Rayane s’avanca vers moi, plus déterminé que jamais. Il m’attrapa par les cheveux et m’enferma dans une pièce d’un sombre effrayant. Mes cris et mes pleurs inondaient l’endroit plongé dans l’obscurité. Je pouvais à peine distinguer la silhouette de cet homme que j’aimais tant auparavant. Il prit un bout de bois dans les mains. Je savais ce qui m’attendait, le sors qu’il me réservait. Il n’avait plus sa fille, probablement de ma faute, et je devais en payer le prix. Jennifer s’était rendu compte de mes hématomes, elle pensait surement que sa fille avait subi le même sort. Le premier coup fut le plus douloureux, dans les côtes. Le second ne faisait qu'amplifier ce sentiment de justice méritée… Des dizaines s’en suivirent avec une violence toujours aussi constante.
J’ouvris les yeux et me relevai prise de panique. La sueur envahissait mon front et des larmes coulaient sur mes joues sans que je puisse contrôler quoi que ce soit. Un cauchemar… Tout cela n’était qu’un cauchemar. Un regard sur mon téléphone: 12H45. Ho mon dieu! Ca fait bien longtemps que je n’avais pas dormi autant. Bien évidemment, je n’avais aucune nouvelle de Rayane… Un message m’aurait étonné pour être franche pourtant une autre personne m’en avait envoyé un, c’était Jen. Je me demandais bien ce qu’elle me voulait. J’ouvris l’onglet en question et me relevai en position assise pour être plus à mon aise.
“Salut Lara, désolé de te déranger mais je n’ai toujours pas de nouvelle de Rayane. Je sais que c’est un peu délicat de te demander ça, mais c’est pour le bien de Mia alors je t’en pris, fais tout pour qu’il perde sa garde. Je sais que tu as peur, c’est normal, mais crois moi quittes le tant qu’il est en encore temps…”
Je m’attendais à tout sauf à cela. Il est vrai que pour Mia, c’était le mieux de avec sa mère mais moi je ne pouvais rien faire. Si Rayane me voyait une chose était sûre, je ressortirais plus amochée que la dernière fois. Ne sachant quoi faire, je posai mon téléphone et décidai d’aller manger un peu. Mon ventre commençait sérieusement à crier famine. J’ouvris les placards et fis comme chez moi. Une salade dans le frigo et un reste de pizza ferait l’affaire. Sur ce point là, Stefan n’avait pas l’air d’avoir changé, la cuisine se n’était toujours pas son fort!
Le reste de l’après midi se passa sans encombre. En effet, à part me dandiner sur du Ed sheeran dans tout l’appartement, tout était normal. Prise de curiosité et me connaissant également, je ne pus me retenir de fouiller un peu dans tous les recoins de la maison. Oui, je sais, ce n’est pas très poli ni même très respectueux, mais l’envie était trop forte. Je commençai tout d’abord par son bureau. Bon, bilan pas très positif, mise à part des dossiers de patients il n’y avait rien de fantastique. Ce fut de même pour le salon et la cuisine. Je finissais donc mon inspection par sa chambre. Tout y était très chic et cosy ce qui m’étonnait énormément sachant que c’était une pièce destinée à un homme. J’ouvris, toujours en rythme avec la musique, sa table de nuit. Livres, crayons, écouteurs et chargeurs y régnaient. Je continuais donc vers son énorme armoire qui trônait au fond de la pièce. J’étais sur le point de laisser tomber en ne voyant, à première vue, rien d’autre que des vêtements mais cependant, une boite fermée d’un ruban de soie blanc attira mon attention. Je pris donc celle ci et me posai sur le lit pour être plus à mon aise. J’avais quand même quelques remords d’avoir fouillé ainsi mais ma curiosité l’emporta et je l’ouvris. La stupéfaction fut le meilleur mot que je trouvai pour décrire mon ressentie en voyant l’intérieur. Des photos, des dizaines voir des vingtaines de photos de Stefan et moi remplissait le carton. Des souvenirs remontant de nos vacances, de nos soirées, de notre ancienne vie me revinrent à la surface en une fraction de seconde. Un bracelet était également présent, tout au fond comme si on aurait voulu le cacher. Ce n’était pas n’importe quel bijou sans valeur, du moins pas à mes yeux. C’était le cadeau d’anniversaire que je lui avait offert quand nous étions encore ensemble. Des larmes commençaient à monter en repensant à tous ces bons moments mais elles furent vite sécher quand je me rendis compte que Stefan était tout juste rentré après avoir entendu la porte d’entrée claquer. Ni une ni deux, je fermai la boîte et la replaça du mieux que je pus à sa place. Stefan arriva à l’instant où je verouillai l’armoire. Il me regarda d’un oeil interrogateur mais fit signe de rien.
“Alors bonne journée? Lui demandai-je dans l’élan.
-Beaucoup de blessés suite à un accident sur l’autoroute mais sinon ça a été, et toi?
-Ca peut aller. Dis moi, tu comptes me laisser combien de temps chez toi?
-Le temps qu’il faudra pour que ton mec ne te laisse plus dehors. D’ailleurs en parlant de cela, tu ne m’as toujours pas expliqué ce qu’il s’était passé… Avoua celui ci sur un ton qui en disait long.
-Rien d’intéressant, c’est souvent comme ça… Affirmai-je en baissant les yeux.
-Et les coups c’est habituel aussi?
-Enfin… De quoi parles-tu…? Lui répondis-je en faisant semblant de ne pas comprendre.
-Lara, ne joue pas l’innocente. Ca fait deux fois que je te retrouve seule, laissée à l’abandon et le corps remplit d'ecchymoses. Tu pensais réellement que je n’allais pas le remarquer? Des cas comme toi j’en ai déjà eu à l’hôpital. J’attends juste des explications pour savoir si cet imbécile mérite une bonne raclée.
Je ne savais quoi dire, ni que faire. Tous mes sens, mes pensées, mes membres se sont arrêtés de fonctionner à l’instant même où il venait de prononcer ces mots. Un constat, Stefan venait de faire un constat de ce que j’endurais chaque jour de ma vie mais surtout, de ces derniers temps. Pour moi Rayane ne méritait pas d’être puni, c’est vrai, il allait probablement perdre la garde sa fille et il était confronté quotidiennement à un problème dont il ne pouvait se défaire, l’alcool…
Je restais là, bouche bée. Mon regard emplit de tristesse parlait pour moi. Mais il était décidé à me faire avouer, ne se satisfaisant pas simplement de mes émotions. Il s’avança dangereusement de moi jusqu’à ne laisser que quelques centimètres entre mon corps et le sien. Il posa ses deux mains sur ma nuque et me força à le regarder dans les yeux.
-Dis moi tout Lara, reprit-il, je suis là maintenant, tu ne risques plus rien.
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Un amour de Jeunesse (tome 2) ~En Pause~
RomanceAprès 11 ans d'absence, Lara va revoir celui qui à su faire chavirer son cœur et la plonger dans une grande tristesse. Alors qu'elle avait refait sa vie loin de celui qu'elle aimait, elle vivra à présent un quotidien tourmenté suite à la présence d...