Les Observateurs : L'initiation

Le serpent prêt à mordre

Le serpent prêt à mordre

Ian résistait de toutes ses forces pour ne pas s’évanouir, il sentait ses jambes qui ployaient sous lui, il tentait de rester debout mais ses membres ne lui répondaient plus. Des hématomes apparaissaient déjà sur son front, là où Radvik l’avait touché et sa tête était sur le point d’exploser.

Il retint un cri lorsque Debye s’avança vers lui, posant ses mains sur ses tempes.

- A cause de toi je suis restée assommée pendant deux heures ! gronda t-elle en resserrant son emprise, compressant le visage de Ian comme dans un étau.

L’Observateur lança alors dans un gémissement : tue-moi ! Epargne-moi tes leçons de morales ! De toute façon Radvik n’a plus besoin de son sosie fétiche n’est-ce-pas ?

La jeune femme le détailla avec surprise : alors il te la dit…je me demandais quand tu le découvrirais…

- Alors tu savais tout depuis le début ! cracha Ian. Tu as couché avec lui ?

- Te tuer tout de suite est une très bonne idée en fait ! siffla Debye, outrée.

- Si Radvik gagne, le monde sombrera à jamais dans le néant, ce sera la fin de la Confrérie ! riposta Ian, le visage baigné de larmes de souffrance. Il plissa les yeux, il apercevait la silhouette de l’Observatrice mais l’image était floue, brouillée, sa blessure n’était peut être pas si grave qu’elle en avait l’air mais il avait besoin de soins urgents, c’était une certitude.

- Tu n’as jamais rien ressenti pour moi ! poursuivit Debye, ensemble nous aurions pu accomplir de grandes choses, notre puissance aurait été telle que tous se seraient soumis à notre volonté ! regretta-t-elle.

- Oui…et les Hommes seraient devenus nos esclaves ! objecta Ian.

- Crois-tu qu’il soit préférable de les laisser s’entretuer comme ils le font ? Ne serait-il pas mieux de les rassembler tous sous une même bannière ? De les traiter avec l’irrespect qu’ils nous témoignent ? interrogea-t-elle.

- Debye…Nous ne sommes que des fantômes….

- Justement, ne t’es tu jamais demandé pourquoi nous passions inaperçus à leurs yeux ? le questionna t-elle. Voyant qu’il ne répondait pas elle continua : c’est parce qu’ils ne veulent pas nous voir, ils refusent d’admettre la vérité, pour eux nous n’avons pas le droit d’exister parce que nous sommes différents ! Leur pitoyable cerveau et leur intelligence limitée prouvent qu’ils ont tords, nous sommes une race supérieure Ian ne le le vois-tu pas ?

- Ils ne sont pas tous comme ça ! assura l’Observateur. La simple pression des paumes de Debye le faisait souffrir le martyre. S’apercevant enfin de son état pitoyable elle retira doucement ses mains, Ian vacilla mais la jeune femme lui permit de s’appuyer contre elle. Elle caressa distraitement sa joue : les ordres sont clairs, Radvik veut que je te supprime, tu es comme qui dirait une épine dans son pied !

- Je croyais qu’il voulait que Sophie me vois échouer…

- Il a changé d’avis ! l’informa sèchement Debye, il a maintenant d’autres projets pour ta dulcinée se radoucit-elle, il a écouté ce que tu lui as dit, qu'elle ne se laisserait pas si facilement duper et qu’elle se retournerait contre lui. Il compte prévenir tout risque qu’elle ne s’attaque à lui, lorsqu’elle réapparaîtra, la Confrérie toute entière l’attaquera. Elle n’y survivra pas…lâcha t-elle.

Ian fut surpris de ne pas voir de sourire éclairant ses lèvres, elle qui détestait tant Sophie qu’elle considérait comme sa rivale, pourquoi ne se réjouissait-elle pas de sa Mort prochaine ? songea-t-il. Intrigué par sa réaction, il lui posa la question.