Chapitre 8

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Cela va faire une semaine que la tempête de neige, qui s'est abattue sur New-York, continue. Tout les écoles sont bloquées, de même que les routes et les magasins... Plus personne ne sort de chez soi. Même les enfants qui normalement adorent la neige, restent chez eux... On pourrait se croire dans une ville fantôme... C'est la première fois que je vois ça... C'est tellement impressionnant... Les météorologues s'accordent à dire que c'est la première fois depuis des années qu'ils voient ça... Les lignes téléphoniques ont été déneigées... Pendant des jours, être coupé du monde fait à la fois du bien et bizarre... Heureusement, ils disent que la tempête devrait se terminer d'ici la fin de la journée... Je me demande comment les personnes vont pouvoir se rendre ce soir à la réception organisée par monsieur Crawford. Il y a trois jours, j'ai reçu une invitation de sa part pour cette réception et un mot de sa part me disant que je devais m'y trouver. Après quelques recherches, je me suis rendue compte que cette réception était celle dont j'avais complètement gâché la présentation de monsieur Hamilton... J'avais complètement oublié qu'il y allait avoir cette soirée...

Toc, toc. Je lève les yeux de mon livre avant de me lever afin d'ouvrir la porte.
- J'arrive !
Je trottine jusqu'à la porte mais en chaussettes sur du parquet, ça finit rapidement en glissade. Je me rattrape comme je peux à la chaise haute de la cuisine avant d'ouvrir la porte. Je ne vois personne, je fais un pas afin de voir si ce n'est pas un enfant qui fait une blague mais me prends les pieds dans quelque chose. Je regarde par terre et vois un colis rectangulaire. Je jette un rapide coup d'œil dans les escaliers et ne vois personne. Je prends le colis et rentre à l'intérieur. Je ferme la porte avant de poser le colis sur la table de la cuisine. Je l'ouvre et vois une petite carte posée sur du papier de soie rose clair. J'ouvre la carte et lis :
Mademoiselle Fields, veuillez vous rendre à 19h précises à cette adresse : Galerie d'art contemporain Parker's, pour la réception. Prenez un bloc-notes. Bonne journée. D.C
J'enlève le papier de soie et vois un tissu rouge apparaître. Je le prends délicatement et le déplie. Il s'agit d'une robe bustier longue rouge. L'étiquette montre une Donna Karan. C'est pas possible... Ça coûte une blinde surtout une robe comme ça... C'est le genre de robe qu'on lorgne avec envie dans les boutiques de luxe... Celle qu'on ne pourrait pas s'acheter même dans nos plus grands rêves. Elle est vraiment magnifique... Je passe ma main sur le tissu rouge avant de poser la robe délicatement sur mon canapé et d'attraper mon téléphone pour composer le numéro de monsieur Crawford. Il décroche immédiatement de sa voix assurée :
- Mademoiselle Fields ?
- Bonjour monsieur. Excusez-moi de vous déranger mais je viens de recevoir votre colis...
J'entends un gémissement de l'autre côté du fil et une voix féminine qui dit :
- Derek... Reste...
Oups... Je crois que je tombe mal... J'entends un froissement de drap et la voix de monsieur Crawford se fait entendre à nouveau.
- Oui et...?
- Je ne peux pas accepter cette robe... C'est trop...
Je l'entends soupirer avant de dire :
- Vous devez mademoiselle...
- Je vous la rendrais dès demain...
- Et qu'est-ce que je ferais d'une robe, vous pouvez me dire ?
Je ne sais pas quoi répondre. Pour une fois, je ne trouve rien à dire.
- Vous devrez vous y habituer mademoiselle Fields... À chaque réception que Crawford's Industrie organisera, vous aurez une nouvelle tenue...
- Mais monsieur...
- Derek ! Ce n'est pas bien de laisser une femme nue dans son lit... Laisse ta secrétaire et viens ici... S'exclame la voix féminine.
Je suis assez gênée par la situation...
- Je vais vous laisser... À ce soir....
- Au revoir mademoiselle !
Lui au contraire semble s'en amuser. Ce n'est vraiment pas drôle... Je ne vois pas ce qu'il y a de risible... Je raccroche encore toute gênée... J'espère qu'il s'agira de la première et dernière fois que je l'interromprais avec une femme... C'est une chose que je ne veux en aucun cas recommencer...

Je regarde une autre fois la robe. Je n'arrive pas à croire que mon patron m'offre une robe hors de prix... Pour lui, ça ne doit rien faire mais pour une personne qui ne gagne pas des millions toutes les heures, ça fait beaucoup...
J'ai à peine posé mon téléphone qu'il se remet à sonner. Je regarde celui qui m'appelle, Lizzie. Je décroche.
- Salut ma belle !
- Salut Gaby ! Comment vas-tu ? Ça va faire combien de jours que nous ne sommes pas parlé ?
- Bah depuis la semaine dernière... Je vais bien et toi ?
- C'est vrai ! Ça va ! Alors quoi de beau ?
- Tu sais la représentation pour une réception que j'ai si bien cassé en deux ?
- Oui et alors ?
Elle semble vraiment excitée de savoir la suite. Je l'imagine bien, ses yeux pétillants à l'attente d'un nouveau gossip.
- Étant la secrétaire de monsieur Crawford, je dois y aller...
- C'est quoi ce ton mélancolique ? Tu vas pouvoir parler au grand gratin new-yorkais ! Tu devrais être contente ! S'exclame t'elle.
- Ouais ouais...
- Motive toi un peu Gaby ! Si j'étais à ta place, je...
- Serait en train de sauter par tout en regardant des tutos de coiffure et de maquillage, je sais...
Je finis sa phrase et nous éclatons de rire. Je commence à bien la connaître ! C'est tout Lizzie !
- Et alors, tu as une tenue ?
- Monsieur Crawford m'en a envoyé une...
- Comment ça ? Il t'en a envoyé une ?
Je passe ma main sur le tissu soyeux, pour la je ne sais combien de fois, avant de lui dire :
- Oui ! Une Donna Karan rouge...
- C'est une blague, s'exclame t'elle.
Je prends une fausse voix de femme riche et lui dit :
- Vous savez ma chère, une Donna Karan de plus ou de moins, ce n'est pas grand chose...
- Putain ! Tu as de la chance... Tu as intérêt à m'envoyer une photo de toi avec cette robe !
- Je t'en enverrais une... J'ai appelé Crawford pour lui dire qu'il n'aurait pas dû et que je comptais lui rendre demain...
- Et qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Dit toi que je l'interrompu avec une fille...
- T'es pas possible toi !? Comment tu le sais ?
- Il m'a dit qu'à chaque réception que son entreprise organiserait, j'aurais une nouvelle robe... J'allais lui répliquer que je n'en avais pas besoin, qu'une voix féminine s'est fait entendre et à dit que ce n'était pas bien de laisser une femme nue dans un lit...
- Oups...
- Comme tu dis... Je voulais disparaître à ce moment précis... Lui au contraire, semblait beaucoup s'en amuser... Et toi alors ?
- Moi, rien d'exceptionnel par rapport à ta vie mouvementée, dit-elle sur le ton de la rigolade.
- Et ton mec ?
- Oh tu sais ! Il me fait toujours monter au septième ciel en un rien de temps...
- Lizzie ! Dis-je en levant les yeux.
- Quoi ?!
Elle éclate de rire avant de me dire :
- Il est merveilleux ! Il faudra que je te le présente un de ces jours ! Je crois que je suis amoureuse...
- Je suis contente pour toi !
Une voix masculine se fait entendre derrière elle :
- Lizzie ? Ça te tente une ballade à Central Park ?
- Euh...
- Vas-y... Une balade entre amoureux, ça ne se refuse pas...
- Merci Gabrielle !
- De rien Enzo...
- Toi alors...
- Tu me remercieras plus tard ! Allez profite bien de cette balade !
- Oui, oui ! N'oublie pas de m'envoyer une photo !
- Ne t'inquiète pas ! Dès qu'on raccroche, je te l'envoie !
- Bisous !
- Bisous ! À plus !
Je raccroche avant de prendre la robe en photo et de l'envoyer à Lizzie. Sa réponse ne se fait pas attendre.
De Lizzie à Gabrielle :
Canon ! Si tu n'en veux plus je suis là ! :)
De Gabrielle à Lizzie :
Non, c'est bon. Je crois que je vais la garder ! :)
Je pose mon téléphone et sourit avant de me mettre sur mon canapé et de reprendre ma lecture. Isis vient se poser sur mon ventre et se met à ronronner. Je la caresse tout en lisant.

Why You ? Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant