MADAM'S GARAGE. Chapitre 11.

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CHAPITRE 11.



Mélodie :


Audrey a invité ma mèr eau restaurant. Je ne l'ai jamais vue habillée comme ça. En même temps, je la vois toujours au garage. J'espère que je me trompe, mais j'ai l'impression qu'elle veut plaire à ma mère. J'ai beau savoir Audrey lesbienne, je ne vois pas ma mère avec une femme. Ni avec un autre homme que mon père d'ailleurs. Quand elles sont parties, la façon qu'a eu Audrey de regarder ma mère m'a un peu... choquée n'est pas vraiment le mot, mais gênée, voire dérangée. J'adore Audrey, mais je ne crois pas que j'accepterai de voir ma mère et elle ensembles.


Le lundi matin, au garage, j'ai demandé à Audrey si elle avait dragué ma mère. Elle m'a assuré que non. Je m'en suis voulu de lui avoir posé cette question, qui en fait ne me regardait pas. Après tout, elles sont majeures. D'autant qu'en fait, depuis quelques temps, c'est un homme qui drague Maman. Et je n'ai rien vu. Ah bravo Mélodie !Tu vois que ta patronne a un faible pour ta mère, et tu ne vois pas qu'un mec lui tourne autour ! Audrey m'en a parlé, elle a été super. Je vais essayer de faire un effort. Et il faut que j'en parle avec Mylène.


Le temps a passé un peu, nous avons fini par accepter, à contre cœur, ce Martin Mottet. Oh,rien n'est encore officiel entre Maman et lui, mais il est de plus en plus présent au restaurant, et même à la maison. Il se montre gentil, mais je le trouve faux. Comme si Mylène et moi le gênions. Je rumine mon refus d'accepter cet homme dans la vie de ma mère, dans notre vie à toutes les trois. Et Mylène pense comme moi. Plus je pense à cette éventualité, et plus j'en viens à me dire que du coup, je préfèrerais voir Maman et Audrey ensembles. Je l'apprécie de plus en plus. J'aime vraiment travailler avec elle. Elle est patiente, présente en toutes circonstances, même quand j'ai craqué en démontant un démarreur qui ne voulait pas sortir. Elle a bien vu que ce n'était pas à cause du travail. Elle commence à bien me connaître. Ce jour-là, j'ai compris que je voulais de plus en plus qu'elle soit ma deuxième Maman. Je lui ai fait avouer ce dont je me doutais : elle est bien amoureuse de Maman. Je me suis surprise à être heureuse de cette confirmation. Maintenant, mon objectif, avec Mylène, est de faire dégager ce Martin Mottet. Nous avons réfléchi à plusieurs possibilités, mais aucune n'est vraiment acceptable, surtout une un peu trop expéditive que nous avons imaginé avec Mylène. Audrey m'a fait promettre de ne rien tenter tant qu'elle n'en aura pas parlé avec ses frères. Je tiendrai ma promesse.


Ce samedi, elle va fêter l'anniversaire de son frère Christophe au restaurant de Maman avec toute sa famille. J'ai déjà vu son frère en allant avec elle chercher des pièces à son magasin. Il a l'air sympa. Avec Mylène, nous allons faire le service. Nous avons préparé une très belle table. Je reconnais que j'ai voulu impressionner Audrey. Je suis fière de ce que nous avons préparé avec ma sœur. Maman nous a félicitées. Plus l'heure approche, plus je suis nerveuse. Mylène et moi avons mis une robe antillaise, comme Maman.


