Halo

Chapitre 5

Mist et Dellor me tenaient chacune un bras et m'amenai vers la grande tente. Du coin de l'œil, je pouvais voir leurs mines tristes. Tristes pour moi. Mon cœur me faisait affreusement mal, je voulais juste me rouler en boule et pleurer toutes les larmes de mon corps. Arrivées devant l'entrée, Dellor écarta les pans. Je relevai la tête et mon cauchemar commença. Raphel au bout de l'allée, me regardait. Son manteau de fourrure blanche dévoilait son torse rempli de motifs rouges et noirs. Son visage comportait deux lignes écarlates pour souligner ses pommettes et deux autres au-dessus de ses sourcils surmontés par des croissants de lune noirs parfaitement symétriques. Il me fit un petit sourire en coin, bizarrement cela ne me rassura pas. Toute l'assemblée se leva en remarquant ma présence en signe de respect. J'avançai le plus lentement possible, étirant le moment de milliers de secondes. Retardant le moment où j'allais dire ''oui'' par obligation. Ma respiration s'accéléra sous la panique. Non... Non ! Je ne pouvais faire ça. J'essayai de reculer, mais Mist et Dellor me retinrent fermement. Malgré mes efforts, j'arrivai bientôt aux côtés de Raphel. Les deux femmes qui m'accompagnaient disparurent pour aller s'asseoir avec le reste de l'assemblée. Un homme s'avança et par sa tenue, je devinai que c'était le curé. C'était Bristoq, le mari de Mist. Il sortit de sa tunique un long châle de soie blanche, signifiant une vie longue et joyeuse. Il l'enroula autour du poignet de Raphel avant de prendre le mien. J'émis de la résistance, mais il tira plus fort et enroula l'autre bout du tissu. C'était la première étape du mariage. Lorsque j'en pris conscience, ma vision se brouilla sous les larmes. Sous la panique, j'oubliai le regard des personnes dans la salle, mais j'entendais très bien les paroles de mon ''futur mari''.

-Arrête de pleurer. Tu ne dois montrer aucune faiblesse en tant que futur femme alpha.

Cela me donne envie de pleurer encore plus. Raphel se fout bien de ce que je ressens, tout ce qu'il veut c'est une bonne image.

-Très cher clan, nous sommes réunis, ici, aujourd'hui pour célébrer l'union de ces deux jeunes gens par les liens sacrés du mariage...

Il commença son long discours sur l'amour, la loyauté et le bonheur dans un mariage. Mais dans ce cas-ci, il n'était pas question de toutes ces choses. En tout cas, pas de mon côté. Une larme s'échappa et coula sur ma joue, mais je l'essuyai rapidement. La pièce était remplie de fleur de toutes sortes, les piliers qui retiennent la tente furent remplacer par des branches de boulots pour décoration. Les chaises étaient faites à la main, composées de branches de cèdres. Sur les côtés, Kangrak, sa femme et Matteo, le père de Nate. Tous dans leurs habits de cérémonie. Leurs chaises avaient des dossiers plus hauts, de branches plus épaisses pour montrer leur importance. Le clan nous regardait avec sérieux, aucune joie, aucune colère. Seul Kangrak, sa femme et Matteo me regardaient avec grande tristesse. En voyant le visage de Matteo, cela me fit penser à Nate. Ils se ressemblaient tellement. Leurs nez droits, soupoudrés de tâches de rousseurs. Leurs postures, la carrure de leurs épaules. Nate... J'étais une horrible personne en le laissant derrière, mes sentiments pour lui n'ont jamais été très clairs, mais lorsque Raphel m'a annoncé la nouvelle, mon cœur a réalisé que je devrai le laisser aller. Cela fut la vraie douleur. D'ailleurs, je ne le voyais nulle part. Une autre larme coula sous l'émotion, mais je comprenais son absence. Cela était sûrement très dur pour lui. Mais j'aurais tout de même aimé qu'il soit là pour me supporter ou juste voir son regard lors de cette journée très difficile pour moi.

Le curé dit alors quelque chose qui attira mon attention :

-''Et maintenant, mes chers frères, s'il y a quelqu'un dans cette assemblée qui s'oppose à l'union entre Raphel et Amber, qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais.''

Un silence de la mort empli la pièce. Aucune mouche n'osait même voler. Raphel me fixait ainsi que les personnes importantes sur le côté, tandis que le clan se regardaient entre eux. Soudain, les pans de la tente s'écartèrent brusquement, créant presque une bourrasque. Je clignai des yeux pour voir si j'étais en train de rêver. Nate était là, debout au bout de l'allée...avec une arme à feu.