Chapitre 18:

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    Trois jours étaient passés. Trois jours remplis de rendez-vous avec des psychologues, des médecins, des spécialistes en tout genre pour essaient coûte que coûte de vous convaincre que la vie est un cadeau. Tu parles! Bref, je n’avais eu aucune visite depuis celle de Rayane comme je l’avais exigé. J’avais aussi pu garder le secret vis à vis de mes parents à mon grand bonheur. J’avais fait une bêtise, une terrible erreur, et ils ne devaient pas être au courant, de rien, ni de Rayane, ni de ma tentative, ni de Stefan. Ils avaient assez de soucis dans leur petite vie pour ne pas prendre connaissance des miens. L’infirmière me confia que Stefan était venu nuit et jour devant ma porte, avec des fleurs, différentes chaque jour que je recevai tout de même avec joie. Même si il ne pouvait pas entrer, il était bien content de pouvoir avoir de mes nouvelles. Durant ce séjour également, j’avais fait changer le numéro des proches à appeler en cas d’urgence et sur le coup du désespoir, j’avais mis le sien. Il était très honoré par ce choix même si il n’avait pas pu me le dire en face.

En ce mercredi, l’infirmière vint me voir, tout sourire à mon étonnement. Elle s’empressa de me confier que je pouvais sortir aujourd’hui dans l’après midi et que Stefan viendrait me chercher, mais que si je le désirait, elle pouvait aussi appeler un taxi. Bien évidement, je ne rompais pas pour autant tous soins médicaux, je devais suivre un suivie psychiatrique avec le médecin de l’hôpital qui m’avait pris en charge et rester encore quelques jours chez moi pour me reposer. Que voulaient-ils que je lui dise? Mon copain me frappe et est alcoolique, celui qui j’ai toujours aimé a ressurgi du passé sans me donner de raison, et que mon rôle d’interne prenait le contrôle de ma vie? Il n’allait rien savoir de tout ça mais j’acceptai quand même à contre coeur. J’inventerai une histoire bidon qui remplacerai mon enfer quotidien.

Je préparai donc l’ensemble de mes affaires, prête à rentrer. Stefan arriva vers 14h. Quand il m'aperçut, en forme, un large sourire égaya l’ensemble de son visage cerné par la fatigue. Il me prit immédiatement mes affaires et on signa une décharge. Sur la route du retour on parla de tout et de rien. Il m'informait qu’il avait posé pour moi une semaine d’arrêt maladie en expliquant aux autres du groupe que j’avais attrapé une mauvaise grippe, si seulement ça ne pouvait être que cela, puis il me raconta son quotidien à l’hôpital ses derniers temps. Alors qu’il était entrain d’épiloguer sur un patient nécessitant une greffe d’un rein, je le coupai en plein milieu de sa phrase:

“Stefan je suis navrée…

Il se retourna d’un oeil interrogateur durant quelques secondes en faisant toujours attention à la route.

Désolé de t’avoir laissé seul durant 3 jours sans te donner de nouvelle, désolé d’avoir  de commettre l'irréparable, désolé de…

-Lara… Souffla celui ci au cours de ma phrase.

-Non Stefan j’insiste. Ces derniers temps, tu as mis ta vie en suspent pour moi, comme si j’étais ta seule raison de vivre et moi pas un seul instant j’ai fait attention à toi. J’ai été égoïste du début à la fin, pensant que j’étais condamnée, ne voyant même pas la main que tu me tendais pour me sortir de tous ces soucis. Jamais je ne t’ai remercié pour tout ce que tu avais fait pour moi, je n’ai fait que me plaindre et faire de ta vie un enfer à mon tour… Alors désolé pour tout ça Stefan et merci d’être là.

-Tu sais au fond de toi pourquoi je fais ça…

-Hmm..

-Tu ne crois pas au fait que je puisse encore t’aimer hein? Me demanda-t-il avec un air presque amusé.

-Je ne crois pas au fait que tu puisses toujours tenir autant à moi après m’avoir délaissé de ta vie pendant 11 ans.

-Tu crois que mes sentiments envers toi sont faux alors?

Un amour de Jeunesse (tome 2) ~En Pause~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant