Why You ? Tome 1

Chapitre 16

- Il me semblait bien que c'était toi !
J'enlève mes écouteurs et reste à ma place tandis qu'il me dit :
- Monte... Il fait trop froid pour rester dehors ! Je vais te raccompagner chez toi !
- Non... C'est bon... C'est gentil de proposer mais je suis bientôt arrivée...
Il soupire avant de s'immobiliser totalement sur la route. La voiture qui le suivait klaxonne plusieurs fois avant de le dépasser. Un "connard ! " sonore se fait entendre et la voiture continue son chemin tout en klaxonnant. Je m'approche et me penche afin de mieux le voir.
- Derek, c'est vraiment gentil de ta part mais je suis chez moi en moins de cinq minutes...
- On ne sait jamais ce qu'il peut arriver en moins de cinq minutes...
- Je ne risque rien... Je te l'assure !
- Gabrielle... Soupire-t'il. Ne m'oblige pas à venir te chercher...
- Tu n'en es pas capable  ! Dis-je sur le ton du défi tout en croisant mes bras sur ma poitrine.
- Ah ouais ?
Il se détache et ouvre sa portière. Il sort de sa voiture avec une certaine élégance et s'approche à pas de loup vers moi. Un sourire de prédateur encadre son visage et il tend la main. Il m'attrape délicatement le poignet et son contract me fait frémir. Il m'attire contre lui avant de me tirer vers la voiture. Il m'ouvre la portière et je rentre tout en marmonnant :
- Ce n'est pas parce que je monte dans ta voiture que tu as gagné la partie...
- Je gagne toujours Gabrielle... Rétorque-t'il. Attache-toi veux-tu... Je ne tiens pas à ce que tu sois blessée...
Je m'attache tandis qu'il monte à son tour dans la voiture avant de démarrer à toute vitesse et de tourner à droite. Lorsqu'il passe les vitesses, sa main frôle ma cuisse dans un geste totalement innocent. Mes joues se mettent à rougir, sans que je puisse le contrôler. Heureusement pour moi que nous nous trouvons dans la pénombre. Je murmure :
- Je crois que nous devons parler...
- De ce qu'il s'est passé jeudi ? Finit-il. Oui, il le faut... C'était juste un baiser Gabrielle... Juste un baiser... Pas besoin d'en faire un plat...
- Je l'avais compris... Je voulais simplement m'assurer que les choses soient claires entre nous...
Il hoche la tête et se met à regarder la route. Je pose ma tête contre l'appui-tête et regarde la ville défiler. La rangée dans laquelle nous sommes se met à ralentir jusqu'à totalement s'arrêter. Des klaxons se font entendre un peu partout. Derek tape sur son volant et soupire profondément. Seule la musique et nos respirations emplissent l'habitacle. J'éternue et il me regarde avant de dire :
- Il fallait le dire si tu avais froid... Je ne suis pas médium, je ne lis pas dans tes pensées !
Il augmente le chauffage et je le remercie du regard. J'ouvre la bouche pour lui dire qu'il n'a pas à s'embêter et que je peux rentrer chez moi mais il lève la main et s'exclame :
- Si tu me dis encore une fois que tu peux rentrer chez toi à pied, je t'enferme dans la voiture... C'est compris ?!
Je le regarde interdite tandis qu'il augmente le volume sonore comme s'il n'avait rien dit.
- Pas besoin de me regarder avec ses yeux-là ! Tu sais très bien que j'en suis capable !
Une jeune femme sort de sa voiture et se dirige vers le début de la file avant de revenir vers sa voiture en courant. Derek ouvre sa fenêtre et demande :
- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi sommes-nous arrêté ?
La jeune femme s'approche et replace sa mèche derrière son oreille tandis que ses joues se tintent de rose. Ah l'effet Crawford... Toute femme normalement constituée ne peut y résister...
- Une voiture est rentrée dans une autre... Les dépanneurs viennent d'arriver, le trafic devrait redevenir normal d'ici quelques minutes...
- Merci mademoiselle...
Il ferme sa fenêtre et tapote sur le volant en rythme avec la musique. Je suis prise d'admiration pour mon pompon qui se trouve sur mon sac et commence à le triturer.
- Gabrielle ?
- Hmm ? Dis-je tout en relevant la tête.
- Je devrais m'absenter demain pendant la matinée... Si jamais quelqu'un me demande et te semble suspect, appelle la sécurité...
- Suspect ? Comment ça ?
- Suspect dans le sens qu'il me réclame de façon très impolie et méchamment... Dit-il tout en faisant des moulinets avec ses poignets.
- Euh... D'accord... Je le ferais...
- Merci...
- De rien...
Quelques instants plus tard, les files avancent à nouveau. Derek démarre lentement avant de tourner à droite. Nous avançons dans la rue totalement vide. Derek se gare en plein milieu de la rue.
- Merci...
- De rien... On se voit demain...
- On se voit demain... Bonne soirée...
- Bonne soirée...
J'attrape mon sac, me détache avant de sortir de la voiture. J'ai à peine fermé la portière que Derek démarre à toute vitesse. Je respire profondément avant de me diriger vers l'entrée de l'immeuble.