Ils sont là : n'abandonnent-ils jamais ?

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Ils sont là : n'abandonnent-ils jamais ? 

La nuit était glaciale, propice à toutes les histoires effrayantes que certains parents racontaient à leurs enfants le soir d’Halloween et qui les effrayaient tant. Tous étaient cloîtrés chez eux ou dormaient tranquillement dans leur petit lit douillet.

Tous, sauf un : un homme, qui n’en était pas véritablement un d’ailleurs, se dissimulait derrière les fourrés, le froid ne semblait pas avoir de prise sur lui. Le dos bien droit, il humait le vent. En vérité, il percevait le parfum de sa proie, il l’avait enfin retrouvé…

A son passage, les animaux commencèrent à s’affoler, les chouettes cessèrent de hululer, un silence de mort s’installa bientôt dans la campagne environnante. Même le vent changea subitement de direction, évitant tout contact avec l’être qui se tenait maintenant au beau milieu du champ. C’est alors que trois autres individus apparurent à ses côtés dans un éclair. Il y avait une femme dans leur rang.

- Je croyais que c’était clair, tu devais l’éliminer au plus vite ! dit-elle froidement.

- Bonjour, tu vas bien ? Super merci et toi ? ironisa l’Observateur.

La femme fronça les sourcils de désapprobation.

- Pourquoi ne l’as tu pas exterminée au commissariat, alors qu’elle était à ta merci ? s’enquit un homme en faisant abstraction de ses moqueries.

Celui qui n’avait pas dit un mot jusqu’à là entama d’une voix caverneuse : si au nouvel an, cette fille et ses proches ne sont pas morts, un fléau s’abattra sur nous et notre race disparaîtra pour toujours, je te recommande d’être prudent, certains humains se doutent déjà de quelque chose, s’ils apprennent que nous sommes parmi eux, notre fin aura sonnée…

- Nous avons appris la mort étrange d’une femme dans un commissariat, je me doute que tu y es pour quelque chose ! La police fouine partout, tu as pris de très gros risques, prends garde à ne pas aller trop loin ! le menaça la femme.

- Tu devrais aussi faire attention au vieux fou ! renchérit le premier homme qui s’était exprimé.

L’Observatrice répondit avec un geste de désintérêt : il n’est plus à craindre, je l’ai fait tomber de son toit pourri l’autre jour, alors qu’il s’obstinait à vouloir protéger la ferme de nos assauts une fois de plus et marmonnait en même temps des formules magiques pour sauver sa fille. Si tu te décides enfin à bien faire ton boulot, cette gamine mourra bien avant que juillet n’arrive ! poursuivit-elle d’une voix aussi tranchante que l’acier.

- Tu oses dire que je fais mal mon travail !? gronda l’Observateur en s’avançant vers elle. Tu ferais mieux de te consacrer au tien au lieu d’aller voir si les autres font le leur !

Cette dernière resta de marbre, se contentant de le défier du regard.

L’Observateur fit mine de poser la main sur elle mais la retira au dernier moment, il savait qu’elle avait horreur des contacts, cela lui fournissait une bonne occasion de l’énerver.

- Ca suffit vous deux ! ordonna l’homme à la voix caverneuse. Je suis certain que Ian sait ce qu’il fait Debye continua l’individu en se tournant vers la femme dont la chevelure brune brillait dans les ténèbres, comme si une lumière dorée était intégrée à ses cheveux.

- Il vaut mieux pour lui, sinon je le retrouverais où qu'il soit et m’occuperais personnellement de son cas ! s’écria t-elle d’un air mauvais.

Les trois nouveaux venus disparurent alors dans un tourbillon de lumière verte.

- Ian…son chef allait-il cesser de divulguer son nom à tout le monde ! s’agaça l’Observateur.

Soulagé que ses collègues et son prétendu « patron » (même s’il exerçait ce métier depuis puis longtemps que cet homme) l'aient enfin laissé tranquille, son regard se posa sur la maison jouxtant celle des parents de Sophie.

Il se fendit d’un sourire satisfait, pourtant, son cœur battait à vive allure.

- Qu’est ce qui m’arrive ?! s’énerva t-il en posant une main sur son torse.

Il décida de faire abstraction de cet affolement et de se concentrer uniquement sur sa mission…

Les Observateurs : L'initiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant