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- Quoi!? demandai-je, osant laisser place à un mince espoir dans mon esprit.
- Regardez son poignet, se contenta-t-il de dire.
  Nous nous approchâmes donc, nous exécutant.
- Et bien c'est un poignet, toi, dit Ophélia, sans rien remarquer.
- Oh mon Dieu... soufflai-je. Ce n'est pas Greg...
  Devant le regard interrogateur de la jeune femme, j'expliquai:
- Greg a un tatouage sur l'intérieur du poignet. Un point d'interrogation. Là, il n'y est pas. Mais je suis plus que sûre que c'était bien Greg hier soir!
- Alors c'est qui? questionna Ophélia.
- C'est quoi, tu veux dire, rectifia Golan.
  Il sortit de la chambre pour revenir avec nous peu de temps après, un couteau à la main.
- Tu comptes faire quoi!? s'exclama Ophélia.
- Je vais voir ce que c'est, se contenta-t-il de répondre.
  Je savais où il voulait en venir. Il voulait vérifier si c'était un être magique, ce qui semblait être la cause la plus probable. Sans attendre plus longtemps, il planta la lame dans le bras du corps. Immédiatement sortit de la plaie un mélange de terre, de boue, de vase, et cette substance immonde se répandit au sol, jusqu'à ce que le corps ne devienne qu'une enveloppe de peau vide. Nous avions reculé jusqu'au mur pour ne pas être en contact avec le mélange. Ce spectacle horrible me donnait la nausée, et le fait que ce corps soit a l'image de Greg rendait cela encore plus difficile à regarder.
- Je vais vomir, se plaignit Ophélia. Qu'est-ce que c'est que ce truc!?
- C'était un golem, un être de terre, sûrement créé par cette Mélissa, l'éclaira Golan.
  À ce moment, je me fichais carrément de ce qu'était ce golem et de qui l'avait créé. La seule pensée que j'avais était le fait que Greg avait disparu, et j'étais morte d'inquiétude. Je dirais même que j'étais en pleine panique. Je m'exclamai, étant involontairement aggressive:
- Et où est Greg!?
- Comment veux-tu que je le sache? rétorqua le néerlandais. Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il doit être là où Mélissa l'a emmené.
  Je sentais que mes nerfs allaient bientôt lâcher, mais je m'efforçais à garder mon calme pour ne pas que mon pouvoir refasse des siennes. Il fallait le retrouver, et Golan dût comprendre ma pensée, car il me dit:
- Inutile d'aller à sa recherche maintenant. Nous n'avons aucune idée de l'endroit où il est. Aucun indice. Et Mélissa reste introuvable.
- Va te reposer sur le canapé, me conseilla Ophélia. Nous allons nous occuper du rangement.
  Ayant horreur d'être mise à l'écart, je proposai:
- Je vais vous aider, il n'y a aucune raison pour...
- Va te reposer! répéta Ophélia, me coupant. Avec ta grossesse, tu ne dois pas faire d'efforts. En plus, tu as déjà eu beaucoup trop d'émotions fortes!
  Soupirant, je m'exécutai, allant m'asseoir sur le canapé, au salon. Naturellement, je ne pouvais m'empêcher de me torturer l'esprit, la situation de Greg m'étant insupportable. Les heures passèrent et, d'un côté, je n'avais pas vu le temps passé, cherchant sans arrêt une solution pour retrouver Greg mais, d'un autre côté, le temps m'avait paru une éternité loin de lui. La seule pensée qui m'empêchais de fondre en sanglots, de tout abandonner, était la pensée que Greg, quelque part, devait être vivant. Un peu avant midi, Ophélia et Golan me rejoignirent.
- Nous avons enfin fini! se réjouit la jeune femme.
  Contrairement à moi, ils essayaient de paraître heureux, sans problème. Ils essayaient peut-être de me rassurer ainsi, bien que c'était vain. Faire apparaître sur mon visage une ombre de sourire était impossible.
- Je vais aller chercher à manger, dit Golan. Un fast-food, ça vous dit?
  J'haussai les épaules, n'ayant vraiment pas d'appétit.
- Fais attention à toi, le prévint Ophélia.
- Vous n'avez qu'à y aller tous les deux, intervins-je d'une voix monotone.
- On ne va pas te laisser seule! s'exclama Ophélia.
  Par mon regard insistant, ils comprirent que je voulais être seule. Ils me dirent donc qu'ils revenaient dans peu de temps et partirent.

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