~II~

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  Une heure plus tard, je saluai Nawel et je rentrai chez moi. Tout en longeant la rue, je cherchais les clefs de mon appartement dans mon sac, jusqu'à ce que je remarque que, dans mon retard, je les avais oubliées chez moi et que, par conséquent, je n'avais pas fermé la porte d'entrée à clefs. Je soupirai devant mon étourderie. Quelques minutes après, j'étais arrivée devant la porte de mon appartement. Je remarquai que celle-ci n'était pas fermée correctement: elle était légèrement entre-ouverte. Je poussai le panneau, inquiète, avant de faire bien attention à la refermer derrière moi, la verrouillant, cette fois-ci. Le couloir, servant d'entrée, semblait normal. Je pénétrai dans le salon. Tout était en désordre: le bureau, renversé, les meubles, déplacés. Cependant, tout était là. Un cambrioleur se serait emparé des objets de valeur, mais rien ne manquait. Je fus sortie de mes pensées par la sonnerie de mon téléphone. Nawel m'appelait. Je n'eus pas le temps de dire quoique ce soit qu'elle s'exclama:

- Alors, tu l'as appelé?

- Appelé qui? demandai-je, sans vraiment porter attention aux dires de mon amie.

- Mais Greg! répondit-elle.

  Je ne dis rien, faisant le tour de la pièce pour voir l'étendu du désordre. Au téléphone, Nawel continuait à parler, mais je ne l'écoutais plus. Là où était habituellement le canapé, qui avait été déplacé lui aussi, se trouvait, inscrit au sol avec ce qui semblait être de l'encre rouge, un pentagramme. Je m'excusai briévement auprès de Nawel et je raccrochai. Je m'agenouillai près de l'inscription et je passai ma main dessus. De l'encre resta sur ma main, et je constatai avec horreur que ce n'était pas de l'encre, mais du sang. Je me levai brusquemment et me précipitai dans la salle de bain pour me laver la main ensanglantée. Retournée au salon, je remis le canapé à sa place, cachant le symbôle.Il était inutile d'essayer de l'effacer, un pentagramme tracé avec du sang étant magique. Il était signe de vengeance, mais je n'avais aucune idée de qui l'avait fait. Je me laissai tomber sur le canapé et je rangeai la pièce avec mes pouvoirs. J'étais une élémentale, une sorcière pouvant contrôler un élément. Moi, j'étais liée à l'élément air, je pouvais donc déplacer des objets à distance, ce qui m'arrangeait, ce soir-là, pour remettre tous les objets à leurs places habituelles. Apparement, un autre élémental m'en voulait, sans que je saches pourquoi. Je réfléchis à qui cela pouvait être, mais je ne connaissais aucun autre élémental. Je regardai l'heure: il fallait que j'aille me coucher, pour éviter d'être en retard comme le matin même. Je me rendis dans ma chambre, mais je ne réussis pas à m'endormir, ne pouvant m'empêcher de repenser au pentagramme.

ÉlémentaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant