Un amour de Jeunesse (tome 2) ~En Pause~

Chapitre 14:

Le lendemain, 15h, même schéma de la veille: je me levai tard fatiguée par ma nuit et dans une maison vide. Alors que je venais de sortir de ma douche, je me rendis compte que j’étais à court de vêtements. Rayane n’avait pas tout balancer dehors et il ne me restait plus rien pour m’habiller. De plus, des dossiers de patients devaient encore traîner sur la table à manger de mon appartement. A contre coeur, je pris la décision de retourner dans ce lieu que je redoutais temps: chez moi. Je pris un sac de sport vide et les clefs de voiture. Sur le trajet, je m’imaginais déjà de multitudes situations qui pourraient se produire une fois là bas. Avec une énorme boule au ventre, je montai les escaliers pour arriver enfin au palier. J’étais vraiment prise d’angoisse, mon coeur s’emballait et l’ensemble de mon corps était pris de tremblements. J’écoutai rapidement à la porte pour entendre un bruit suspect, car oui, normalement à cette heure, Rayane travaillait. N’entendant rien, j’ouvris la porte avec mes clefs et pénétra dans la première pièce. RAS. Bien, il semblait que personne ne soit ici. L’appartement était resté tel quel. Les affaires qui étaient tombés au sol par l’élan de Stefan y régnaient toujours. A ma grande surprise, Rayane n’avait pas enlevé les photos de nous deux sur le buffet. Tout était comme avant, avec un désordre monstre en supplément. Rapidement, je me dirigeai vers notre chambre et pris le reste de mes affaires dans mon sac. Je fis ensuite le tour de la salle de bain et du salon pour prendre le reste. Contente d’avoir pu faire ce que je désirais sans le croiser, je m’élançai vers la sortie mais ce que je vis me stoppa net dans mon élan.

“Lara… Je ne pensais pas te revoir. M’affirma l’homme en question en enlevant sa veste et en la jetant sur le canapé.

-Rayane, je…

-Tu avais l’intention de partir apparemment. Laisses moi t'offrir un café, c’est la moindre des choses quand on reçoit des invités.

Ne sachant si sa demande était ironique ou tout simplement sincère, je l’ignorai.

Je vois, pas très bavarde visiblement… Admit-il en se servant une tasse.

-Laisses moi partir.

Un rire sadique sortit de sa bouche, me faisant vraiment regretter d’être venue. Après avoir bu quelques gorgées de son fameux café, il s’avança vers moi.

-Lara, je regrette ce que je t’ai dis la dernière fois. J’étais pas dans mon état normal et je ne pensais pas ce que je t’ai dis. Je t’aime, restes avec moi.

Il semblait si sincère dans ses propos, si honnête. Mais si j’acceptais, je savais que j’allais revivre cet enfer…

-Laisses moi partir Rayane. Lui ordonnai-je pour la deuxième fois.

-Mon amour ne te suffit plus ma belle? Me demanda-t-il en me caressant la joue.

Même ses attentions devenaient des coups. Sentir sa main sur ma peau était comme appuyer sur une profonde plaie ouverte, douloureux.

-Je ne t’aime plus Rayane! Criai-je en enlevant sa main de mon visage.

-Tu mens, tu as besoin de moi, sans moi tu n’es rien tu entends?!

Les larmes envahissaient mon triste visage. Cette vision qu’il avait de moi ne lui provoquait pas pour autant de la peine et de la pitié. Il m’attrapa par les épaules et me claqua contre le mur. Voulant m’embrasser de force, j’essayais de le repousser du mieux que je pouvais, mais il avait raison, seule je n’étais rien. Voyant mon refus catégorique, il recula de deux pas. Pour ma part, j’étais collé au mur du salon, apeurée.

-Alors, tu aimes cet homme hein?

-Je l’aime plus que toi en tout cas. Tu me dégoutes, tout chez toi me répugne!

-Tu n’es qu’une conne! Hurla-t-il en me giflant.

Ma tête claqua contre le mur. Ma vision devenait floue le temps de quelques secondes puis repris sa netteté. Le temps que j’eus la tête tournée, j'aperçu un vase en verre qui trônait sur le buffet. Prise de courage, je regardai Rayane de nouveau droit dans les yeux.

-Oui, j’ai été conne. Conne d’être sorti avec un monstre comme toi!”

Ni une ni deux, je pris le vase dans la main et l’éclata sur le crâne de Rayane. Sans attendre qu’il réagisse, je repris mon sac et quitta de l’appartement en courant. Les minutes qui défillaient devenaient longues, cette impression de fuire la mort me torturait l’esprit. J’avais fait une erreur que je regrettais amèrement. Ma joue, rougit par le coup, me chauffait le visage et mon épaule droite me faisait souffrir tout autant. Des larmes ruisselaient d’elles même sur mon visage, mouillant celui ci de plus en plus peu à peu. En vérité, je n’étais pas du tout en état de conduire, mais mon instinct de survie gérait l’ensemble de mes mouvements afin que je ne finisse pas dans le fossé ou même prise dans un accident de voiture. J’arrivai à la maison de Stefan, sa voiture était garé devant et je pouvais l'apercevoir accroupi devant la porte le regard plongé dans le vide. Avant de sortir, je pris quand même le soin de me débarbouiller un minimum pour paraitre moins apeurée que je ne l’étais réellement.

“Mais enfin! Tu étais ou?! S’exclama celui ci en se levant et en me tendant les bras pour me prendre contre lui.

-Je suis retournée prendre quelques affaires. Expliquai-je en acceptant son calin.

-Attends?! Tu parles de chez toi là? Mais enfin, mais qu’est ce qui t’as pris d’y aller sans moi, tu es folle?

-N’en parlons plus, je suis ça c’est le principal.”