Why You ? Tome 1

Chapitre 44

Tandis que nous rentrons chez Derek, son téléphone se met à sonner. Il s'arrête donc sur le bas côté et décroche.
- Oui, allô ?... Bien... Bien... Je serais présent, vous pouvez compter sur moi... Je le ferais parvenir  à ma secrétaire... À demain.
Il raccroche et me donne son téléphone.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- La réunion avec Microsoft est avancée à 9 heures au lieu de 11 heures... Si tu pouvais envoyer un mail à mademoiselle Bitcham, ça m'arrangerait beaucoup. Tu connais mon code ?
Je nie en secouant la tête tandis qu'il dit :
- 250514.
Je tape le code tout en lui demandant :
- Sans vouloir paraître indiscrète, que signifie ce nombre ?
- C'est la date où mon frère est mort...
- Oh...
À cet instant, je me sens idiote d'avoir posé la question... Je sais à quel point c'est dur pour lui de parler de cet événement tragique. Tandis que Derek conduit, j'écris le message qu'il me dicte.

Nous arrivons chez lui quelques minutes plus tard. Nous montons jusqu'à son appartement dans le plus grand silence. Ce n'est que lorsque nous nous mettons au lit que je me décide à parler.
- Ai-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
Derek tourne son visage vers moi et dit :
- Non, tu n'as rien dit... Je me demandais simplement si tu accepterais de retourner à ton poste de secrétaire auprès de moi.
Je soupire et dis :
- Tu as déjà une secrétaire...
Il soupire à son tour avant de dire :
- Margaret Bitcham. Une incapable doublée d'une idiote qui ne prévoit jamais rien à l'avance, qui rend les dossiers soit en retard soit complètement bâclés... Une jeune femme qui ne sait rien et qui n'est encore qu'une enfant... La secrétaire du hall me l'avait recommandée étant donné que c'était sa nièce. Tout ton opposé... Reviens auprès de moi, je t'en prie... Je ne supporterais pas un jour de plus de l'avoir en tant que secrétaire. Je comptais déjà te reprendre... Alors s'il te plaît, reviens auprès de moi...
Je me colle à lui et pose ma tête sur son torse. Il m'approche encore plus de lui en passant son bras par dessus mes épaules.
- Laisse moi le temps de réfléchir s'il te plait...
- Donne la moi rapidement...  Avant que tu ne t'endormes, j'ai quelque choses à te dire.
- Quoi donc ?
Il me caresse le dos tout en me disant :
- Je ne serais pas là les deux prochains jours... Je pars au Canada pour des réunions importantes. Quand tu réveilleras, je ne serais déjà plus là...
- Ce n'est pas grave... Je comprends... Même si j'aurais aimé passer du temps avec toi...
- Je sais...
Je l'embrasse avec tendresses avant de me coller à nouveau contre son torse.
- Bonne nuit Derek...
- Bonne nuit chérie...
Il m'embrasse les cheveux tandis que je sombre dans un profond sommeil.

Le lendemain matin, lorsque je me réveille Derek n'est déjà plus là. Sa place à mes côtés est complètement froide. Je ne l'ai même pas entendu partir. Je me lève donc et enfile sa chemise d'hier qui traîne par terre. Je sors de la chambre tout en baillant et me rends vers la cuisine. Ce n'est qu'en traversant le salon que je remarque la présence d'un homme assis sur le canapé.
- Qui êtes-vous ?
L'homme se lève et deux prunelles marrons me dévisagent. Des cheveux noirs assez longs, attachés en catogan, encadrent son visage aux traits harmonieux.
- Giovanni Rizzo, dit-il avec un fort accent italien. Je serais votre garde du corps pour la journée. Signore Crawford m'a employé afin de vous protéger suite à la conférence de presse.
Pourquoi avoir engagé un garde du corps ? Je sais me défendre, je ne suis pas une petite fille ! Je me sens légèrement intimidée par son regard. Ce n'est que lorsqu'il me regarde bizarrement, que je me souviens dans quelle tenue je suis. Bon c'est pas grave. J'hausse les épaules avant de dire :
- Cela signifie donc que vous allez me suivre toute la journée ?
- Sì signora.
Génial... Tandis que je met dirige vers la cuisine, il me dit :
- Signore Crawford vous a laissé un mot dans la cuisine.
- Oh bien, merci...
Le mot traîne bien en évidence sur le plan de travail. Je l'attrape et le lit. En dessous se trouve une clé.