Chapitre 14 - Raphel

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Enfin. C'est terminé. Ma femme est de retour et ne peut s'enfuir et mon ennemi juré est enfermé également. Je vais commencer par le faire souffrir, le tuer serait trop rapide, trop facile. De noires pensées apparurent dans mon cerveau, comme pour me proposer des idées. Je me dirigeai vers ma salle de bain, plongeai mes mains dans ma réserve d'eau et m'en aspergeai le visage.

''Il ne devrait pas être le seul à recevoir les châtiments, Raphel. C'est Elle qui l'a suivi après tout'' me chuchota la voix qui a apparut dans ma tête depuis quelques temps déjà.

-Tais-toi. Je ne veux pas faire de mal à Amber, affirmai-je fermement, toutefois nerveux, comme à chaque fois que cette voix se montrait.

''Mais, elle t'a manqué de respect. Elle t'a poussé à... à tuer ton père.''

La voix prit un ton blasé et dramatique exagéré.

-Non. C'est toi. C'est toi qui m'a dit de le faire ! pleurnichai-je devant le miroir qui me retournai le même regard que toujours.

Un sourire.

''Je n'y suis pour rien, Raphel, je ne suis pas réel après tout, non ?'' me dit-elle d'un ton condescendant.

-Tu n'es pas réel ! tentai-je de me convaincre.

''Pourquoi tu continues à faire ce que je te dis alors ?''

Je relevai les yeux vers ma réflexion qui me souriait toujours.

-Vas t'en...

''Pardon ?''

-Vas t'en ! hurlai-je en frappant de mon poing la glace qui se cassa en millier de morceaux qui tombèrent sur le sol dans une pluie de cliquetis.

Il eut un silence qui me fit espérer pendant quelque seconde que la voix était enfin partie pour de bon. Je m'essuyai le visage avec une serviette qui pendait non loin et comptait partir. Lorsque mes pieds traversèrent le cadre de sortie, j'entendis de nouveau de petits bruits de verre venant derrière moi. Je savais déjà ce qui se passait. Le miroir se reconstituait pièce par pièce. Éclat par éclat, il se restituait en faisant léviter les morceaux jusqu'à ce qu'aucun dommage ne soit apparent sur la glace précédemment brisée.

''COMME ÉLU DE VARÀ, ESPRIT DES CONSTELLATIONS, TU TE DOIS D'OBÉIR AUX ORDRES !'' tonna la voix du miroir. ''Le maître désire que les prisonniers disparaissent, mais il accepte que son élu s'amuse un peu.''

-Je ne veux pas ! Je refuse, je ne veux plus être son élu !

''Cela ne fonctionne pas comme ça, Raphel. Tu ne peux reculer après avoir prêté allégeance à Varà. Fais ce qu'il demande et tout ira mieux. On ne voudrait pas que... que pauvre papa soit mort pour... rien, n'est-ce pas ?'' demanda la voix.

Varà ne me lâchera pas tant que mon travail ne sera pas terminé. J'ai promis de le servir, s'il acceptait de m'accorder une faveur. J'ai eu ce que je demandais, je suis devenu alpha, mais maintenant, je devais payer la facture. Le prix était de tuer les élus de la Déesse de la Lune. Mon cœur va se briser lorsque je devrai prendre la vie de ma femme, mais il se réjouira de prendre celle de mon cousin. Avec un demi sourire, je sortis de ma tente avec la détermination d'en finir, mais avant je devais rendre visite à ma pauvre femme.

''Elle mérite de recevoir de la souffrance aussi, Raphel. Fais-les souffrir tous les deux.'' me conseilla le murmure dans ma tête.

-Comment ? demandai-je, assoiffé d'idée macabre.

''Torture-les... dans la même pièce.'' susurra-t-elle dans mes pensées.

C'était une merveilleuse idée.


Je me tenais devant la tente où Amber y était enfermée. Quelque chose n'allait pas. Les poils sur mes bras se dressaient lorsque j'effleurais les pans de l'ouverture des doigts. La voix semblait avoir désertée et je craignais que si je lui demande de l'aide, qu'elle me prenne pour un trouillard. Ce que je ne suis pas. L'élu de Varà ne pouvait avoir peur. Varà est un esprit qui a été oublié avec le temps, ce qui n'a fait qu'empirer ses élans de colère. Cette divinité n'est nul autre que celle des constellations vivant avec celle de la lune. Il y a un conte qui dit qu'ils sont tombés amoureux l'un de l'autre, mais que Varà serait devenu jaloux de son amour, car celle-ci détenait un pouvoir plus grand que le sien. On dit qu'il a alors décidé de disparaître, mais c'était faux. Il n'est jamais parti. Il a attendu, c'est tout. La patience est une vertu. Quoique si proche de son but, maintenant il se montrait moins patient. Il compte sur moi pour que son plan fonctionne et la peur n'est pas une émotion appropriée à ressentir en tant qu'élu. Que pouvait-il y avoir de si dangereux de toute façon ? Aucun gnoll ne pourrait être dans cette pièce et puis, la majorité des clans gnolls sont mes alliés. Ma crainte fut remplacée par de la curiosité. Que pouvait-il bien y avoir dans cette tente de si dangereux ? J'écartai un des pans lentement avec mes doigts en veillant de ne faire aucun bruit. J'avançai un pied à l'intérieur et enfin, entrai complètement. Je regardai les alentours et rien ne semblait expliquer les frissons d'avertissements que m'envoyaient mes instincts. Mais mes instincts ne mentaient pas. Il y avait bien un danger. Et celui-ci possédait des iris argentées et de magnifiques canines blanches.

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