Ténèbres : la ruelle des Ombres

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Ténèbres : la ruelle des Ombres

Avez-vous déjà pénétré dans une rue sombre et déserte à la nuit tombée ? Je peux vous dire que vos pires cauchemars semblent devenir réalité, vous vous mettez soudain à entendre des voix étranges, des bruits inquiétants qui semblent se rapprocher, vous avez des frissons…Notre imagination nous joue bien des tours lorsqu’on a peur, pourtant, je suis certaine que ce que j’ai entendu ce jour-là n’était pas normal, ce n’était pas humain je peux le certifier…Ne vous moquez pas ! J’ai arrêté de croire aux monstres depuis bien longtemps mais ce que j’ai entendu ce jour là…je ne peux l’expliquer…

Lorsque je mis les pieds dans la ruelle obscure, je perdis toute l’assurance qui me restait, le soleil couchant, annonçant la fin de la journée, plongeait déjà l’endroit dans le noir complet.

- Tu es sûr que tu sais où tu vas ? C’est bien par là ? m’écriais-je en tentant de percer les ténèbres.            

- Viens ! m’encouragea le gamin en s’éloignant.

Je le suivis en courant jusqu’au coin d’un mur, la rue débouchant sur une impasse, éclairée par quelques lampadaires. Je m’arrêtais, épuisée d’avoir dû me presser pour rattraper l’enfant. Celui-ci n’était plus en vue.

- Y a quelqu’un ? demandais-je d’une voix chevrotante en plissant les yeux pour tenter d’apercevoir ce qui pouvait se cacher dans les ombres mouvantes.

- Tu es là petit ? appelais-je encore en me mordant les ongles, nerveuse.

C’est alors qu’un bruit de pas se fit entendre, résonnant de tous les côtés à la fois.

Paralysée par la peur, j’eus la présence d’esprit de sortir fébrilement de ma poche le petit poignard que m’avait un jour offert mon père.

- Si tu as des ennuis un jour, sert-en ! m’avait-il recommandé en me faisant cadeau de l’arme.

Je n’avais rien répliqué, me contentant de la fourrer dans ma poche, si j’avais su que j’en aurais besoin et devrais l’utiliser un jour, moi qui abhorrais la violence…

Personne ne répondit à mes appels qui se faisaient de plus en plus insistants.

Le bruit de pas continuait de se rapprocher.

Soudain, un puits de ténèbres me fit face, je distinguais une silhouette floue se découpant dans la lumière diaphane produite par les quelques lampes éparpillées çà et là.

Je plissais les yeux pour tenter d’apercevoir un visage, la silhouette avait des épaules plutôt larges, se devait donc être un homme ! me dis-je en frissonnant de plus belle.

Qui pouvait bien se balader à la nuit tombée dans une ruelle de Paris et s’amuser à faire peur aux passants ? D’effroyables scènes d’assassinats ou de viol envahirent mon esprit.

Il fallait que je m’enfuis, tout de suite ! Mais mes pieds refusaient obstinément de bouger…

Il me sembla entendre un rire caverneux. Une voix s’infiltra alors dans mon esprit, brisant ma volonté, répétant inlassablement trois mots : tu m’appartiendras bientôt ! Cette voix n’avait rien d’humain, des ténèbres semblaient l’envelopper, s’insinuant en moi.

C’est alors que quelqu’un ou quelque chose m’attrapa brutalement par les épaules, me forçant à me retourner.

J’échappais un cri, fermant les yeux de toutes mes forces : ne me tuer pas je vous en prie ! Laissez-moi partir ! hurlais-je.

Les Observateurs : L'initiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant