je le suivis timidement. Cachée derrière un panneau de bambou tressé, je ne pus m'empêcher d'imaginer cet homme sous la douche. L'eau qui ruisselait le long de sa bite. Je rougissais. Étais-je lubrique ? Je devais arrêter d'y penser, mais cette montagne de muscles, nue, juste derrière le mur où je me cachais, comment l'oublier ?

Je m'accroupis en douce et glissai une main entre mes cuisses. Je découvris un endroit chaud et replet. J'y enfonçai mes doigts. J'imaginais Chong en train de se récurer, ses mains brunes sur son sexe blanc et l'eau qui coulait. La cour résonnait de ma respiration tandis que mon humidité redoublait. Ce petit câlin secret avec moi-même m'excitait terriblement. Un piétinement derrière les bambous, je me levai d'un bond. Des palefreniers.

Ils me regardèrent à peine. Je suçai mes doigts parfumés, jouai avec mes cheveux.

Ils s'éloignèrent. Je n'entendais plus aucun bruit. La tentation fut grande de reprendre mes caresses, un désir lancinant me taraudait et l'idée d'être surprise par Chong ajoutait à mon trouble.

Se pouvait-il que mon maréchal-ferrant soit sorti sans que je le voie ? Impossible. Je tendis l'oreille. La cour semblait vide. Existait-il une autre issue ? Je mourrais d'envie de regarder derrière la paroi.

Oserai-je ?

Le feu qui m'habitait répondit à ma place. D'un geste hésitant, je franchis la limite.

Personne.

Sur un muret, je reconnus les vêtements de Chong. Mon cœur manqua un battement. Des pas mouillés se firent entendre depuis la sellerie. Je devais fuir, mais c'était plus fort que moi, mon envie de le voir nu me clouait au sol. Il apparut enfin, un drap de toile noire nouée autour des reins. Je déglutis. Sous le drap se dressait une formidable érection.

Je parvins avec peine à en détacher le regard. Chong me sourit.

— Je t'attendais.

Un rire bref s'étrangla dans ma gorge. Étais-je donc si prévisible ? Il suffisait de murmurer des excuses et de tourner les talons, mais je restai là, plantée comme une bécasse rougissante. Chong ne laissa pas le temps à ma gêne de s'installer, il m'ouvrit ses bras et je m'y blottis, trop contente de dissimuler mon embarras. Et de me coller contre son torse nu.

Il caressa mes cheveux, sa peau humide et chaude sentait l'écorce et le cuir des harnachements. J'y posai une série de baisers, incapable de résister à l'envie d'y goûter. Ma langue, puis mes dents explorèrent ses pectoraux. Il rit.

— Tu me chatouilles, gourmande !

Et ses mains s'aventurèrent sous mon hanfu, rencontrèrent la barrière de ma ceinture, jouèrent un moment avec le tissu austère, puis glissèrent derrière mon dos pour détacher le nœud. Tout mon corps se tendit vers lui, à la rencontre de ses caresses. Je l'aidai à me dénuder. Il suspendit ses gestes et jeta un regard inquiet par-dessus mon épaule.

— Pas ici. Viens !

Ma main dans la sienne, je le suivis alors qu'il m'entraînait par la porte au fond de la cour. Je craignis un instant de me retrouver seins nus dans la sellerie d'où fusaient les voix des palefreniers au travail, mais Chong obliqua vers un réduit inconnu. L'endroit ressemblait à une réserve de vieux harnachements abîmés. Une pile de selles anciennes occupait tout l'espace avec des tapis élimés et des harnais disparates. Mes doigts frôlèrent le cuir usé, lisse et râpeux par endroit. Chong ferma une porte derrière nous.

***


La suite dans quelques jours...

En attendant si vous voulez recevoir d'autres nouvelles érotiques de l'univers de Liù, vous pouvez me laisser votre adresse mail sur mon blog, je vous en enverrai une directement.

C'est :  https://blanchedesaintcyr.blogspot.com

Liù, esclave impérialeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant