Chapitre 7:

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J'ouvris les yeux en me cachant le visage, aveuglée par la lumière du jour qui faisait irruption dans la pièce. Mais quelle heure était-il au juste? Après m'être habituée complètement à la lumière, je regardais tout autour de moi. J'étais dans un lit double dans une chambre spacieuse très épurée. Soudain un vive douleur à la tête me sortit de mes pensées. Apparemment, je n'étais pas complètement guérie. Alors que j'étais sur le point de me levé, Stefan entra dans la pièce.

"Salut petite marmotte! Commença celui ci en signe de bonjour.

-Hey... Dis moi tu ne m'as pas laissé ta chambre cette nuit?

-Tu aurais peut être préféré le paillasson de l'entrée, ou peut être même le tapis de la salle de bain?

Je levai les yeux au ciel suite à sa blague. Non sérieusement, j'aurais pu dormir sur le canapé ce soir là.

-Mais quelle heure est-il au juste? M'exclamai-je prise de panique en voyant le soleil.

-10H45. Répondit-il en scrutant sa montre.

-Ho mon dieu!!! Mais je suis complètement à la bourre là!

Je sortis du lit d'un trait mais Stefan me stoppa dans mon élan.

-Juste pour rappel, c'est moi qui mène ton stage, alors tu ne bouges pas de là. J'ai prévenu qu'on serait absents aujourd'hui, tu as besoin de repos et je dois t'examiner avant de te laisser rentrer chez moi.

Je déglutis en imaginant la réaction des autres stagiaires suite à mon absence ainsi que celle de Stefan. Qu'allaient-ils penser? Qu'on sortait ensemble? De toute manière, je n'avais d'autre choix qu'accepter. Stefan continua dans sa lancée.

-Maintenant, si ça ne dérange pas, je vais devoir t'ausculter...

Tout se bousculait dans ma tête. Je ne pouvais pas dire que les 4 hommes ne m'avaient pas touché puisque je les avais accusé, et je ne pouvais pas également dire que j'allais bien vu l'état dans lequel il m'avait repêché hier soir...

-Déshabilles toi s'il te plait.

-Attends, quoi?! Exclamai-je après ses propos.

-Lara, je fais ça au nom du titre de médecin, il ne se passera rien, j'ai bien compris ta décision." M'affirma celui ci.

Contrainte, je me mis en sous vêtements devant lui... Croyez moi, c'était très très gênant. Il me regarda de haut en bas pour trouver d'autres signes d'agression. Il posa son regard sur mes bras, où des bleus apparaissaient. Je me rappelai soudain des gestes violents de Rayane la veille, c'était lui qui m'avait causé cela, comme le coup à la tête aussi. Stefan trouva également un hématome au niveau des côtes. Celui là c'était quand j'eus perdu l'équilibre après la baffe de mon copain. J'avais honte, honte de mentir, honte d'accuser des gens qui ne m'avaient rien fait à part des remarques grossières, honte d'être battue et de garder cela pour moi. Stefan, lui, paraissait inquiet de l'état de mon corps, et aussi énervé de n'avoir pas pu intervenir avant. Si seulement il savait... Après avoir observé chaque parcelle de mon corps, je me rhabillais silencieusement. Stefan m'avait juste donné un médicament pour diminuer la douleur au niveau de ma côte et de ma tempe. Il avait fait cela d'une manière très professionnelle et je lui en remercie. Il n'avait pas tellement changé, il avait peut être gagner une pointe d'humour mais c'était toujours le même. Souriant, attachant, très sérieux et tellement adorable... Je secouai ma tête précipitamment pour ne pas tomber dans des sentiments qui m'étaient interdit. Stefan me regarda avec un air étrange et me demanda:

"Sinon tu comptes porter plainte?

Mon coeur s'emballa en entendant ses propos. Porter plainte pour des gens qui m'avaient juste interpellé? Je ne pouvais pas... Mon mensonge ne pouvait pas plus se grossir, il fallait que je trouve un échappatoire.

-Non... Eh puis vu comment tu les as amoché, ils ne voudraient mieux pas les provoquer. De plus, ils ont dû comprendre avec la leçon que tu leurs a donné..." expliquai-je sans le regarder dans les yeux.

Stefan resta silencieux. Ouf... Je l'ai échappé belle mais je ne savais pertinemment que je ne pourrais pas me cacher indéfiniment derrière ce masque. En regardant l'heure, je me rendis compte qu'il était presque midi et que Rayane n'avait eu toujours aucune nouvelle de moi. J'avais peur, peur de rentrer, peur de le revoir, peur que tout cela recommence. Mais je le devais, car sinon, il pourrait peut être encore pire qu'il était hier soir. Je prévenue Stefan de mon départ . Il semblait un peu triste de ne pas pouvoir me garder plus longtemps, mais il me ramena pour autant. A mon arrivé à la maison, l'appartement était vide et sens dessus-dessous.

Apparement, il avait fait un carnage après mon départ la veille. Ce qui m'inquiétait plus que tout, c'était le fait de ne pas savoir où il a bien pu aller. Il ne s'était pas présenté au boulot, j'en étais certaine, pas après avoir été d'une telle humeur la veille. Contrainte, je me forçais à ranger l'appartement malgré les douleurs que mes blessures exerçaient sur moi. Cela me permettait de réfléchir en même temps sur ma relation avec Stefan. Même si je m'interdisais du plus profond de mon être de l'ignorer, c'était au dessus de mes forces. Au fond, peut être que je pouvais lui donner une nouvelle chance, en temps qu'ami, et lui laissait par la même occasion, l'opportunité de m'expliquer. Je savais très bien que c'était un jeu dangereux, et que la tentation serait continuelle, mais je voulais tenter, au fond qu'est ce que j'y perdais? Je me convainc donc d'aller lui parler demain, après mon stage. En attendant, j'avais pas mal de boulot pour remettre tout en état...

Le lendemain, 4h45. Aucune trace de Rayane. Je ne lui avais toujours pas envoyer de message car je n'étais même pas sûre de vouloir le revoir. Alors que je me préparais, un claquement de porte se fit entendre dans l'entrée. Prise de panique, je pris la première chose qui me venait sous la main, soit de la laque. Parfait pour les yeux, cela empêchera à mon éventuel agresseur de pouvoir agir! Je me précipitai à pas de loup vers l'endroit en question et fût surprise d'apercevoir Rayane, yeux rouges, cernes creusées et le t-shirt déchiré qui me faisait face. J'ouvris la bouche mais aucun mot ne sortait en vue de son état. Dans un silence, celui ci continua sa route vers notre chambre en oubliant pas bien sur de me bousculer au passage. J'étais confuse. Je ne savais que faire car de toute manière, je savais très bien que têtu comme il était, il ne m'aurait jamais cru. Ignorant donc sa présence tant bien que mal, je continuai ma routine matinale pour partir au travail, sachant que nous aurions une explication d'un moment à l'autre.

Un amour de Jeunesse (tome 2) ~En Pause~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant