MADAM'S GARAGE. Chapitre 7.

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CHAPITRE 7 :


Audrey :



Donc ce week-end, ma carte bleue a chauffé grave. J'ai même fait l'effort d'acheter trois jupes et une robe. Et ça, je peux vous dire que c'est un exploit. Même mes dessous ordinaires ont fait place à dessous-vêtements beaucoup plus affriolants. Depuis plusieurs années, je n'ai pas trop envie de plaire. Jusqu'à présent, aucune femme n'avait éveillé cette envie en moi. Mais pour Lysiane, c'est différent.


Le week-end suivant, je l'invite à dîner le dimanche soir. Elle accepte. Je suis aux anges. J'ai réservé une table à « La Goulue », un petit restaurant très sympa à côté du château de Pau. Le fameux château du Roi Henri IV. Pour l'occasion, j'ai fait honneur à mes nouvelles résolutions vestimentaires : dessous en dentelle blanche et bleu ciel, chemisier blanc, jupe droite bleu ciel, escarpins blancs à petits talons, queue de cheval, maquillage fin. J'ai l'impression de voir une autre personne dans le miroir. Waouh, quel changement.

J'arrive devant son restaurant à 20h00. Elle habite au-dessus. Je sonne à l'entrée privée. Mélodie vient m'ouvrir :


- Waouh Audrey ! La classe !

- Bonsoir Mélodie, ça va ?

- Oui et toi ? Tu viens chercher maman ?


A ce moment, la petite sœur de Mélodie arrive :


- Bonsoir Madame. Et elle me tend la main.

- Bonsoir, Mylène, c'est ça ? Moi c'est Audrey.

- Depuis juin, Mélodie ne parle que de vous et de mécanique.


Je me tourne vers mon apprentie :


- Ah oui, quand même !


Puis je m'approche de son oreille :


- (En chuchotant) Et tu leur as parlé de Fabien ?


Elle rougit, met un doigt sur sa bouche :


- Chut !!!


Lysiane arrive. Mon cœur s'est arrêté de battre. Elle porte une robe à une seule bretelle, bas coupé en biais, vert pastel à motifs vert foncé, cheveux tenus seulement par un serre-tête. Elle est sublime...


- Bonsoir Audrey.


Je me reprends :


- Bonsoir Lysiane. Vous êtes magnifique.

- Merci, vous aussi.


Elle me fait la bise. Oh ce parfum ! Je suis à deux doigts de lui sauter dessus. NON Audrey, retiens-toi, ses filles sont là.

Mélodie nous regarde d'un drôle d'air quand nous partons.

Dans la rue, je précède Lysiane et lui ouvre la porte de mon Audi A3. Sa façon de monter en voiture est extrêmement sexy : elle s'assoit les jambes à l'extérieur, serrées, puis en les gardant serrées, elle pivote sur le siège pour s'installer, et conserve les jambes serrées en biais. C'est d'une élégance qui ne se voit plus beaucoup. J'adore !!! Ce n'est pas dans mes habitudes, mais j'éprouve une grande fierté d'avoir une femme aussi belle et aussi élégante à mes côtés.

Nous arrivons près du restaurant. Nos talons résonnent dans la rue piétonne où se trouve« La Goulue ». Nous ne passons pas inaperçues. Nous entrons dans le restaurant et le serveur nous conduit à notre table. Plusieurs regards masculins nous ont détaillées, surtout Lysiane, et avec envie. Le regard de leurs compagnes les rappelle à l'ordre. Nous en avons bien ri.

Nous avons parlé un peu de tout, d'elle, de moi, sans préciser pour le moment que je préfère les femmes, et à plus forte raison que je suis énormément attirée par elle. Puis elle change complètement de sujet :


- Je voudrais votre avis sur une chose.

- Je vous écoute.

- C'est un peu délicat. J'ai rencontré quelqu'un il y a peu. Le problème est par rapport à Mélodie et Mylène. J'ai peur qu'elles ne l'acceptent pas. Je n'ai eu personne dans ma vie depuis le décès de Pascal. J'ai peur qu'elles le prennent mal, qu'elles n'acceptent pas que quelqu'un prenne la place de leur père.


Mon cœur à raté un battement. Pourvu que cette personne dont elle parle soit une certaine brune qui s'appellerait Audrey, et la dévore des yeux à ce moment précis... Mais bon, une chance sur deux, c'est peu et c'est beaucoup à la fois.


- C'est sûr, c'est toujours un peu compliqué comme situation.

- Je ne sais pas trop comment leur annoncer. Ça fait quand même plus de quatre ans. Je me suis entièrement consacrée à mes filles et à mon restaurant.

- Vous avez déjà abordé le sujet avec elles ?

- Pas vraiment. J'ai tellement peur de les décevoir. J'ai eu plusieurs occasions, mais j'ai toujours refusé. En plus, je ne me sentais pas prête.

- Et les parents de Pascal, vous en avez parlé avec eux aussi ?

- Ils m'ont dit que si je voulais refaire ma vie, ils comprendraient et me soutiendraient. Ils comptent beaucoup pour moi et pour les filles.

- Pour vos beaux-parents, je ne les connais pas, mais si vous voulez, je peux en parler avec Mélodie.

- Ça ne vous ennuie pas ?

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