XXVI

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Note de l'auteur : Les quelques chapitres qui suivront n'ont pas été aussi retravaillés que je le fais d'habitude. Je suis bientôt en examen et j'avais promis à mon éditeur de boucler l'écriture de Nox avant. J'ai donc préféré vous donner le dénouement tout de suite, quitte à ce que quelques fautes orthographe s'y trouvent encore, plutôt que de vous faire encore attendre pendant un mois. Si je me permets de le faire c'est que je sais que Nox sera entièrement retravaillé par la suite pour sa publication. J'espère que vous comprenez et donc pardonnez moi encore pour les fautes restantes ! :)

***

Elias

Je pousse un soupir de soulagement lorsque Théa s'avance. Cléa ne devrait pas se trouver là, tout ça ne lui est pas destiné. Au contraire, si je suis là ce soir, c'est pour la protéger. Je voudrais la trainer hors de cette église moi-même.

-Pour l'amour de Dieu, marmonne le père Benoit à côté de moi, qu'est-ce qui se passe ici ? Qu'est-ce que vous faites à ma messe de Noël ?

Je ne lui répond pas, me contentant de sourire faiblement. Jusqu'ici les choses se déroulent comme prévu si l'on oublie l'intervention de Cléa. En fait, il a même été plus simple que prévu de faire taire notre cher prêtre. Et dire qu'il pensait que personne ne savait pour lui et Madame Dutoit...

-Je suis là, s'exclame Théa d'une voix tremblante. Maintenant, dites-moi ce que vous me voulez !

Elle se trouve désormais devant moi, à quelques mètres. Ses cheveux sombres contrastent si fort avec ceux, dorés, des Clairet que c'en est presque choquant. Les doigts toujours crispés sur le pupitre, Maxime lui indique d'un mouvement de tête la chaise qui trône juste devant l'autel. Nous lui avons choisi une place de choix, au cœur l'église. Visiblement résignée, Théa se laisse tomber sur la chaise en soupirant.

-Tu crois vraiment que c'est l'endroit et le moment pour lui faire subir un interrogatoire ? s'emporte Cléa.

Elle désigne la croix qui trône au-dessus de nos têtes. Ses yeux lancent des éclairs et je peux voir ses joues rosir sous la colère. Je n'arrive pas à détacher mon regard de son visage, j'ai l'impression de ne pas l'avoir vue depuis une éternité.

-Justice doit être faite, répond simplement Maxime. Nous devons agir avant que les choses empirent.

-Que les choses empirent ? répète Cléa d'un air désabusé. A moins que tu ne décides de t'y rejeter, tu n'as aucune chance de finir à nouveau dans ce lac ! Mais ça...

Elle marque une petite pause tandis qu'un rictus s'étend doucement sur son visage.

-Ca, reprend-elle, tu ne vas pas leur dire, n'est-ce pas ? dit-elle en désignant la petite foule amassée dans l'église. Tu ne vas pas vraiment leur dire pourquoi Théa est assise sur cette chaise. Tu n'as pas le courage, Maxime.

Les jointures du jeune homme deviennent blanches alors qu'il serre le pupitre un peu plus fort dans ses mains. Il prend une grande inspiration avant de répondre :

-Tu me déçois. Je ne pensais pas que tu soutiendrais cette...

Il pointe Théa qui est toujours assise, bouche bée et visage impassible.

-Tu pensais que je préfèrerais soutenir mon lâche de frère ? enchaine Cléa. Tu pensais que j'allais te soutenir alors que tu as le sang de notre grand-mère sur les mains ?

Elle hurle les derniers mots, larmes aux yeux. Je sens mon cœur rater un battement mais je ne sais pas si c'est à l'idée de la voir pleurer ou de voir notre plan échouer. Il faut que Maxime parvienne à la faire taire et à la mettre hors-jeu. On ne peut pas se permettre de la laisser tout compromettre.

NoxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant