Elly, fille du temps

Chapitre 85: Pardonner

Sur le chemin, pas un mot ne se faisait entendre. Je suivais Taïron qui marchait d'un pas déterminé. J'avais une drôle de sensation dans le ventre. Un mélange entre la honte d'avoir agit ainsi et le stresse d'avoir à affronter le regard pesant de mes amis. Je réfléchissais sans cesse aux paroles que je pourrais prononcer une fois devant eux, mais rien ne voulait sortir.

"Je m'excuse d'avoir voulu me suicider " non. "Je suis désolée de n'avoir pensé qu'à ma gueule et de vous avoir laissé en plan"  non plus, trop direct et trop vulgaire. Et puis zut! Je dirais les premiers mots qui me passeront pas la tête, en espèrant qu'ils ne sortent pas de travers.

Nous marchions dans les rues quand enfin nous les apercevions, assis sur les pierres éparpillées de mon ancienne maison, autrement dit, des ruines. Ils s'arrêtèrent de discuter et nous regardèrent nous avancer petit à petit. Je sentais leur joie de me revoir, le soulagement, mais aussi qu'ils avaient besoins d'explications, ils étaient un peu fâchés.

Au fur et à mesure que nous nous rapprochions, je ralentissais notre allure, ou plutôt la mienne, Taïron commençait à me distancer. Mes pas qui n'étaient déjà pas très sûres durant le chemin, devinrent de plus en plus hésitants. Taïron se retourna ne sentant plus ma présence derrière lui, me rejoint et me prit la main.

-Ne t'inquiète pas, ils ne vont pas te faire de mal, ce sont toujours tes amis.

Plus facile à dire qu'à faire, tout de même, j'acquiesce et prends mon courage à deux mains. J'avance un peu plus sûre de moi.

Plus que cinq pas, quatre, trois, deux, un, ça y est je suis devant eux. Alice est heureuse de me revoir, elle a un sourire au coin de la bouche, Théana m'interrogait du regard, elle voulait des explications et Yukaï me regardait de ses yeux noirs, il était clairement fâché après moi. J'avais chaud, je ne savais pas quoi dire, je me contenta seulement de deux mots.

-Je...désolée...

Les larmes me montèrent aux yeux et roulèrent sur mes joues. Théana se leva et me prit dans ses bras. Les autres vinrent nous rejoindre, ce qui me fit le plus grand bien.