MADAM'S GARAGE. Chapitre 14.

540 21 0
                                    


CHAPITRE 14 :



J'accompagne les filles à l'appartement. Nous allons voir Lysiane. Elle dort, paisiblement. Je ne suis qu'à moitié rassurée. J'essaie de réconforter les filles, mais elles ne sont pas dupes, ma voix trahit mon inquiétude. Alors je décide de rester pour la nuit. Je dormirai sur le fauteuil de la chambre. Mélodie me prend dans ses bras. Je tends un bras vers Mylène pour qu'elle se joigne à nous. Elle aussi a bien besoin de réconfort :


- Merci Audrey Je n'aurais pas dormi tranquille. Et à cette heure-ci, je ne vais pas appeler Papy et Mamie ou tonton Éric.

- Non, tu les appelleras demain. Allez-vous coucher les filles, je vais veiller sur votre Maman.


Elles vont se coucher, et je m'installe sur le fauteuil que j'ai rapproché du lit. J'ai un peu de mal à m'endormir. Je me repasse le film des récents événements : un superbe dîner d'anniversaire avec ma famille au complet dans le magnifique restaurant de la femme que je rêve de conquérir, l'arrestation de Martin Mottet, pardon, Félix Ma... Marchand. Même son nom, vrai ou d'emprunt, ne me plait pas. Le malaise de Lysiane. La vision de cette femme qui me fait fondre, inerte sur le sol, j'ai cru que mon cœur allait s'arrêter de battre. J'ai essayé d'être forte et de ne pas laisser transparaitre mon angoisse, mais je n'ai pas réussi à le cacher à tout le monde. D'abord Mélodie, ma mère, mes frères...


Le sommeil finit par me gagner. Je me réveille en sursaut vers 4h30 du matin. Où suis-je ? Ah oui, la chambre de Lysiane, son malaise, je veille sur elle. J'entends des pleurs dans une des autres chambres. Je vais voir, et trouve Mylène en pleurs, dans son sommeil. La voir comme ça m'attriste. Je m'approche, pose une main sur son épaule et un baiser sur son front. Sans ouvrir les yeux, elle se tourne et me prend dans ses bras :


- Maman, ne nous laisse pas.


Je ne sais pas quoi dire, prise de court. J'essaie de répondre ce qu'aurait pu dire Lysiane :


- Ne t'inquiète pas, je ne vous laisserai jamais.


Elle se redresse, me regarde étonnée :


- Où est Maman ?

- Elle dort, ne t'inquiètes pas.

- Pourquoi vous êtes dans ma chambre ?

- Je t'ai entendu pleurer, tu as dû faire un cauchemar.

- J'ai rêvé que Maman s'en allait, avec Martin, et sans nous en plus...

- Martin, tu ne le reverras plus, c'est fini pour lui, il va rester longtemps en prison. Et ta Maman ne vous laissera jamais. Ne doutes jamais de ça. Tu veux la voir ?

- Oui.


Elle met ses bras autour de mon cou, les jambes autour de ma taille, et je la porte jusqu'à la chambre de Lysiane. Elle regarde sa mère qui dort toujours, détendue. Je m'assoie dans le fauteuil, toujours avec Mylène dans mes bras. Elle s'endort, apaisée. Finalement, moi aussi.


Vers 9h30, je me réveille, doucement, sans bouger pour ne pas réveiller Mylène. Je sens un regard sur moi. Lysiane est réveillée et nous regarde. Ses yeux posent trop de questions à la fois. Je réveille Mylène, doucement, en chuchotant :


- Mylène. Mylène. Regarde.

- Maman !


Elle se lève d'un bond et se jette dans les bras de sa mère.


- Maman, tu nous as fait peur...

- Je sais ma puce...

- Ça va mieux ?

- Oui, ça va mieux.

- Je vais chercher Mélodie.

- D'accord, mais réveilles la en douceur, d'accord ?

- Oui Maman.


Puis elle se tourne vers moi :


- Vous êtes restée pour moi ?


Je m'approche :


- Pour vous et pour les petites.


Elle me prend la main :


- Merci. Merci mille fois. Ça me touche beaucoup.

- Je veux que vous sachiez que je serais toujours là, quoi qu'il arrive, et à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

- Je ne veux pas vous déranger.

- Vous ne me dérangerez jamais Lysiane, jamais.


Elle détourne les yeux vers la porte, Mélodie nous regarde, un sourire attendri sur les lèvres, tenant sa sœur devant elle.

Rompant ce contact qui m'a électrisé, Lysiane tend la main vers ses filles. Je les laisse seules un moment :


- Je vais préparer le petit-déjeuner.


Elle allait protester, mais je la coupe d'un signe de la main. Au passage, Mélodie me prend dans ses bras, et me fait un gros bisou sur la joue :


- Merci Audrey.


Je lui fais aussi un gros bisou sur le front, et me dirige vers la cuisine. Mais arrivée là, je n'ose pas fouiller, alors je vais chercher Mélodie.

Elle m'accompagne à la cuisine, et me montre tout ce dont j'ai besoin pour préparer un bon petit-déjeuner pour Lysiane et ses filles. J'ai préparé des tartines de pain grillé, beurre, confiture, et trois chocolats que j'ai fait velouter. J'ai pris un café. Alors que je m'approche de la chambre avec le plateau, j'entends Mélodie :


- Mmmm, ça sent super bon !!!

- Madame et Mesdemoiselles sont servies.


Lysiane :


- Il y avait longtemps que je n'avais pas goûté un si bon chocolat.



Je n'ai pas le temps de répondre, on sonne à la porte.

MADAM'S GARAGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant