25 décembre 2016

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00h35 : Le silence qui plane, menaçant,  une odeur d'encens qui emplit les poumons, la vue qui se brouille derrière des larmes brûlantes. L'adrénaline.

00h36 : Le monde qui s'ouvre, les murmures qui emportent tout sur leur passage et livrent enfin leur secret. L'émerveillement.

00h38 : « J'ai déjà vécu ça. Je me suis déjà tenue ici, il y a longtemps. Je peux le sentir dans l'air, dans le moindre de mes os, au plus profond de ma poitrine. Je la ressens elle, c'est merveilleux ! »

00h40 : Un cœur qui rate un battement, un sourire qui se dessine sur un visage marqué, un rire qui s'élève entre les murs chargés de larmes. La paix intérieure qui s'installe, jubilatoire.

00h41 : « Tout est si clair, Cléa. Je sais qui elle est et ce que je suis. Je peux la voir, l'entendre, la sentir. Eléonore ! Elle est partout autour de nous et mon Dieu, elle est si belle ! »

00h43 : Une masse de cheveux dorés qui s'agite et se débat, des larmes qui s'échappent de deux océans tourmentés, la corde qui se met à ronger la chair. La peur, viscérale.

00h45 : « On doit partir, Théa. Tu dois réussir à te détacher. Je t'en supplie, il faut que tu m'aides. Ils vont revenir, j'en suis certaine. Ils vont nous... »

00h46 : Des mots qui se perdent au milieu des éclats de rire hystériques, l'instinct de survie qui déchire les entrailles, des doigts tremblants qui s'agitent en vain. Le désespoir.

00h49 : « Ecoutent comme elles chantent pour moi ! Elles crient mon nom, elles m'appellent, elles m'acclament ! Et tout ce sang qui coule des murs, tous ces visages vides qui nous observent, ces mains qui veulent nous toucher... Tu les vois, Cléa ? Oh, je voudrais tant que tu les vois ! »

00h50 : Un esprit et un cœur qui se brise sur les dalles glacées, la raison et l'espoir qui partent en fumée, des appels à l'aide qui se heurtent contre la pierre.

00h51 : « Théa, écoute moi. Il faut faire vite. Quelqu'un va finir par nous entendre et venir nous aider mais je vais avoir besoin de ton aide, d'accord ? Je veux que tu oublies tout ce que tu vois et entends et que tu te concentres pour crier le plus fort possible. Tu peux faire ça pour moi ? »

00h53 : Des feux d'artifices qui explosent en un millier de petites étoiles derrière les vitraux, une foule en liesse qui chante et se saoule à la lueur des bougies et parmi elle, le petit garçon aux lunettes trop grandes et aux hématomes trop sombres.

00h54 : Une odeur d'essence qui se répand, des poignets dont s'échappe un filet de sang, des pleurs incontrôlés, une voix qui se brise.

00h56 : « Chut, Cléa, tout va bien. Elles nous attendent, elles sont venues nous chercher. Elles prendront soin de nous, je te le promets. Laisse-toi aller, ne pleure pas et elles ne te feront pas de mal. »

00h57 : « Elle est complètement folle, vous aviez raison. J'avais tort, d'accord ? Je l'avoue. Prenez-la et faites-en ce que vous voulez mais laissez-moi partir. Je ne dirai rien à personne mais je vous en supplie laissez-moi partir ! Laissez-moi partir ! »

1h01 : Une allumette égarée qui s'embrase et chute, la nuit opaque qui s'illumine, les ombres qui se mettent à danser sur les murs. Les flammes qui lèchent et dévorent les rangées de bancs en bois, les peintures sinistres, les croix usées par le temps. La chaleur qui explose. La fumée qui rampe le long du sol avant de venir vous caresser, vous envelopper, vous étouffer.

1h02 : « Aidez-moi ! Je vous en supplie, aidez-moi ! Je veux simplement vivre. Je veux juste vivre... Je vous en supplie... »

1h04 : Les poumons qui lâchent, inspiration après inspiration, la tête qui tourne et les yeux qui brûlent. L'odeur des cendres qui se mêlent à celle, plus forte, de la mort.

1h05 : « Tout va bien, Cléa. Les choses doivent se passer comme ça. N'aies pas peur, la nuit est enfin là. »

1h13 : Deux cœurs qui ralentissent, deux visages qui s'abandonnent aux flammes et à la fumée. Un sourire tordu qui s'offre à l'obscurité, des larmes brûlantes qui implorent encore la lumière. Le réconfort trouvé dans les bras de la mort et l'envie de vivre qui se débat encore un instant.

1h14 : « Où est Cléa ? Quelqu'un a vu Cléa ? Dites-moi où elle est ! Je dois la trouver ! Je vous en prie, je dois... »

1h16 : Deux corps dénués d'âmes au cœur d'un brasier. Un tiers cœur qui se brise sous le ciel étoilé. Deux jambes qui cèdent sous le poids de la douleur.

1h17 : « Cléa ! Mon dieu, qu'est-ce que j'ai fait ? Non, non, non... »

1h18 : Un cri qui déchire la nuit. Trois destins qui se fracassent à l'unisson.

1h19 : « Cléa ! »

NoxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant