Riren - Caïd

Chapitre 5 : "Isolement"

Les gardiens traînèrent un Eren abruti par les coups de matraques jusqu'au couloir souterrain menant aux cellules d'isolement. Il y avait cinq cellules alignées, chacune fermée par une porte blindée contrairement aux cellules normales qui étaient fermées par des portes à barreaux coulissantes. Il n'y avait qu'une petite ouverture au niveau du sol pour permettre le passage de la nourriture. Hanness s'arrêta devant la première cellule.

« Normalement on doit mettre un prisonnier par cellule d'isolement, mais les quatre autres sont en complète rénovation. Comme les cas d'isolement sont très rares en temps normal, on n'a gardé qu'une seule cellule fonctionnelle en attendant que les autres soient rénovées. Alors navré pour toi mais tu vas devoir partager ta cellule pour cette fois-ci. »

Eren ne comprit pas tout de suite ce que ça voulait dire. Mais lorsque la porte s'ouvrit et qu'Hanness le poussa pour le faire entrer, il croisa immédiatement le regard de son nouveau codétenu, qui se tenait debout, adossé contre le mur. Et merde... cette fois c'est sûr je vais y passer, songea Eren. Pourtant lorsque son nouveau codétenu leva les yeux et le reconnut, il parut plutôt heureux de le voir.

« Hé Livaï ! Appela Hanness en rigolant. T'as un nouveau copain ! Tu peux jouer avec, mais tâche de ne pas trop l'abîmer jusqu'à demain, c'est d'accord ? »

Il fit un geste pour fermer la porte mais Eren l'intercepta :

« Hé attendez ! Y a qu'un seul lit, comment on va faire pour dormir ? »

Hanness regarda les deux gardiens qui l'accompagnaient et se mit à sourire :

« Vous n'aurez qu'à partager le lit. Ça tombe bien il fait plutôt frais dans ces cellules, vous n'aurez qu'à vous réchauffer mutuellement. »

Il referma la porte et bien qu'Eren ne put pas entendre les bruits extérieurs, il fut persuadé d'avoir entendu le gardien en chef et ses subordonnés éclater de rire. Il devenait vraiment paranoïaque ici... Il se retourna et constata que Livaï, qui était resté silencieux tout ce temps, n'avait pas bougé d'un poil et le regardait en silence. Cette atmosphère était trop glaçante pour Eren, qui résolut alors d'engager la conversation.

« Euh salut Livaï, qu'est-ce que tu fais là ? »

« Tch, à ton avis gamin ? Je tricote. Et toi ? »

« Je viens te tenir la pelote. »

« Toujours aussi provocant, toi. Je voulais dire, pourquoi est-ce que t'es ici ?

« Je me suis battu et j'ai voulu frapper les gardiens. Et toi ? »

« Hum. Je me suis battu aussi. »

« Mens pas, Livaï. Je suis allé voir ta bande et Hanji m'a tout balancé. Elle m'a même balancé d'autres trucs, que j'avais pas forcément envie de savoir. »

En une fraction de seconde, Livaï devint livide. Eren crut qu'il allait faire une crise cardiaque. Il s'assit sur le lit et Eren s'assit à côté de lui.

« Et... je peux savoir ce qu'elle t'a dit exactement ? » demanda Livaï.

« Par exemple, que je suis sous ta protection et que tu m'aimes bien. Elle a même été jusqu'à me dire qu'elle pourrait nous arranger le coup tous les deux... »

Livaï blêmit encore plus. Eren ne pensait même pas que c'était possible. Mais très vite, le caporal reprit contenance.

« Si tu as discuté avec Hanji, tu t'es sans doute rendu compte qu'elle est complètement folle. Il lui en faut pas beaucoup pour s'exciter. »