Riren - Caïd

Chapitre 19 : Liberté ?

L'hélicoptère s'envolait vers la liberté... Depuis déjà deux bonnes heures. Les évadés discutaient allègrement sur les bancs de transport du CH-46, hélicoptère d'ordinaire destiné au transport de troupes armées. Livaï s'avança dans la cabine de pilotage où Hanji était aux commandes, en train de siffloter "Born in the U.S.A".

"Dis-moi, on se traîne un peu non ?"

"Mais ! s'insurgea Hanji. C'est un CH-46, pas un Apache ou un Tigre ! Forcément qu'on se traîne, mais ils avaient rien de mieux !"

"Ok, ok... je m'y connais pas en hélicos, du calme."

"Je sais, c'est pour ça que toi tu poses ton cul à l'arrière, tu fais des bébés avec Eren, et tu me laisses piloter ! Allez !"

"Calme tes ardeurs." grogna-t-il en lui mettant une claque derrière la tête, avant de retourner s'assoir avec Eren et les autres. Eren qui commençait à s'impatienter et à taper du pied.

"Alors ? On est arrivés ?"

"Pas encore."

"Mais pourquoi on se traîne ?"

"Parce que..."

Il fut interrompu par la voix de crécelle d'Hanji qui l'appelait.

"Livaïïïï ? Tu peux venir s'il te plaît ? TOUT DE SUITE !!!"

Surpris, il laissa Eren en plan pour revenir dans le compartiment de pilotage.

"Oi, pourquoi tu gueules ?"

"On a un tout petit problème de rien du tout..."

"Lequel ? T'es à court de carburant ? Me dis pas ça putain, t'étais sensée avoir fait le plein et on est au milieu de l'oc..."

"Mais non putain, regarde DEVANT !"

Devant eux, se profilaient trois hélicoptères de combat. Et selon toute probabilité, ils n'étaient pas là en visite de courtoisie. Ils étaient là pour eux, aucun doute.

"Ok, t'as trois secondes pour me dire ce qui a foiré dans ton plan."

"Mhhhhhh... j'ai peut-être une explication."

"Je t'écoute."

"Quand j'avais enfermé Erwin et les autres, je m'étais dit qu'ils resteraient en cellule jusqu'au lendemain quand l'armée débarquerait parce qu'ils n'ont pas eu de nouvelles... Maiiiiis il est possible qu'il avait un portable de secours sur lui..."

"QUOI ??? Tu l'as même pas fouillé ? Mais comment t'as pu être aussi débile ??"

"Wow, doucement ! Je pouvais pas penser à tout !"

"Mais ça c'était quand même la base !!"

"Oi, c'est toi le cerveau du groupe en temps normal ! C'est déjà bien qu'on soit sortis de taule non ?"

"Mais ça servira à rien si on y retourne, pauvre conne !!"

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et se précipita à l'arrière.

"Bougez-vous le cul, c'est la guerre !"

Des visages pleins d'incompréhension se tournèrent vers lui. Auruo se leva.

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"

"Il se passe que cette chère Hanji n'a pas fouillé Erwin avant de l'enfermer et que maintenant on a l'armée au cul ! Alors on se bouge, allez ! En toute logique, il y a des armes sous vos fesses."

Ils se levèrent et soulevèrent le couvercle du premier banc; en effet, il y avait plusieurs mitraillettes et des munitions. De l'autre côté de l'appareil, sous le deuxième banc, un bazooka avec quatre munitions.

"Bon.... le seul moyen de sortir de là est de passer en force jusqu'aux côtes qui délimitent la frontière de cet état. Il y aura probablement plusieurs hommes entraînés au tir à longue portée à bord de chaque hélicoptère. Comme on ne coopérera pas, ils tenteront de nous éliminer. On va devoir les tuer avant."

Armin s'avança.

"Et pourquoi on ne tenterait pas de simplement les semer ?"

"Parce que leurs hélicos sont conçus pour la vitesse, et le nôtre pour le simple transport de troupes... on ne pourra pas les semer. Et si on se laisse capturer, on sera placés sous haute surveillance une fois retournés en prison, et là il deviendra impossible de s'échapper. Et pour ceux d'entre vous qui n'étaient pas condamnés à perpétuité, vous le serez. On va donc devoir les tuer pour s'en sortir, on n'a plus le choix. Malheureusement vous savez tous ce que ça veut dire. Si on en tue ne serait-ce qu'un seul et qu'on est arrêtés, ou même retrouvés plus tard, on risque la peine de mort. Tous. Vous en êtes conscients ?"

Ils hochèrent la tête en silence. Eren se leva.

"Livaï... j'ai pas de sang sur les mains contrairement à vous tous. Je sais vraiment pas si j'en serai capable..."

Le caporal s'approcha d'Eren et posa sa main sur son épaule, le regard tendre.

"Je sais, Eren. Tu n'y est pas obligé, d'accord ?"

Il lui sourit légèrement et Eren lui fut reconnaissant de ne pas lui infliger ça. La voix pressante d'Hanji se fit entendre depuis le cockpit.

"Livaï, ils sont sur nous !"

Le regard de Livaï se durcit d'un coup. Il prit le bazooka et passa la bandoulière à son épaule.

"Maintenant, ça va chier."