Un amour de Jeunesse (tome 2) ~En Pause~

Chapitre 9:

Des minutes qui devenaient des heures s'écoulaient tandis que j'étais toujours au seuil de mon propre appartement. Que faire? Dormir dehors? Hors de question, je ne voulais pas que la scène de la dernière fois se reproduise. J'aurais pu appeler Juliette, mais elle était parti avec Matthiew en vacances. Mes voisins, ce n'était même pas la peine d'essayer... La nuit allait être très longue pour ma part. J'entendis, tout d'un coup, quelqu'un montait les escaliers. Je cachai mon visage, assombris par le maquillage coulant suite aux pleurs. Je ne voulais pas que quelqu'un me voit comme cela... Pourtant la personne en question s'arrêta à ma hauteur.

"Lara?

En reconnaissant le ton de sa voix, je relevai la tête en laissant libre court à mes larmes de couler ou non. A quoi bon, je ne pouvais plus faire marche arrière de toute manière.

Lara, mais enfin, que t'es t'il arrivé? Reprit l'homme qui s'accroupissait à ma hauteur à présent.

-Stefan? Qu'est ce que tu fais ici?

-On s'est quitté un peu précipitamment à mon goût, je voulais venir tout t'expliquer mais je ne m'imaginais pas te trouver dans un état pareil... Racontes moi.

-Laisses... Juste une dispute.

"Une dispute" , si seulement ça ne pouvait être que cela...

-Et les vêtements c'est à toi? Me demanda-t-il en regardant la masse d'affaire éparpiller sur le pallier. Aller viens, je ne te laisse pas là, il en est hors de question."

Sans broncher, je le suivis. Je n'avais pas d'autres solutions sous la main de toute manière. Il prit la pile de vêtement étalée sur le sol, et m'aida à marcher. Sous le coup de la fatigue et des pleurs, je pouvais vous assurez que son bras qui agrippait mon épaule m'était d'une grande aide. La lumière des réverbères qui défilaient avec l'allure de la voiture éclairée mon visage endormie. Un silence pesant s'était installé dans la mercedes noire dès notre départ me laissait libre de m'endormir. Stefan, malgré les dix ans passés, était toujours aussi protecteur avec moi. Il tenait à moi, m'aimait probablement mais je ne pouvais lui rendre ce sentiment si fort qui m'abritait auparavant. L'interdit ne devait pas être franchit. J'étais destinée à Rayane, selon moi, et même si celui ci était violent, ou ne m'aimait plus je devais coûte que coûte l'aider à s'en sortir. Je sais que peu de gens partagent mon opinion, mes idées, et les choix que j'ai fait durant ces temps là, mais l'amour que vous pouvez ressentir envers une personne vous rend complètement aveugle...

Alors, tandis que nous rejoignions l'appartement de Stefan, je réfléchissais déjà à la manière dont je récupérerais Rayane... Quand la voiture s'arrêta sur une place de parking, je sortis de mes pensées. Mes paupières étaient si lourdes que je n'arrivais à les ouvrir. Stefan me sorta de la voiture, et me porta jusqu'à son chez lui. Il était toujours autant silencieux. Peut être pensait-il à ce que j'avais vécu, ou alors, il était perdu, tout comme moi à cet instant. Je sentis mon corps se poser sur un lit, et des draps me recouvrir, la lumière s'éteignit puis plus rien.

Le lendemain, 5h. Des bruits qui résonnait dans l'appartement me firent sortir de mon sommeil. J'ouvris un oeil et aperçus de la lumière en dessous de la porte. Je me levai, tant bien que mal, reconnaissant la chambre de Stefan. Je pris ma veste qui était posée sur la chaise du bureau puis sortis de la pièce. Un homme torse-nu se tenait dos à moi, celui ci se retourna après avoir entendu un toussotement provoqué de ma part.

"Lara, mais enfin, qu'est ce que tu fais debout à une heure pareille?

-Je peux te retourner la question tu sais... Exclaffai-je en levant un sourcil.

-Je m'en vais à l'hôpital, mais toi, retournes dormir veux-tu? C'est ton jour de repos, tu le mérites. On se revoit ce soir d'accord?"

J'hochai la tête, puis pris une minute de réflexion sur les propos qu'il venait de me tenir. Ce soir? Bon apparemment, il n'était pas décidé à me laisser dormir chez moi. De toute manière, je n'étais pas sûre d'être la bienvenue... Je tournai les talons et rejoignis le lit douillet qui m'attendait.