Ça y est, tout le monde est là. Nous attendons de servir les apéritifs pour nous montrer. Quand nous arrivons avec les plateaux, nous sentons quatorze paires d'yeux sur nous. Nous posons les plateaux, et là, mon cœur a bondi dans ma poitrine, j'ai senti les larmes d'émotion monter : tout le monde nous a applaudies. Audrey s'est levée, nous a prises toutes les deux dans ses bras, nous a fait un gros bisou, puis nous a présentées à toute sa famille, sans oublier de nous féliciter pour la beauté de la table que nous avons préparée. Chaque membre de cette merveilleuse famille a tenu à nous remercier et nous féliciter. Mylène et moi étions très émues. Je crois même que ma sœur à bien plu à Franck, le fils de Raphaël. Je suis plus déterminée que jamais à ce que Maman et Audrey se rapprochent et finissent ensembles. Martin, tes heures auprès de ma mère sont comptées.



Lysiane.


Je ne sais pas trop ce qu'il se passe avec mes filles, mais je les sens différentes. Je commence seulement à faire le rapprochement entre leur changement et mon rapprochement avec Martin. J'ai d'abord mis ça sur le compte de l'adolescence, du changement de milieu scolaire pour Mélodie, peut-être même qu'elle a rencontré un garçon. Je ne sais pas trop comment aborder le sujet, mais il va falloir que j'y pense sérieusement.


Martin est gentil, prévenant, je crois que je lui plais bien. Je commence à l'apprécier de plus en plus. Il m'a dit être dans les affaires. La seule chose qui me dérange un peu avec lui, c'est qu'il reste plutôt évasif à ce sujet. Je verrai bien, de toute façon, je suis devenue un peu « difficile à apprivoiser ».


Ce samedi, Audrey a réservé une table pour 14 personnes pour l'anniversaire de son frère. Je suis flattée qu'elle ait choisi mon restaurant pour cet événement. En plus, j'ai vraiment apprécié cette soirée où elle m'a invitée au restaurant. Elle est d'une compagnie très agréable. Depuis que Mélodie travaille avec elle, je la sens revivre.

Pour le service de ce repas, Mélodie et Mylène ont voulu tout préparer et faire le service. Je suis très fière de ce qu'elles ont préparé. La table est magnifique.


A 20h00, Audrey et sa famille arrivent. Après les présentations qu'elle a absolument tenu à faire, je les installe. Je vois que tout le monde apprécie la décoration de la table. Les filles commencent le service par l'apéritif. Je suis surprise d'entendre cette assemblée applaudir. Je vais voir ce qu'il se passe, et je me rends compte que ces applaudissements sont destinés à mes deux puces. Je suis tout aussi émue qu'elles. Quand Audrey les prend toutes les deux dans ses bras, je croise son regard. Je suis troublée par l'intensité de ce que je lis dans ses yeux. Les miens la remercie pour mes petites puces, mais les siens disent autre chose. Étrange sensation.



Audrey :


Pendant que Mélodie et Mylène sont dans mes bras, Martin (Ah, il est là lui !) me regarde d'une façon qui me déplait fortement. Je détourne le regard, et croise celui de Lysiane. Elle est émue, me sourit. Qu'elle est belle. Elle prend soudain un air surpris et détourne les yeux. Je crois que l'intensité de mon regard l'a déstabilisée.


Je présente les filles à ma famille, et tout le monde tient à les remercier et les féliciter pour la table qui ravit tout le monde. Elles nous remercient chaleureusement, puis prennent les commandes des entrées et plats. Mon frère Raphaël prend alors la parole :


- Bon, tu nous expliques pourquoi tu n'es toujours pas accompagnée ?


Comme toute la famille est au courant pour mon homosexualité, c'est tout naturellement que j'explique la situation, non sans surveiller que Lysiane ne soit pas dans les parages. A un moment, mon frère Christophe me demande qui est le type qui est assis à l'autre bout de la salle, et qui de plus, regarde souvent dans notre direction.


- Justement, c'est le fameux Martin Mottet.

- Effectivement, il ne m'inspire pas confiance.


Je vois Raphaël réfléchir en le regardant.


- Sa tête me dit quelque chose, je l'ai déjà vu quelque part.


Soudain, ses yeux s'agrandissent et il attrape son téléphone.


- Allo Fabrice ?

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