Chapitre 16 - Nate

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Il faisait sombre, il n'y avait absolument aucune lumière autour de moi. Je ne pouvais voir la différence lorsque je fermais les yeux que lorsque je les rouvrais. Je tentai de me redresser de ma position couchée, mais je ne savais pas où je me trouvais. Peu probable que dans une tente, le jour, je ne vois rien comme ça. Cela dit, soit que j'étais dans une tente, mais que c'était la nuit (ce qui veut dire que j'avais dormit plus longtemps que je ne le pensais, je veux dire, qu'est-ce qui me dit que je n'ai pas dormi deux ou même trois jours d'affilé ?), soit que je n'étais pas avec le clan, probablement dans un autre bâtiment ou sous terre. Oh bonne Déesse, pensai-je, Amber !  Où était-elle ? Allait-elle bien ? Je l'espère. S'il vous plaît, faites qu'elle aille bien. Je devais la rejoindre, m'assurer qu'elle aille bien. Cela dit, il faudrait que je sache où je suis. Je tâtai les alentours et devinai que j'étais sur un sol de pierres. À genoux, j'atteignis ce qui semblerait être un mur et déduisis qu'il était fait du même matériel que le plancher à cause de sa texture rugueuse semblable à celle que j'ai sentis sur mes doigts en sondant le sol. Je me tournai vers la prochaine surface et crus d'abord que rien n'était devant moi, mais en m'approchant plus, bientôt ce fut mon visage qui rencontra une surface dure et par le son, je pus confirmer que cette matière était du métal ou tout ce qui pouvait s'y apparenter. De forme cylindrique, je découvris que je touchais des barreaux. J'étais enfermé, dans une prison, dans le noir. Je pourrais dire qu'avant toute cette histoire, cette situation aurait été mon pire cauchemar, mais maintenant, imaginer ce que Raphel pouvait être en train de faire à Amber, ça, c'était le vrai cauchemar. Oh, Déesse, je devais absolument sortir d'ici et vite ! Juste quand je commençais à peut-être céder à la panique, une voix me parvint :

-Ta putain se défend bien, la voix semblait écorchée, comme si la personne avait beaucoup hurlé.

Un instant. Ma putain ?? J'étais trop occupé à être soulagé qu'Amber se soit défendue contre mon monstre de cousin pour payer attention du choix de mot que celui-ci ait utilisé pour qualifier ma belle. J'aurai le temps du fulminer plus tard, pour l'instant je devais savoir où était ma louve pour que je puisse aller la chercher après être sorti de là. Raphel alluma une lampe murale à l'extérieur de ma prison grâce à un interrupteur à côté de la porte où mon cousin se tenait. Je remarquai tout de suite ces géantes cernes mauves sous ses yeux et enfin des bandages embibés de sang sur les doigts de ses deux mains. Voilà ce qu'il voulait dire par ''défendue''. Un sentiment de fierté m'empli, ça, c'était bien mon Amber.

-Tu l'as mérité, connard, sifflai-je entre mes dents serrées de rage.

Il inspecta ses pansements et sourit, comme si ses blessures lui rappelaient de bons souvenirs. Taré.

-Peut-être, mais ça fait super mal, putain, rit-il dans mon visage, ce qui me fit serrer les dents encore plus.

Il s'approcha des barreaux qui me retiennent prisonnier, mais resta avec soin hors de portée. Il ne comptait pas se faire avoir de nouveau, ce connard. La lumière sur le mur était trop faible pour tout illuminer, mais elle éclairait assez pour que des ombres se forment sur le côté droit du visage de mon cousin. Il n'avait pas l'air armé et de toute façon il aura de la difficulté à manier ses armes avec ses blessures aux mains. Le plus important était de ne pas le sous-estimer, imprévisible comme il est, rien venant de lui ne devait me mettre dans une situation compromettante. Sinon, je ne sais pas si j'en sortirai indemne. Pas que Raphel soit plus fort que moi, mais qui sait ce qu'il osera faire sous l'effet de la colère, maintenant ? Les cernes qu'il portait sous ses yeux devaient être là pour une raison et vaut mieux redouter un loup en colère. Après tout, il m'a bien poussé d'une falaise... En tout cas, Raphel, ne semblait pas apte à utiliser ses armes, mais il ne me gardait pas ici pour que j'y passe mes vacances. Il souhaitait me voir souffrir et me faire souffrir et il ne comptait pas changer ses plans même maintenant avec ses lésions. En fait, je crois que ses meurtrissures ne feront que pousser sa rage à un niveau supérieur. Ça, ce n'était pas une bonne nouvelle pour moi. Pourtant, il me regardait fixement, comme s'il espérait que je dise ou fasse quelque chose, mais je ne fis absolument rien, malgré son regard perçant. Que comptait-il obtenir de cette visite ? Ses yeux devinrent vides, toute lumière semblant avoir abandonner ses iris. Il fixait quelque chose derrière moi, mais en me retournant, je confirmai qu'il n'y avait rien qui aurait pu lui donner cette expression sur le visage. Vraiment, rien. Alors, que ce passait-il avec lui ? De la crainte prit la place dominante dans ses yeux et il se mit à marmonner rapidement, mais il parlait d'une voix trop basse pour que je ne comprenne quoi que ce soit. Je compris seulement les mots : '' attendre, non, désolé et bientôt''. Il eut aussi un nom, mais il ne prononçait point correctement. Il sortit de sa '' transe'', secoua la tête pour reprendre ses esprits et observa les alentours comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un ou même comme s'il ne savait pas comment il s'est retrouvé en ces lieux. Il bredouilla, tentant de s'expliquer (à lui-même, je dirais) pourquoi il ne pouvait rester. Il sortit sans demander son reste et ferma la porte, mais revint très vite et éteignit la lampe au mur en me regardant dans les yeux, me faisant comprendre que je n'aurai pas la chance de voir ne serait-ce que le moindre indice, soit de s'avoir où je me trouve ou de savoir comment sortir d'ici. Il me plongea dans la noirceur et mon instinct me cria que je serai dans les ténèbres pendant un bout de temps.

Cela peut sembler curieux, mais les ténèbres peuvent se montrer vraiment utile lorsque nous devons penser sérieusement. Très sérieusement dans mon cas, je devais prévoir un assassinat. L'obscurité me permettait de ne pas être distrait par des stupidités et je pouvais vraiment m'incruster dans mes réflexions et penser intelligemment. C'était, pour commencer, évident. Il n'y avait aucune arme possible dans ce trou. Raphel pouvait peut-être fou, mais il était assez intelligent pour me compliquer la tâche si je prévoyais de m'échapper. Donc, pas d'arme ou d'objets pointus. Eh merde... Je ne pourrais pas dire que ce serait suicidaire de le faire à mes nues, mais il serait quand même mieux d'avoir un plan B en cas de problème. En combat loyal, j'écrasais Raphel, sans aucun doute, mais qui sait. Alors, le défit est de trouver un bon plan qui ne serait pas trop risqué. Ou bien, était-ce mieux d'en prendre un si risqué qu'il surprendra l'ennemi au dernier moment ? Hmmm. Difficile. Je devais regarder sous un autre angle, ma tête vide ne voulait pas coopérer. Je m'allongeai sur le sol brute et dur et dirigeai mon regard vers le plafond, pas que je ne vois quoi que ce soit, il n'y avait aucune différence entre la vue de devant assis et celle couché au plafond. Du vide. Du vide noir et infini. Oh, Amber... j'espère que tu vas bien.


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