MADAM'S GARAGE. Chapitre 1.

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Bonjour ou bonsoir à toutes et à tous.


Voici mon deuxième récit. J'espère cette fois-ci avoir quelques commentaires. N'hésitez surtout pas. C'est motivant, et ça fait toujours plaisir.

A bientôt et bonne lecture.



MADAM'S GARAGE.


CHAPITRE 1



Un mercredi de Mai 2014.


Sonnerie de téléphone.


Je pose la clé à cliquet sur la servante, enlève mes gants, et me dirige vers le bureau pour répondre :


- Madam's Garage bonjour.

- ...

- Bonjour Madame Lebois.

- ...

- S'il n'y a pas de complications, vous pourrez venir chercher votre voiture ce soir.

- ...

- Ce sera prêt. Bonne journée Madame Lebois, à ce soir, au revoir.


Il ne me reste que les plaquettes et les disques de freins à changer sur sa 206.


Je m'appelle Audrey, 32 ans, 1m65, 52 kg, cheveux mi- longs châtains, yeux noisette. Je suis mécanicienne, et propriétaire du Madam's Garage à Mazères-Lezons à coté de Pau. J'ai racheté ce garage il y deux ans. Il était fermé depuis deux ans, son ancien propriétaire n'a pas été très honnête avec ses clients et avec le fisc. Mon père et mes deux frères m'ont aidé pour l'installation du matériel. Je suis assez contente de moi, j'ai une bonne clientèle qui est satisfaite de mon travail. Mon atelier ne désemplit pas. Les habitants du village eux aussi sont contents, ils n'y avaient plus qu'un garage au village. A la prochaine rentrée scolaire, j'envisage même de prendre un apprenti. Je préférerai une apprentie, ça collerait mieux au nom de mon garage, mais bon, les filles en mécanique, c'est assez rare.

Et puis je préfère les filles.


Et oui mesdames et messieurs, je suis lesbienne et fière de l'être. Non, ce n'est pas écrit sur mon front, mais je n'élude pas la question si le sujet est abordé. Ma famille est au courant depuis que j'ai assumé d'être ainsi, c'est à dire depuis l'année de mes 16 ans. Réponse de mes frères quand je leur ai annoncé mon homosexualité :


- Ah bon, tu aimes les filles ? Ça tombe bien, nous aussi. De toute façon, nous ne sommes pas assez de frères et sœurs pour faire une équipe de foot, alors un beau-frère ou une belle-sœur, l'important, c'est que tu sois heureuse.


Je les adore mes frères, je ne pourrais pas vivre sans eux.


Pardon ? C'est quoi sous la bâche au fond du garage ? Vous êtes bien curieux. Venez, ce n'est pas un secret. Je suis célibataire, alors le week-end, je restaure une Alfa-Roméo 1750 GT Véloce de 1972. Ah la mélodie du double-arbre... Elle est presque terminée. Sous l'autre bâche ?C'est mon deuxième jouet, presque terminée aussi, une Yamaha XJ 750 Séca de 1982, mon année de naissance. Il n'y en a eu que 300 en France, alors pour trouver certaines pièces, c'est parfois un peu difficile.


J'ai toujours été passionnée par tout ce qui roule. A 17 ans, j'ai eu mon C.A.P. de mécanique générale option "automobile". Pendant mon apprentissage, j'achetais des mobylettes et des motos 50 cc en panne, je les réparais et les revendais. Quand j'ai passé mon B.E.P., puis quand j'ai été embauchée au garage Duclair à Morlaàs, j'ai continué. Voitures, motos, du moment que je pouvais mettre de l'argent de côté pour ouvrir mon propre garage. Et j'ai réussi. Que demander de plus ? Si, une compagne, parce que depuis que Vanessa m'a quittée il y a un peu plus de deux ans pour aller vivre "son rêve américain", je n'ai eu que des histoires de 3 semaines maximum.


Je viens de terminer la voiture de Madame Lebois quand un scooter entre dans la cour du garage. Quand elle enlève son casque, je suis subjuguée par la beauté de la jeune métisse qui se présente à moi.


- Bonjour Madame.

- Bonjour Mademoiselle.

- Je voudrais voir le patron s'il vous plait.

- Ici, c'est une patronne, et elle est devant vous.

- Oh pardon.

- Ce n'est rien, j'ail'habitude.

- Alors voilà, je m'appelle Mélodie Laurent, j'ai 15 ans, je voudrais passer un C.A.P.de mécanique, mais aucun patron ne veut donner sa chance à une fille, métisse qui plus est.


Alors là, j'hallucine!!! Moi qui voulait au moins prendre un apprenti, c'est une apprentie qui se présente ! Mon vœu est exaucé. Je dois avoir une vaine de c... Ouais, pour ça Audrey, il faudrait que tu sois en couple...


Devant mon air un peu ahuri, son visage s'attriste.


- Excusez-moi, quand vous m'avez dit que vous étiez la patronne, j'ai eu une lueur d'espoir. Désolée, je vous souhaite une bonne fin de journée. Au revoir.

- NON, attends !


Elle se retourne.


- Allons dans mon bureau pour en discuter.


Je lui désigne une chaise et m'installe de mon côté du bureau.


- Alors tu veux vraiment être mécanicienne ? Pardon, je peux te tutoyer ?

- Oui, bien sûr. Oui, je veux vraiment être mécanicienne. C'était le métier de mon père.Il est décédé il y a 4 ans d'une rupture d'anévrisme.


Elle s'arrête un instant, les larmes aux yeux, puis reprend :


- J'aimais le regarder travailler, il m'a appris beaucoup. Quand il nous a quittées, j'ai décidé de faire ce métier. C'est ma façon à moi de rester proche de lui.


Je suis émue. Et soudain, j'ai un flash :


- Tu es la fille de Pascal, qui travaillait chez Renault ???


Elle me regarde avec des yeux ronds :


- Vous le connaissiez ?


- Il était en deuxième année quand j'ai commencé mon apprentissage. Il a toujours été adorable avec moi, le premier qui m'ait acceptée en tant que mécanicienne. J'ai été très triste quand j'ai appris son décès. J'étais en vacances à l'étranger, je ne l'ai appris qu'à mon retour, et les obsèques étaient déjà passées.

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