Chapitre 12

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Voilà, c'était fini. Nous étions condamnés. Je ne savais plus quoi faire, ma louve se cogna contre mes parois mentales sûrement pour prendre la place de ma forme humaine. Le jeune chasseur, le futur compagnon de de Helia fronça les sourcils en me regardant.

-Vous, les bêtes qui mangent des humains sans le moindre remords.

-Nous avons été élevés de cette façon! me défendis-je.

-Ferme-la, femelle ! intervint Abdel.

Je lui obéis par intimidation, mais mon regard noir lui indiqua que je ne contais pas me laisser faire.

-Si nous commençons à ne manger que des animaux, vous accepterez, c'est ça ? Vous ne pouvez être sérieux ! Nous l'étions en tout cas !

-Écoute, le chien, intervint un autre chasseur, je ne vais pas te mentir, mais cela vous monterait dans mon estime qui se trouve très loin dans les négatifs.

-Penses-tu vraiment que notre chef n'a pas de plan ? se moqua un autre.

Attendez, quoi ?

-Je suis confuse.

Abdel se tourna vers chacun de ses chasseurs, comme s'il leur posait une question silencieuse et un par un, ils acquiescèrent.

-Nous avons le même ennemi et nous ne pouvons nous rebeller. Nous... oh, je n'arrive pas à croire que je vais dire ça. Nous avons besoin de votre aide.

-Mais...

Je respirai un grand coup, me sentant un peu idiote.

-Mais, vous venez de dire que le clan avait refusé de nous avoir comme allié...

-Nous ne serons pas alliés, me coupa Abdel confirmant mes dires. Nous allons faire exactement ce que Raphel nous a demandé, ou presque.

Je m'inquiétais de plus en plus. Je n'aimais pas la tournure de ses paroles.

-Nous allons vous livrer à Raphel et toi, le chien, tu pourras tuer le nouvel alpha par quelconque moyen. Nous voulons simplement sauver notre clan, donc nous n'interférerons pas dans votre aventure.

Je soupirai. Merci, Déesse ! Le chef nous expliqua qu'une fois capturés, ce sera l'occasion parfaite pour surprendre Raphel et l'éliminer. Je devrai malheureusement laisser Nate faire, attendre de mon côté et refouler mon tempérament impulsif et colérique. Mais avais-je vraiment le choix ?

-Mais attention, puisque nous ne sommes alliés, cela veut dire que si un clan de gnoll autre que le mien vous attaque, nous ne pouvons vous aider. Gardez vos importantes têtes hors de danger, c'est compris.

Je me contentai de hocher de la tête rapidement sans poser de question. Le chef gnoll se tourna vers un de ses hommes et lui commanda :

-Avise Raphel que les déserteurs sont ici. La tentative d'assassinat de l'alpha commence maintenant.

Pour la première fois depuis longtemps, Nate se tourna vers moi, me transperça de son regard.

-Tu devras me faire confiance sur ce coup-là.

-Crois-tu vraiment que je vais te laisser avoir tout le plaisir, me moquai-je, tout de même encore fâchée contre lui.

-Je peux toujours rêver, non ?

Tardivement, un des chasseurs revint dans la pièce pour me détacher du tronc et, ensuite, me lia à nouveaux les mains dans mon dos. Il fit de même avec Nate et nous traîna hors de notre prison pour nous faire descendre de fragiles escaliers. Je pus observer l'endroit où j'ai été gardée prisonnière. Ils sont nomades, ça pouvait se voir par leurs tentes. Elles paraissaient plus légères et étaient largement plus petites, faites de cuir, probablement fabriqué à partir de la peau de leurs proies. D'après ce que j'ai compris, ils se nourrissaient uniquement d'animaux comme viande. Ils utilisent également la végétation qui les entourent : une porte de fougères entremêlées, des branches de sapins pour bloquer les quelques trous que la fourrure ne couvrait pas et évidemment de solides branches ou troncs pour soutenir les abris. Je vis deux petits garçons jouer ensemble en courant et une petite fille jouer dans les fleurs, en cueillir et les rapporter à sa mère. Une révélation me frappa, ce clan de gnoll n'était pas trempé de cruauté ou de sauvagerie. Ces enfants, ces femmes, ces hommes... ils tentaient seulement de survivre. Et moi, il n'y a pas tellement longtemps, je me nourrissais d'humain, des salauds, mais des humains tout de même. Avec des familles, des enfants... Je suis un monstre. Mon épaule frôla celle de Nate et je ne pus m'empêcher de lui dire :

HaloWhere stories live. Discover now