MADAM'S GARAGE. Chapitre 39.

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  CHAPITRE 39.



Lysiane.


Quel bonheur de voir une telle joie et une telle émotion dans les yeux de la femme que j'aime. A cela s'ajoute la joie de recevoir mon frère et sa petite famille. Et que dire de son acceptation de notre amour ? Nous en avons parlé quand je l'ai appelé pour les inviter, et malgré sa surprise, il m'a assurée de son soutien. Ce qu'il m'a confirmé ce soir. C'est donc le cœur léger que j'ai fait mon petit « discours d'ouverture ». Pour le premier cadeau que j'ai offert à Audrey, outre la symbolique de la clé de mon cœur, je voulais prouver à toutes les personnes présentes, mais surtout à ma chérie, que j'étais enfin prête à assumer pleinement notre amour, prête à vivre ensemble, comme elle le désire depuis notre premier baiser, et comme l'attendent aussi mes deux petites puces. Audrey est tellement maternelle avec elles. J'ai entendu mon frère lui dire que c'était très important pour moi. Ce n'est rien de le dire.

Avec Bruno, nous avons cuisiné toute la journée, et Cédric, Jessica et Julia, les extras que j'ai embauchés, font le service, très efficaces, comme d'habitude quand j'ai besoin d'eux.

Les conversations vont bon train, nos familles font connaissance.

Je vois mes beaux-parents en grande discussion avec mes nouveaux beaux-parents. Ils ont l'air de bien s'entendre, et j'en suis heureuse. Quand j'arrive près d'eux, j'entends Edwige dire à Hélène :

- Au fait Hélène, Audrey m'a dit que nous avions un point commun.
- Ah oui ? Lequel ?
- Vous lui auriez dit que si elle faisait souffrir Lysiane, vous lui feriez passer un mauvais quart d'heure ?
- Effectivement, je lui ai dit ça.
- A quelques mots près, je lui ai dit la même chose.

Elles éclatent de rire en trinquant à leur accord. Je souris, les remercie en passant pour leur soutient, puis vais en cuisine pour un dernier contrôle, et donner des instructions pour le service.

Quand j'en ressors, je vois ma chérie adossée à un mur, d'où elle regarde cette assemblée, réunie pour elle. Elle affiche un sourire béat, son verre à la main, son autre main fermée sur son cœur. Je m'approche doucement, la prends par la taille, et en regardant mieux, je vois qu'elle tient quelque chose dans sa main fermée : les deux clés. Voir à quel point ce cadeau l'a touchée, je n'ose pas imaginer son émotion au prochain cadeau. Je l'embrasse dans le cou, elle frissonne.


- Ça va ma chérie ?
- Oh oui mon amour. Tu m'a fait de magnifiques cadeaux. D'abord, d'avoir réuni une partie de ta famille, la mienne, mes amis... Ces clés, et surtout ce qu'elles représentent...

Elle a les larmes aux yeux, me serre dans ses bras, puis m'embrasse langoureusement, amoureusement.

Nous étions tellement dans notre bulle que nous ne nous sommes pas rendues compte que les conversations s'étaient arrêtées, et que tout le monde nous regardait. C'est la voix de Bruno qui nous a fait réagir, et surtout rougir :


- Un toast pour les amoureuses !


Tout le monde a levé son verre :


- Aux amoureuses !!!


Ces deux mots dis, à l'unisson par nos familles et nos amis ont réchauffés nos cœurs.

Nous finissons les apéritifs. Tout le monde a été raisonnable, et s'en est tenu à un seul verre. Nous passons donc à table.

Les accras de morue, de crabe et de crevette ont fait fureur. Heureusement que j'en ai prévu plus que la normale. Le colombo de poulet a aussi eu son petit succès. J'avais aussi prévu des crabes farcis pour ne pas avoir qu'un seul plat à proposer. Et ils ont été appréciés autant que le reste.

Pour le repas, j'ai disposé les tables en U, un peu comme pour certains repas de mariage, et bien sûr, nous sommes au milieu. J'ai laissé libre la disposition des invités. Mes quatre beaux-parents se sont mis en suivant. Victor et André parlent voitures anciennes, Edwige et Hélène parlent cuisine, notamment de la sole meunière que ma chérie leur a préparé le week-end dernier, mon frère et ceux d'Audrey ont l'air de bien s'entendre. Fabrice leur explique ce qui est arrivé à Félix depuis son arrestation. Rémy et Véronique m'ont félicité pour la préparation de cette fête, et ont aussi voulu en savoir plus sur moi, les filles, comment nous envisagions l'avenir toutes les quatre. J'avoue que pour le moment, nous n'en avons pas vraiment parlé. A part le fait que nous soyons toutes les deux propriétaires de notre propre appartement, et que le sien soit trop petit pour y vivre à quatre, nous avons convenu que mon appartement serait la meilleure solution. Audrey ajoute :


- Et pour Mélodie et Mylène, c'est mieux. Je ne veux pas leur imposer un déménagement en plus. M'accepter comme deuxième maman est déjà un changement assez important comme ça.


Quand je dis qu'elle est merveilleuse avec mes filles, je pèse mes mots. Véronique lui demande alors :


- Du coup, ton appartement, tu vas en faire quoi ? Tu vas le vendre ?
- Non. J'ai déjà réfléchi à la question.


Elle boit un peu de vin, me regarde, me fait un clin d'œil et reprend :


- Je voulais t'en faire la surprise, mais puisque le sujet est abordé, ma décision devrait te plaire.


Mes quatre beaux-parents, qui visiblement ont entendu la conversation, attendent les explications d'Audrey. Elle continue :


- Dans moins de trois ans, Mélodie sera majeure. Je le mets en location en attendant, et dès qu'elle est prête, elle en dispose aussi longtemps qu'elle le veut. A moins que mon appartement ne lui plaise pas.


Je la regarde ébahie. Elle a déjà tout calculé ! J'en connais une qui va sauter de joie. Même Rémy et Véronique en restent bouche bée. Je savais qu'elle adorait mes filles, et surtout Mélodie puisqu'elles travaillent ensemble, mais je ne pensais pas à ce point. Tout comme moi, mes beaux-parents sont émus. Devant notre silence, Audrey s'inquiète :


- Quoi ? Mon idée ne vous plaît pas ?
- Si, au contraire ma chérie.


Je lui prends la main, y dépose un baiser.


- Tu es incroyable... Je t'aime...


Je réalise alors que son appartement, je ne l'ai pas encore vu.


- Et au fait, il est où cet appartement ?


Elle ouvre de grands yeux :


- C'est vrai que tu n'es jamais venue chez moi ! C'est le rez-de-chaussée d'une petite copropriété à Mazères-Lezons. J'ai un F3, et au dessus, c'est un F4. C'est vers le stade. Dans la rue qui est en face des deux seuls HLM de Mazères. Pour le moment, en face, ce sont des champs. On pourrait y aller demain, si tu veux.
- Avec plaisir ma chérie. C'est vrai, tu connais déjà chez nous, et je ne connais pas ton chez toi.
- Alors il faut réparer cette erreur le plus tôt possible...


Et elle m'embrasse, avec toujours autant d'amour.

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