~XXVII~

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  Je rejoignis Greg dans la chambre. Il était assis sur le lit, sa guitare à côté de lui, mon téléphone de l'autre côté. Il avait son carnet sur lui, relisant la chanson qu'il venait sûrement de recopier au propre, ne l'ayant pas encore fait depuis que nous étions revenus. Je m'assis derrière lui, passant mes bras autour de lui et posant ma tête sur son épaule.
- Alors, cette chanson? demandai-je.
- Ça avance, dit-il simplement.
  Je lus par dessus son épaule, mais, n'étant pas musicienne, je ne comprenais rien aux notes inscrites sur le papier. Après quelques secondes de silence, je lui dis:
- Greg, j'ai pensé à quelque chose.
  Il posa son carnet sur sa guitare et se tourna vers moi pour me faire face avant d'indiquer:
- Je t'écoute.
- Et bien... Tu pourrais peut-être emménager ici. Je veux dire, officiellement, et vendre ton appartement.
  Il sourit simplement. Ne sachant pas si c'était bon signe ou non, j'argumentai:
- Tu n'aurais plus besoin d'y retourner tous les jours pour voir ton courrier et nourrir ton chat, et...
  Il m'arrêta:
- J'ai une bien meilleure idée.
- Ah oui?
- Tu ne penses pas que nous serions un peu à l'étroit dans cet appartement, à trois?
- Tu veux dire...
- Oui, acheter un appartement tous les deux. Ça te dit?
- Bien entendu! m'exclamai-je avant de l'embrasser.
- Je m'occuperai de commencer à chercher un appartement demain, m'informa-t-il.
- Je peux le faire! Ça m'évitera de m'ennuyer lorsque tu travailleras.
- Si ça peut te faire plaisir, sourit-il.
  Il m'embrassa à son tour. Mon téléphone sonna. Ce n'était pas un appel, ni un message, mais une alarme. Je ne me souvenais plus d'en avoir mis une à cette heure. Je regardai le titre de l'alarme, espérant y trouver un indice sur le but de cette alarme. Il était écrit: "Je t'aime mon cœur". Je me tournai vers Greg. Il était retourné à son carnet, un sourire fier, mais qui se voulait innocent, sur le visage. Je déposai un doux baiser sur sa joue et je lui soufflai à l'oreille:
- Je t'aime aussi.
  Je coupai l'alarme, qui sonnait encore, et, voyant l'heure, je conseillai:
- On devrait se coucher. Surtout que tu dois te lever tôt demain.
  En effet, le lendemain, il devait finir le tournage du clip qu'il avait commencé quelques semaines plus tôt, et il leur fallait les lumières de l'aube. Je me levai pour aller à la salle de bain me changer pour la nuit, mais il m'arrêta:
- Je peux te faire écouter ma chanson, avant?
  Je me rassis donc, lui faisant signe que je serais ravie de l'écouter. Il prit sa guitare, précisant:
- Il n'y a que la musique, pour l'instant. Il faut que j'écrive les paroles.
  J'acquiesçai. Il commença à jouer. Dès les premières notes, la musique dégagea de fortes émotions. Noys pouvions sentir tristesse et amour s'y mêler. Lorsqu'il eût fini, il demanda:
- Alors? C'est bien?
  Les élémentaux ayant une sensibilité bien supérieure aux autres êtres, sa chanson avait réussi à me faire pleurer. Voyant cela, il passa son bras autour de mes épaules et me serra contre lui. Je répondis enfin à sa question:
- Elle est magnifique...
- Elle le sera encore plus lorsque j'aurai trouvé les paroles.
  J'acquiesçai. Il m'embrassa sur le front avant de sourir:
- Je te laisse aller te changer, maintenant.
  J'y allai donc et nous nous couchâmes peu de temps après.

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