Un amour de Jeunesse (tome 2) ~En Pause~

Chapitre 3:

18h30, fin de journée. La fatigue se faisait ressentir surtout dans les jambes. Je rejoignais le vestiaire des femmes quand Stefan m'attrapa par le bras.

"Lara, attends!

Suite à ce cri, la moitié des personnes présentes dans le couloir se retournèrent avec étonnement.

-Je voudrais qu'on parle, rien qu'à deux. Continua-t-il en ignorant les regards.

-Stefan.. Mon petit-ami m'attends dehors, je ne peux pas. Repondis-je en faisant exprès d'appuyer sur les mots qui, j'espérais, lui ferait du mal.

-Ho... Mhumm... Je vois. A demain alors." Prononça celui ci en me tournant le dos.

Je savais très bien qu'il ne s'attendait pas à de tels propos de ma part, mais il fallait qu'il sache la vérité. Après avoir désespérément attendu son retour, j'ai refait ma vie, et c'était mieux ainsi. J'entrai donc dans le vestiaire, rejoignant les deux filles de mon groupe. Leurs regards noirs se posaient sur moi mais je m'en fichais. Apparemment, le beau médecin brun leur avait réellement tapé dans l'oeil, enfin surtout à Pauline car Helen n'était que sa boniche... Je m'habillais donc rapidement en faisant attention à ne rien oublier et quittai le bâtiment. Rayane m'attendait à l'entrée sur sa moto. Il me tendit un casque et nous étions parti vers notre chez nous.

Dès notre arrivée, je déposai l'ensemble de mes affaire et m'étalai au maximum sur le canapé.

Mon petit ami laissa échapper un rire en voyant la position dans laquelle j'étais mais ça ne l'empêcha pas de venir me rejoindre. Il prit mes jambes, les mis sur ses genoux et lança la discussion par la suite.

"Alors ta première journée?

-Je suis HS. Entre un enfant ouvert à la lèvre, une femme qui avait mal au ventre depuis une semaine, un papy qui était tombé dans les escaliers et un père de famille souffrant de la tête continuellement, je n'ai pas vu ma journée passée! (Bien évidemment, hormis le fait que j'ai retrouvé mon premier amour de jeunesse qui m'a laissé seule durant des années et que je pensais bientôt mort, ce n'était pas une si mauvaise journée; mais je gardais ce détail pour moi.)

-Dis toi que ça va être cela tous les jours! Va falloir te préparer mentalement, d'ailleurs tu travailles ce weekend?

-Probablement il me semble pourquoi?

-Tu as oublié que Mia venait à la maison? C'est nous qui en avons la charge vu que nous ne l'avons pas eu le weekend dernier.

-Ho... C'est vrai, cela m'était complètement sorti de la tête.

-Lara, tu abuses! Dit Rayanne en se levant de colère.

-Désolé... Mais ne t'en fais pas je serais là, j'aurais juste besoin de quelques heures de repos et...

Il ne me laissa pas finir ma phrase et reprit de plus belle.

-On ne la pas souvent et tu veux te reposer? J'ai mis des dossiers de côté et j'ai pris de l'avance pour qu'on passe cette fin de semaine à trois à la plage alors tu pourrais faire un effort également si cela ne t'ai pas trop demandé!

-Tu t'fous de moi là? On a pas la même vie, tu peux pas comparer l'incomparable Rayane! Toi ton boulot ce n'est que de la paperasse et rester sur une chaise tandis que moi je suis constamment dans l'action et excuse moi mais à ce que je sache je ne peux pas soigner mes patients à la maison!

Sa main vient se coller sur ma joue avec une vitesse à laquelle je ne m'attendais pas. Une larme s'écoula sur mon visage baissé par la force du geste. Malgré tout, ce n'était pas comme ci c'était la première fois...

-Tiens, ça t'apprendra à dire des conneries." Lança Rayane en sortant pour prendre l'air sur le balcon.

Pour ma part, j'étais sur le canapé, recroquevillée sur moi même entrain de pleurer. Je détestais la simple idée qu'il puisse être violent avec moi mais c'était son comportement et je l'aimais... Alors j'acceptais et me taisais. Mais pour une fois, moi aussi je désirais changer d'air alors je pris mon sac et sortis de l'immeuble. Je partai à pied au premier café du coin pour changer d'atmosphère. En arrivant, je me posai à une table et essayai d'essuyer les larmes qui inondaient mon visage.

"Si ca ce n'est pas une coïncidence... Déclara une voix derrière moi qui m'était familière.

Je tournai la tête et découvris avec surprise un homme brun aux yeux sombres.

-Ste...Stefan... Mais qu'est ce que tu fais là?

-J'allais te retourner la question voyant l'état dans lequel tu es actuellement.

-Ho... C'est rien et mêles toi de tes affaires. Mon état t'a peu importé durant 11 ans à ce que je sache alors continus comme tu sais si bien le faire...

-Tu ne m'as même pas laissé t'expliquer.

Décidément, je ne pourrais jamais être tranquille. Alors je me levai, et sortis du café sans avoir passé commande. Je pris néanmoins le temps de lui dire quelques mots:

-Parce que je n'en ai plus envie. Maintenant, on ne se connaît plus. Tu m'ignores, je t'ignores, ça ne devrait pas être trop compliqué pour toi, si?"

Mes larmes recoulaient de plus belles mais je ne fis aucun effort pour me débarbouiller. Ce premier jour était censé être un tournant dans ma vie, et en effet, il l'a était. J'aimais le métier de médecin mais devoir supporter Stefan durant plusieurs mois allait être très compliqué...

Après deux heures passées dehors, je décidai de rentrer chez moi. La nuit était tombée et la ville était complètement endormie. En rentrant ma clef dans la serrure, la porte s'ouvrit brusquement sans que je puisse contrôler quoi que ce soit.

"Lara! Tu m'as fait une de ces peurs! S'exclama mon copain qui avait apparemment complètement le fait de m'avoir giflé quelques heures auparavant.

Malgré tout, je me laissai aller dans ses bras et le suivis jusqu'au salon.

-Je suis désolé pour tout à l'heure mais... Je suis sur un dossier sensible en ce moment et je perds un peu les pédales. Tu ne m'en veux pas?

-Mais non..." Lui soufflai-je à son oreille.