-Ne me laisse pas, mon cœur, réveille-toi.
J'essuyai rageusement les larmes qui ne semblaient vouloir arrêter de couleur sur mes joues. Elle était immobile et froide, sans-vie.
-AIDEZ-MOI !
Quelqu'un allait-il oser entrer dans cette tente. Je m'en foutais, elle ne bougeait pas, ne respirait pas. Je refusais cette partie de l'histoire, rejetait la pensée même de sa mort. Elle ne pouvait, elle n'avait pas le droit de partir, de me laisser. Non.
-Aller, Amber, réveille-toi ! Je sais que tu m'entends, reviens-moi.
Mais je savais qu'elle n'allait pas se réveiller. J'enroulai mes bras autour de ses épaules, la tira plus proche de moi. Elle était lourde, molle. Je cachai mon visage dans son cou encore tiède et craquai. Mes sanglots déchirèrent ma cage thoracique. Mon cœur explosait, mon corps abandonna. Elle ne bougeait pas, ne respirait pas. Je me balançai d'avant en arrière avec son corps dans mes bras. Je manquais d'Air tellement je pleurais. Je la pleurais elle, je nous pleurais. Elle ne bougeait pas, ne respirait pas. Je criai dans son oreille, aussi fort que je pus, comme pour la réveiller, mais elle ne bougeait pas, ne respirait toujours pas. Non. Déesse, non, pas elle. Je m'agrippais à son T-shirt si fort, je le froissais, toujours en me balançant. Elle ne bougeait pas, ne respirait pas. Elle était lourde, molle. Froide. Elle était partie. Que des gens viennent ou pas, elle était partie. Elle ne bougera pas, ne respirera pas. Plus jamais.
Je ne l'avais pas lâché encore et je ne me croyais pas capable de le faire. Ma prise ne s'était pas affaiblie non plus. La seule chose différente était que depuis, j'avais posé une main sur son cœur silencieux, un espoir futile qu'il se remette à battre comme par magie. Mais c'était muet et creux. Le désespoir. Le son du désespoir, voilà ce que c'était. Le mien, le sien, le nôtre. J'avais crié à l'aide plusieurs fois, mais personne n'était venu. Était-ce par peur ? Ou n'y avait-il réellement personne ? J'avais abandonné, après dix essais. J'ai abandonné, comme elle m'a abandonné. Une partie de moi la traitait d'égoïste d'être partie. Qu'elle n'avait pensée qu'à elle-même en me laissant. Une autre était dans un trou noir et n'avait aucune idée quoi faire ou dire. Si je pouvais, je rirais. D'hystérie, sûrement, irrévocablement, incontestablement. Je n'étais pas un docteur, mais j'étais sûr que si j'essayais de me lever maintenant, je tomberai. Amber aurait ri de moi alors. Rien ne la faisait plus rire que quelqu'un qui tombait. Son rire. Il me manquait, je voulais qu'elle rît une dernière fois. C'était impossible, mais rien ne semblait avoir de sens en ce moment Mon cerveau a dû recevoir certains dommages. Hystérie, c'est ce que je pensais.
-Ris, mon cœur, ris.
Je devais avoir l'air d'un vrai dérangé. Je devais me lever, l'enterrer. J'avais entendu quelque part que si un corps restait à l'air sans se faire recouvrir, il souffrait ou restait prisonnier, quelque chose comme ça. Je changeai ma prise sur son corps sans vie, me redressai et me mis sur mes pieds. Je marchais lentement, peut-être trop lentement, hors de la tente. Une surprise m'y attendait. Tout le clan, se tenait debout devant l'entrée et ne bougeaient pas. Je resserrai mes bras autour d'Amber. Myst, au milieu du groupe, s'avança vers moi. Elle avait les yeux rouges remplis de larmes dirigés vers la morte. Elle tendit les bras, mais c'était inutile, je n'allais pas la laisser.
-Nate, je vais m'occuper d'elle. Aller, donne-la-moi.
Non, je refusais.
-Écoute, Nate. Raphel est sorti, il n'y a pas longtemps de sa tente pour aller chercher sûrement quelque chose. Nous l'avons tous entendu. Ses alliés gnolls arrivent.
-Raphel est mort.
Elle ferma les yeux.
-Nous nous en doutions.
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Halo
FantasyIl y a toujours eu une légende chez nous, les loups. Une légende sur une montagne qui en son centre se trouve une pièce composée essentiellement de miroirs, mais personne ne sait ce qui s'y trouve exactement. Amber, une jeune femme qui n'a pas choi...