Je l'aime : un peu, beaucoup...

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Je l'aime : un peu, beaucoup...

Cet après midi là fut le plus heureux de ma vie. Nous allâmes tous les deux nous promener dans les bois s’étendant au-delà des champs appartenant à la ferme de mes parents, longeant les lignées d’arbres qui se tenaient bien droits, encadrant notre route comme des sentinelles veillant sur nous.

Lorsque nous parvînmes à un lac envahit de nénuphars, mon nouveau voisin m’apprit à pêcher. Je réussis à ma plus grande joie à prendre au piège un énorme brochet mais quand il proposa de me préparer un merveilleux dîner avec, je refusais de tuer la pauvre bête et préférais la libérer. Mon nouvel ami se moqua de moi mais accepta tout de même avec un sourire charmant. Le brochet s’empressa de rejoindre ses semblables dans l’eau trouble à mon plus grand plaisir.

Ce fut seulement là que je pensais à lui demander son nom, me reprochant ma négligence.

- Tu peux m’appeler Tony si tu veux me répondit-il évasivement, comme s’il n’en était pas très sûr.

Je levais la tête vers lui, intriguée par le mystère qui perçait dans sa voix puis finis par répliquer avec enjouement: moi c’est Sophie mais tu dois déjà le savoir vu que je te l’ai répété une bonne dizaine de fois !

Alors, comme si de rien était, nous reprîmes notre conversation et nous nous racontâmes nos vies respectives.

- Qu’est ce qui t’a donné envie d’habiter ici ? le questionnais-je, l’interrompant en plein milieu d’une anecdote.

- Et bien…réfléchit-il, j’étais forcé de m’installer dans le coin pour…le travail, en quelque sorte révéla-t-il en me détaillant. Le poids de son regard sur moi me fit frissonner. 

- Et que fais-tu exactement ? cherchais-je à savoir en levant la tête vers lui.

- J’étudie le comportement des gens, j’ai rédigé plusieurs thèses à la fac sur les liens entre les rêves et la réalité et maintenant je…(il me dévisagea un instant). Je ne sais pas pourquoi je te raconte ça, ça doit t’ennuyer à mourir pas vrai ! reprit-il en secouant la tête devant tant de stupidité.

- Pas du tout, continue ! le rassurais-je, je trouve ça passionnant au contraire !

Tony se mit à sourire ce qui me fit l’effet d’une douche froide, il était si beau quand il me souriait ! me pris-je à songer tandis qu’il poursuivait son récit…

C’est ainsi que nous passâmes de longues heures à discuter et à rire comme jamais nous n’avions rit auparavant et ce jusqu’à la nuit tombée.

- Tu dois être un ange, c’est un miracle, je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie ! plaisantais-je soudain. Il se rembrunit. Cette réaction étrange me prit au dépourvue.

L'espace d'un instant, je cru qu'il allait dire quelque chose mais il se ravisa, gardant le silence.

Les Observateurs : L'initiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant