A ses côtés : un doux réveil

661 44 2
                                    

A ses côtés : un doux réveil

Je me réveillais en sursaut, les hommes en noirs étaient encore revenus hanter mes songes, quel horrible cauchemar ! Il paraissait tellement réel ! Lorsque j’ouvris les yeux, j’aperçus le soleil qui venait de se lever, je m’étais certainement endormie, bercée par les histoires effrayantes de Tony.

Je me redressais sur mes coudes, le jeune homme était invisible.

Soudain inquiète, je m’écriais avec affolement : Tony où es tu ?

Seul le chant des grillons me répondit.

Et si mon rêve n’en était pas un…Non ! C’était impossible, j’étais bien vivante et n’avais aucune marque sur le corps, surtout, il n’y avait aucune raison pour que Tony me fasse du mal.

- Enfin réveillée ! s’exclama tout à coup une voix claire.

Soulagée, je me retournais vers le jeune homme qui venait d’apparaître, transportant du bois.

- Le feu va bientôt mourir, je suis parti pour amasser des branchages qui le raviveront ! expliqua-t-il en m’offrant son plus beau sourire, j’aurais bien voulu t’emmener mais tu paraissais dormir profondément, je n’ai pas jugé utile de te déranger pour ça !

- J’ai fait un cauchemar horrible ! lui avouais-je en me frottant les tempes, malgré tous mes efforts, les images refusaient de s’estomper.

- Ah oui ? Raconte-moi ! Je veux tout savoir ! exigea Tony en s’agenouillant à mes côtés tout en s’efforçant de faire repartir le feu.

- Et bien, j’entendais un bruit dans la forêt…dans mon rêve précisais-je, il y avait un homme qui nous observait, je l’ai poursuivis et…je me suis rendu compte que c’était mon père pourtant il n’était pas blessé du tout, il courait vachement vite d’ailleurs….m’amusais-je, ensuite, il m’a dit qu’un démon me poursuivait, que c’était un…Observateur, je crois que c’est le mot qu’il a employé….

A la mention de ce terme le jeune homme tressaillit.

- Et ensuite ? me pressa-t-il en tentant de rester impassible.

- Ensuite, le « démon » est apparu hésitais-je, soudain mal à l’aise.

- Continue, ne t’arrête pas ! renchérit Tony, son regard se durcissant.

- C’était….c’était toi ! lâchais-je dans un souffle.

Le jeune homme demeura muet durant de longues secondes si bien que j’eu peur de l’avoir vexé. Contre toute attente il éclata soudain d’un rire perçant.

Surprise, je braquais un regard triste sur lui : je suis désolée tentais-je de me justifier, mon esprit a dû…déconner lâchais-je.

- Non ce n’est rien, heureusement que ce n’était qu’un rêve ! répliqua t-il en tentant de reprendre son sérieux.

- Oui ! C’est complètement dingue ! Et puis, jamais tu ne me tuerais ! m’exclamais-je, relâchant la tension que cette vision avait accumulée en moi.

- Je t’avais…tuée ? interrogea mon nouveau voisin en s’immobilisant, les yeux écarquillés.

- Comme tu dis, ce n’était pas la réalité, ce cauchemar est terminé ! Maintenant si tu veux bien, rentrons à la maison, je n’ai que trop tardé, mes parents vont se demander où je suis passée. Surtout, il faut que je voie mon père ! proposais-je en me levant de ma couverture.

- Bien sûr ! rétorqua Tony en suivant le mouvement, il garda pourtant les sourcils froncés, préoccupé.

- Tu sais, je te connais seulement depuis ce matin mais j’ai l’impression qu’on s’est toujours fréquentés, comme si…comme si on s’était déjà vu auparavant, je n’ai jamais eu autant confiance en quelqu’un, je pourrais te confier ma vie s’il le fallait ! lui confiais-je en m’éloignant pour lui cacher mon embarras.

- Tu n’y survivrais pas… crus-je entendre murmurer Tony. Il me fixa d’un regard peiné tandis je m’engouffrais dans la forêt. Mon nouvel ami me suivit alors en traînant les pieds, désespéré.

Si tu savais qui je suis, tu ne désirerais plus ma présence à tes côtés ! soupira t-il, les yeux levés vers le ciel, si seulement tu savais…regretta t-il.

Les Observateurs : L'initiationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant